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Bilan CGP 2005 : La pharmacie décompense

Publié le 25 février 2006
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CGP livre son analyse des bilans clôturés au 30 juin dernier. Une augmentation globale du CA de 3,87 % en moyenne qui ne parvient plus à compenser la baisse du taux de marge.

Le seuil de + 4 % sera vraisemblablement dépassé d’ici la fin de l’année avec les produits de la réserve hospitalière », pronostique Gérard De Marchi, expert-comptable du cabinet Codex à Lyon, membre du groupement CGP. Tout dépend aussi de la typologie des officines qui conditionne nettement les évolutions en 2005. Le CA des pharmacies de bourg progressent de 4,13 %, celles de centre commercial de 4,26 % en moyenne au sein d’une fourchette allant de + 1,5 % à + 5 %, tandis que les officines de quartier sont à la traîne avec + 2,90 %.

Malgré l’ensemble des remises et notamment des marges arrière sur les génériques qui représentent entre 0,5 et 1,5 % du chiffre d’affaires, le taux de marge s’est érodé davantage en 2005, de 0,4 point sur tous les types de pharmacies, pour ressortir en moyenne à 28,79 % du chiffre d’affaires hors taxes. « Les meilleures choses ont une fin et ces remises devraient baisser de par la réglementation », avance Gérard De Marchi. Toutefois, « les pharmaciens pourront limiter les dégâts en se rattrapant sur les volumes de génériques vendus ».

« La marge à 25 %, on y va tout droit ! »

Fait marquant sur 2005 : le conseil progresse. « Ce n’est pas vrai dans tous les cas, mais les longues attentes chez le médecin pour une petite prescription, voire une boîte de paracétamol, amènent le patient directement chez son pharmacien, on s’achemine doucement vers la prescription pharmaceutique pour le petit risque », argüe Gérard De Marchi. L’orthopédie s’est également illustrée. Cela reste insuffisant dans un contexte de ralentissement de croissance.

« Sans vouloir paraître alarmiste, c’est la première fois que le volume ne suffit pas à compenser les pertes de rentabilité, souligne-t-il. La progression de chiffre d’affaires est pour l’instant trop faible pour compenser la baisse de marge – d’autant qu’une partie est réalisée avec des marges très faibles – et l’augmentation des frais généraux, notamment de personnel. Ces derniers augmentent de près de 6 %. D’une part, parce que le personnel des officines est très féminisé, ce qui est générateur de nombreuses maternités et congés parentaux. Or ces remplacements coûtent cher en frais directs et en frais induits. D’autre part, parce que les salaires ont globalement augmenté et que toute embauche de préparateur se fait généralement à un salaire équivalent à un coefficient 280. Le turnover coûte aussi très cher. »

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Les propos tenus ne sont guère rassurants pour les titulaires, d’autant que les mesures du PLFSS 2006 ne vont rien arranger. « La marge à 25 %, on y va tout droit ! », affirme Gérard De Marchi. Ceci dit, depuis l’arrivée de la MDL, la profession n’a fait qu’encaisser des coups mais s’est toujours redressée. Pour rester debout, une seule issue : être encore plus offensif sur son marché. « Etre offensif, c’est peut-être engager des travaux et donner une autre image de la pharmacie, continuer à développer conseil, animations, produits ou activités annexes comme l’orthopédie, la diététique, le MAD/HAD… Le pharmacien doit repenser sa pharmacie. »