Economie des TPE-PME : la fausse bonne santé des pharmacies

Publié le 6 novembre 2024
Par Anne-Charlotte Navarro

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Alors que les pharmacies semblent épargnées par le recul de l’activité économique des petites entreprises françaises, les dirigeants de la profession mettent en garde contre l’interprétation hâtive de chiffres donnés en hausse. Un apparent succès qui cache des marges réduites, donc une santé financière fragile.

Les dernières data d’Images PME, baromètre de l’Ordre des experts-comptables chargé d’analyser l’activité des TPE-PME révèle une baisse de 1,4 % de l’activité économique des 580 000 TPE-PME en France au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023. L’indice de chiffre d’affaires cumulé (ICAC) affiche également un recul de 0,7 % depuis le début de l’année. Un secteur semble résister à cette tendance : l’officine.

Les professionnels tempérés

Alors que les TPE-PME des secteurs de la construction, de l’habillement ou de la restauration enregistrent des baisses de chiffre d’affaires allant de 2 % à 4 %, les pharmacies affichent une hausse de 4,2 % sur la même période. Ce résultat, pourtant encourageant, laisse les professionnels sceptiques.

Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le martèle : « Le chiffre d’affaires ne doit plus être utilisé pour évaluer la santé économique d’une officine ».

Pas de rentabilité réelle

En effet, des médicaments de plus en plus onéreux mais à faible marge gonflent le chiffre d’affaires sans refléter la rentabilité réelle des officines. « Le chiffre d’affaires est un miroir aux alouettes pour la pharmacie », insiste Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Les comptables confirment qu’en 2023 l’excédent brut d’exploitation (EBE) a baissé par rapport à 2022, touchant près de 40 % des officines. « Nous avons donc travaillé plus pour gagner moins », conclut Pierre-Olivier Variot.

Chiffre d'affaires Syndicats Marge Excédent brut d'exploitation (EBE)

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