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SORTIE DE ROUTE
Si les médicaments chers tirent toujours la croissance des officines, ils le font à un rythme plus modéré que les années précédentes. Là aussi, le dynamisme de ce segment se tasse sous l’effet de la régulation des dépenses de santé.
En 2010, les médicaments de spécialité – et donc chers – destinés aux pathologies lourdes et graves représentent la quasi-totalité de la croissance des dépenses pharmaceutiques de ville prises en charge par l’assurance maladie. Cette proportion augmente ainsi d’année en année, représentant 75 % de la croissance en 2010. Au total, les médicaments chers totalisent 5,4 milliards d’euros de remboursements sur les 23,1 milliards de dépenses de médicaments.
La prépondérance des médicaments de spécialité (traitements du VIH, du cancer, polyarthrite rhumatoïde…) dans la croissance des dépenses de médicaments s’illustre également à travers le poids des prescriptions hospitalières délivrées en ville. Ainsi, celles-ci ont progressé de près de 467 millions d’euros en 2010 (+ 9,5 %), soit un montant supérieur à la croissance totale des dépenses. Parallèlement, les prescriptions des médecins libéraux ont régressé de 10 millions d’euros (– 0,1 %) sur l’année.
L’INNOVATION INDUSTRIELLE SE TARIT
Ce n’est donc pas un hasard si la Cour des comptes pointe du doigt, dans son rapport 2011, une forte consommation de médicaments récents et chers. Alors qu’en Allemagne la baisse de médicaments est très marquée au premier trimestre 2011 (de l’ordre de 5 %), la France ne fait que ralentir la progression des ventes de médicaments chers (+ 1,1 %), selon la Cour des comptes. A l’hôpital, elle est même deux fois plus rapide qu’en ville. Mais la dynamique de la dépense repose, de fait, largement sur les prix de ces produits issus le plus souvent de prescriptions hospitalières dispensées en ville. « L’augmentation des dépenses de médicaments chers est moins importante en raison des objectifs de maîtrise de croissance des prescriptions de sortie hospitalière définies par la loi de financement de la Sécurité sociale. D’après elle, cette croissance ne doit pas excéder 8 % en 2011, soit une diminution de 1,5 % par rapport à l’année précédente », précise Philippe Besset, président de la commission Economie de la FSPF.
Si les prescriptions hospitalières dispensées en ville montent moins en puissance, c’est aussi parce que l’innovation industrielle se tarit. Néanmoins, constatant le tarissement du marché hospitalier, qui affichait encore une croissance à deux chiffres au début des années 2000, IMS Health souligne que les prescriptions hospitalières dispensées en ville restent un poste dynamique et qu’elles nourrissent aujourd’hui 22 % des prescriptions à l’officine (38 % en y ajoutant les prescriptions des spécialistes libéraux contre 35 % en 2009). Ainsi, en proportion, les ordonnances des généralistes deviennent de moins en moins importantes (- 3 %).
TAHOR TOUJOURS CADOR DES REMBOURSABLES
De manière générale, les classes thérapeutiques ont bénéficié de l’apport de nouvelles molécules et concernent des pathologies graves. En 2010, le numéro un des médicaments remboursés (en chiffre d’affaires) est l’anticholestérol Tahor avec 485 millions d’euros remboursés. Il est suivi par Inexium, antiulcéreux (329 M€).
Le classement des dix premiers médicaments remboursés illustre le poids croissant des médicaments de spécialité utilisés dans le cadre de pathologies lourdes et graves : en 2010, quatre d’entre eux y figurent alors qu’ils en étaient absents en 2004 : Humira (5e place, 267,5 millions d’euros, + 23,8 %), Enbrel (6e place, 260,5 millions d’euros, + 11,4 %), Lucentis* (7e place, 239,8 millions d’euros, + 31,7 %) et Glivec (10e place, 188,4 millions d’euros, + 6,4 %).
Ce changement dans le classement des dix premiers médicaments remboursés traduit à la fois le développement des génériques pour les principaux médicaments de médecine générale et la progression des médicaments de spécialités dans les soins de ville.
*Non commercialisé en 2004
REPÈRES
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