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La gouvernance de l’officine crée sa valeur

Publié le 16 mars 2024
Par Guy Tamboise
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Evaluer l’intérêt d’une officine en se limitant à la lecture de son bilan financier est aujourd’hui une gageure. Plus que jamais, sa compétitivité se mesure au travers de son capital immatériel. Comment l’identifier et pourquoi est-ce si important de le valoriser ? 

 

Longtemps, la valeur d’une officine dépendait de sa capacité future à dégager une rentabilité suffisante pour investir, à rembourser ses emprunts et à rémunérer convenablement le travail du ou des titulaires. Le tout dans un délai raisonnable. Cette conception purement financière est aujourd’hui erronée. Ce qui fait la force d’une entreprise, ce sont ses atouts de demain. Et pour les mesurer, il suffit de se référer à son capital immatériel. Celui-ci est constitué de plusieurs éléments qui lui procurent, ou pas, un avantage concurrentiel. 

Un élément mal appréhendé

 

D’une manière générale, la valorisation d’une entreprise a toujours davantage reposé sur son capital immatériel (équipe, savoir-faire, marque, technologie, etc.) que sur ses ressources matérielles (local, outils de production, etc), soit des équipements qui s’usent au fil du temps. Mais bien que prépondérante, la richesse immatérielle est encore à ce jour mal appréhendée dans le champ de la comptabilité traditionnelle. La pharmacie d’officine n’échappe pas à cette règle. D’une part, parce que certains de ses actifs immatériels s’appuient sur des facteurs monopolistiques traditionnels et, d’autre part, parce que les critères propres au commerce gardent une large place.

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« Le titulaire a évidemment une influence considérable pour montrer la marche à suivre. Le rachat d’une officine auprès d’un ou des titulaires plus ou moins efficients par de nouveaux, eux-mêmes plus ou moins efficaces, devrait en toute logique grandement modifier la valeur de celle-ci. Faire fi de cette évidence expose à des déconvenues », relate Olivier Delétoille, expert-comptable associé du cabinet AdéquA. Pour autant, des pharmaciens (exploitants et investisseurs) l’apprennent parfois à leurs dépens, alors qu’au départ le projet d’installation était cohérent et les finances solides. A ce stade, il est donc nécessaire de rappeler qu’il importe au futur titulaire de trouver la pharmacie qui collera à ses capacités et à ses envies. Soulignons également que le poids de la gouvernance est particulièrement prégnant dans les petites entreprises, dont les pharmacies font partie. Et si l’on estime que la large majorité des défaillances de sociétés sont liées à celle de leur gouvernance, il est essentiel de former les pharmaciens à des outils de pilotage de gestion et de management.. 

                   
 
 
 

10 qualités pour être un bon titulaire

1 – Comprendre la différence entre les décisions stratégiques et opérationnelles

2 – Eliminer les signes ostentatoires du pouvoir : voiture ou montre de luxe, parking, bureau ou toilettes réservés, etc.

3 – Mettre en place de véritables contre-pouvoirs

4 – Etre courageux et juste dans ses décisions

5 – Remplacer l’emploi du pronom personnel « je » par « nous » afin de libérer l’intelligence collective des équipes et d’abandonner la relation dominant/dominé

6 – S’appuyer sur les points forts de chacun des membres de son équipe

7 – Donner envie  autour de projets construits sur l’éthique

8 – Accepter et analyser ses erreurs

9 – S’accorder des moments de confort

10 – Gagner en simplicité