Baisse masquée de l’activité en 2006

La fréquentation des officines du Sud-Est semble en hausse mais le panier moyen chute du fait de la baisse des prescriptions des médecins », indique Lionel Canesi, de C2C Conseils. Selon les données du cabinet, les ventes de médicaments remboursables ont progressé de 0,34% en 2006 mais cette hausse est relative, compte tenu de l’effet trompeur des sorties de la réserve hospitalière (SRH), dû aux prix élevés et à la faible marge.

A l’image du marché national, les produits conseils ont progressé de 12,47% en moyenne dans les pharmacies de la région, bénéficiant en partie d’une hausse mécanique liée aux déremboursements. En revanche, la parapharmacie fait du sur place (+ 0,11%). L’expert-comptable l’explique par la conjugaison de la guerre des prix dans certaines grandes villes, de la situation économique difficile couplée à la baisse du pouvoir d’achat des ménages et enfin à la concurrence des grandes surfaces.

Une marge commerciale à 26,95 %

La marge commerciale moyenne ressort à 26,95%, en baisse de 0,44 point par rapport à 2005 sous l’effet également de plusieurs facteurs : augmentation de la SRH, non revalorisation de la MDL, baisse des remises grossistes, plafonnement à 20 % des marges arrière, concurrence sur la para. Les frais généraux sont stables à 4,78 % du CA en 2006 contre 4,84% en 2005, tandis que la masse salariale représente 9,26 % du CA contre 9,17 % en 2005, du fait de la moindre évolution de l’activité.

Ces évolutions entraînent une diminution de l’EBE qui reste en dessous de la barre symbolique des 10 % en 2006 pour atteindre 9,82 % du CA (9,94 % en 2005). Comparant le niveau de l’EBE moyen des officines avec les prix de cession des officines, Lionel Canesi stigmatise les difficultés de trésorerie que rencontrent de plus en plus de pharmaciens qui se sont installés au cours des trois dernières années. « Schématiquement, si une pharmacie est acquise 100% du CA TTC, cela représente environ 11 ans d’EBE , constate-t-il, avant d’ajouter que l’indicateur de la rentabilité d’une pharmacie n’est plus fonction du CA mais de la valeur de sa marge brute globale en euros. »

Stabilité de la marge brute globale en 2007

En un an, l’endettement des officines a légèrement progressé de 26,97 % à 27,30 % du CA et le stock moyen a atteint pratiquement 46 jours d’achats (majoration des achats en direct et développement des génériques).

Concernant les perspectives 2007, Lionel Canesi prévoit une stabilité du CA et de la marge brute globale, et prédit que 2007 sera une année de transition. Toutefois, « le manque de visibilité à court et moyen terme impose un suivi régulier de l’activité pour anticiper et prévenir les difficultés ».