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© Les manquants et ruptures de stock - Masako Masukawa
Ruptures d’approvisionnement : à qui la faute ?
« Indisponibilité des médicaments, à qui la faute ? ». Tel fut le thème du débat de l’ACIP (Association des cadres de l’industrie pharmaceutique) le 28 janvier. Bonne question, mais aucun « coupable » n’a été désigné. Les différents intervenants ont souligné la multiplicité des causes des ruptures et tensions d’approvisionnement. Bruno Bonnemain, membre de l’Académie nationale de pharmacie, a néanmoins remarqué que les prix faibles des médicaments anciens et le différentiel de prix entre les pays européens (en défaveur de la France) jouent un rôle dans les ruptures d’approvisionnement. Pour preuve, la Scandinavie qui pratique des prix plus élevés qu’en France connaît beaucoup moins de ruptures que la France.
L’académicien a également observé que le dialogue entre autorités sanitaires et industriels contribuait à une baisse du nombre de ruptures. Aux Etats-Unis, la FDA (agence américaine du médicament) négocie avec les industriels des solutions. Résultat : elle enregistre aujourd’hui une trentaine de ruptures contre plus de 300 il y a quelques années. De fait, l’Académie de pharmacie propose une coordination des différents acteurs (HAS, ANSM, ministère de la Santé, ministère de l’Industrie, CEPS…) au niveau de l’Etat, plus précisément du Premier ministre. Une recommandation qui rejoint celle des Sénateurs dans leur rapport sur le même sujet diffusé en octobre 2018.
De son côté, Emmanuel Déchin, délégué général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP), a rappelé que les grossistes-répartiteurs subissaient également les ruptures d’approvisionnement, mais qu’ils luttaient contre ce phénomène en ramenant à 5 % les ruptures lors de la livraison aux pharmacies alors qu’elles s’élèvent à 15 % lors des commandes auprès des laboratoires. Concernant les exportations, qui participent au problème de ruptures de stocks, il a expliqué : « Les grossistes-répartiteurs exportent mais cela ne représente que 2 % de leur chiffre d’affaires contre 24 milliards d’euros pour les laboratoires ».
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