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Bilan CGP : 2006 sonne comme un avertissement

Publié le 6 janvier 2007
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Ayant suivi la tendance 2006 auprès de 2 500 pharmacies, Jean-Marie Burton et Gérard De Marchi, du cabinet Codex à Lyon (membre du groupement CGP), ne pavoisent pas sur l’avenir des officines. « Pour la première fois depuis longtemps, le secteur a globalement connu une baisse de chiffre d’affaires sur certains mois, et notamment depuis avril 2006 jusqu’à septembre inclus », observe Gérard De Marchi.

3 % de croissance en 2006.

Malgré les déremboursements, la diminution drastique des prescriptions, la pharmacie peut espérer atteindre + 3 % de CA en moyenne à la fin de l’année si le mois de décembre est bon. Juste avant, octobre a connu une bonne progression et novembre a été stable. La marge hors remises génériques reste aussi dans le positif (+ 2,30 % en valeur) bien que le taux de marge ait perdu 0,10 point par rapport à 2005. « Attention ! La marge à 27,50 % n’est qu’une moyenne, met en garde Jean-Marie Burton, certaines officines ressortent à 25 % de marge voire un peu en dessous du fait de la réserve hospitalière. En outre, nous constatons des guerres de prix dans certaines villes sur la parapharmacie bien sûr, mais malheureusement aussi sur la médication familiale. » Le point le plus douloureux se situe sur les marges arrière sur les génériques qui régressent de plus de 14 % en valeur, sous l’effet du plafonnement à 20 %.

Un EBE qui stagne.

L’augmentation des volumes de génériques vendus n’est pas parvenue à compenser la perte en valeur sur les coopérations commerciales. A cela, si on ajoute les diminutions mécaniques des remises grossistes dues à la montée en puissance des produits chers et une augmentation des frais de personnel de 2,60 %, on obtient un excédent brut d’exploitation avec une croissance symbolique (+ 0,87 %) et, au bout du compte, une année 2006 en demi-teinte avec une stagnation des résultats.

« Cela ne laisse rien augurer de bon, redoute Gérard De Marchi. D’abord parce qu’il y aura d’autres mesures d’économie, ensuite parce que certaines officines, déjà fragiles, pourraient ne pas le supporter. » Flandre Comptabilité Conseil, membre également du groupement CGP, a établi une projection inquiétante des comptes 2007 destinée à appeler à la vigilance. « Le pilotage de la pharmacie sera de plus en plus délicat », conclut le cabinet Codex, qui s’attend sur 2007 à une accentuation du clivage entre petites et grosses officines.

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