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Ras le bol !
Notre profession est aujourd’hui bien malmenée, mais j’ai lu la lettre de Joël Manoeuvre et Alain Robert (« Courrier des lecteurs » du n° 2410) avec grand intérêt. Oui, nous sommes déjà les fonctionnaires de la Sécu, avec tous les inconvénients et sans aucun avantage.
On nous reproche d’être la lanterne rouge des génériques. A qui la faute ? D’abord à nous pharmaciens qui, par peur de perdre notre chère clientèle, ne substituons pas systématiquement (et s’ils allaient voir ailleurs ?) […] !
Ensuite aux médecins, qui […] ont l’audace d’affirmer à leurs patients que les génériques sont différents des princeps, que le pharmacien augmente sa marge en vendant des génériques… Ce sont ces mêmes médecins qui refusent SESAM-Vitale. Ce n’est certes pas leur problème de savoir comment seront remboursées leurs ordonnances aux pharmaciens qui avancent l’argent pour la Sécu. […]
Aux patients : « Ce n’est pas moi qui paye », « J’ai suffisamment cotisé », « Mon médecin m’a dit que… », donc « Donnez-moi ce qu’il y a marqué sur l’ordonnance ».
Et enfin à l’Etat qui, je pense, a totalement loupé sa communication sur le sujet et n’a pas su responsabiliser tous les acteurs du feuilleton.
Le Medef annonce qu’en supprimant les pharmacies, cela fera des économies à la Sécu. Et dans le même temps on m’annonce la possibilité de création de holdings pharmaceutiques. Ai-je changé de pays ? On se croirait aux Etats-Unis. Que deviennent alors la santé publique et les professionnels du médicament que nous sommes ?
Quand on voit les dérives d’un système de délivrance mal encadré, on n’a pas fini de voir des affaires comme le Cholstat à la télé…
Beaucoup de métiers ont changé avec l’évolution de la société, sauf le nôtre. Donc si notre profession de pharmacien officinal doit muter, je préfère encore devenir fonctionnaire de la Sécu : je triple mon salaire et je travaille moins (parce que les 35 heures en officine, j’en rigole encore).
Quant aux pharmaciens qui préfèrent faire dans l’épicerie, et qui sont en partie responsables de la situation actuelle, je ne leur poserai qu’une question : pourquoi avez-vous entrepris des études de pharmacie ? J’espère qu’ils ne me répondront pas, comme un interne médecin pendant mon stage de 5AHU : « Pour le titre et pour le pognon. » Parce que moi, si j’avais voulu faire dans l’épicerie, je me serais contenté d’un BTS action Co, niveau bac + 2…
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