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Trou d’air dans les trésoreries
L’enquête nationale sur la trésorerie des pharmacies d’officine conduite par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France prouve que la situation est préoccupante et qu’il est urgent de trouver des portes de sortie.
Lancée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) le 12 septembre, l’enquête nationale sur la trésorerie des pharmacies d’officine* a révélé des résultats inquiétants. « Plus de 20 % des officines présentent un bilan négatif et 34 % un bilan positif mais inférieur à 4 % de leur chiffre d’affaires. Plus de la moitié des pharmacies sont donc en difficulté », s’inquiète Philippe Besset, président du syndicat. Les pharmaciens fraîchement installés (moins de deux ans) sont particulièrement touchés, puisque plus de 40 % d’entre eux rencontrent des difficultés. Enfin, 73 % des répondants ont vu leur trésorerie baisser. Et près de 20 % affichent une trésorerie négative, alors qu’ils étaient seulement 12 % il y a un an. Pour Philippe Besset, « ces chiffres ne font que conforter les données livrées par les experts-comptables qui ont annoncé une baisse de l’excédent brut d’exploitation pour la première fois depuis 15 ans. »
Quelles pistes pour sortir de la crise ?
Ces résultats préoccupants ne sont finalement pas une surprise. « C’est bien pour cela que le réseau s’est mobilisé si massivement le 30 mai dernier », assure le président de la FSPF qui attend désormais « des mesures de la part des pouvoirs publics pour arrêter les baisses de prix sur les produits matures, mais aussi la diffusion plus importante des médicaments biosimilaires, qui apportera du souffle à l’économie officinale. Nous déplorons le fait que les remises sur les biosimilaires ne figurent pas dans le nouveau projet de loi de financement de la Sécurité sociale. » L’autre porte de sortie pour l’officine pourrait venir du segment de la vente en libre accès qui permet de réaliser 65 700 € de chiffre d’affaires mensuel moyen, en hausse de 6,5 %, selon les chiffres d’Iqvia. Au global, ce segment a enregistré une croissance de 4,9 % en valeur, à 10,7 milliards d’euros, entre janvier et août 2024, soit un tiers des ventes des pharmacies, parapharmacies et sites internet de pharmacie. 92 % de ces dépenses (9,844 milliards) sont effectuées en officine, et réparties entre médication familiale (35 %, + 3,5 %), hygiène-beauté (20 %, + 7,3 %), premiers soins, tests et dispositifs médicaux (24 %, + 2,3 %), compléments alimentaires (10 %, + 9,4 %) et nutrition (5 %, + 3,2 %). La croissance est moindre, en volume, avec 1,4 milliard d’unités vendues en santé grand public (+ 1 %) sur un marché total de 2,4 milliards d’unités. « Elle a été soutenue par les nouveautés, surtout dans la catégorie hygiène-beauté, mais aussi par un fort effet des prix sur les présentations non remboursables, surtout en médication familiale », précise Paul Reynolds, consulting services and analytics d’Iqvia. Pour l’ensemble de l’année 2024, Iqvia table sur une croissance de la vente en libre accès de 4,2 % à 16,3 milliards d’euros et de 2 à 3 % en 2025 à 16,7 milliards d’euros.
- * 2 600 officinaux ont répondu à cette enquête.
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