Stratégie et Gestion Réservé aux abonnés

Une pharmacie sur trois en difficulté

Publié le 10 décembre 2011
Par Marie Luginsland
Mettre en favori

Introduite il y a dix ans, la RBP (rémunération basée sur les prestations) aurait-elle montré ses limites ? C’est du moins ce qui ressort de l’étude annuelle 2010 menée par le Centre de recherches conjoncturelles (CCC) de l’Ecole polytechnique de Zurich pour PharmaSuisse, l’association des pharmaciens suisses. En effet, en l’absence de revalorisation suffisante du point tarifaire, plus de 30 % des pharmaciens ne dégagent plus aujourd’hui assez de bénéfice pour être économiquement rentables, c’est-à-dire continuer à investir et à présenter des garanties suffisantes aux banques. L’ajustement insuffisant du point tarifaire et la baisse de la marge de distribution de 15 à 12 % au 1er mars 2010 – les deux éléments clé de la RBP – ont contribué à infléchir le chiffre d’affaires de 3,2 %, le chiffre d’affaires médian étant de 2,3 millions d’euros.

Des frais généraux toujours plus élevés

Pendant ce temps, les charges ont continué de grimper. Cela est particulièrement vrai pour les frais de personnel, qui représentent 20,8 % du produit brut d’une pharmacie et ont augmenté de 2,45 %. Les frais généraux enregistrent aussi une hausse de 3 %. Résultat, le taux de rendement moyen d’une pharmacie suisse est aujourd’hui de 2,8 %, en recul de 3,7 % par rapport à 2009.

Selon le CCC, 30 % des pharmacies ne dégagent plus qu’un bénéfice de 40 720 euros avant impôt. Ce résultat est d’autant plus alarmant que les nouvelles mesures de réduction du coût du médicament n’ont influé que pour 60 % sur les résultats 2010. Il faudra attendre novembre 2012 et la publication des chiffres 2011 pour en mesurer l’effet.

Publicité