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Quelles officines vont disparaître ?
Christian Denoyel, directeur de Solyphar (Lyonnaise de banque), tire la sonnette d’alarme : « La dégradation des finances de la Sécurité sociale conditionne la baisse des marges et va entraîner la mort des petites officines et des difficultés pour les autres. » Difficultés que connaissent déjà bon nombre d’officinaux qui ont acheté trop cher et emprunté au-delà du raisonnable, compte tenu de la baisse de rentabilité. « La valeur d’une officine ne devrait pas dépasser aujourd’hui 60 à 65 % du chiffre d’affaires hors taxes », affirme ce banquier, qui reproche également à ses confrères d’avoir le « crédit trop facile » et de se livrer à une concurrence « suicidaire » pour les acquéreurs. « A la Solyphar, nous refusons trois dossiers sur quatre à cause de prix trop chers. »
L’avenir de la Sécurité sociale pèsera lourdement sur celui de la pharmacie puisqu’elle en est le premier client (85 % du CA). Pour Jean-Jacques Zambrowski, consultant en stratégie et économie de la santé, « les pharmaciens vont devoir se montrer plus attentifs à l’évolution des marchés avec l’assurance maladie et les assurances complémentaires plutôt qu’à l’évolution de leurs marges ».
Quelles officines survivront au surendettement et aux mesures destinées à secourir une Sécurité sociale à bout de souffle ? Selon Solyphar, l’officine de demain aura besoin d’un CA minimal de 1,6 MEuro(s) pour vivre et assurer un service de qualité, sachant que sa marge sera limitée à 20 % sur le médicament vigneté et qu’elle devra faire face à ses différents engagements avec un excédent brut d’exploitation (EBE) moyen de 9 %.
Outre le fait de faire un CA suffisamment important pour dégager du résultat, les pharmaciens n’auront de perspectives qu’avec 16 000 officines, soit avec une fermeture de 7 000 points de vente. Un véritable coup de massue sur l’assistance.
Question : qui disparaîtra ? Pour Christian Denoyel, les petites officines urbaines sont les plus vulnérables : « Celles de moins de 80 000 euros n’ont pas de pérennité à cinq ans. » Les officines rurales seront épargnées et maintenues en vie, probablement en s’organisant en miniréseaux et/ou par des subventions.
Regroupements et fermetures semblent donc inéluctables. Pour Claude Japhet, président de l’UNPF, « il faut organiser la fin de certaines pharmacies et permettre aux pharmaciens de sortir dans de bonnes conditions ». D’accord pour concentrer le circuit de distribution pharmaceutique pour qu’il coûte moins cher à la collectivité ! Mais cela ne pourra pas s’envisager sans une aide financière de l’Etat.
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