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Quel effet sur le compte de résultat ?

Publié le 2 mars 2013
Par Francois Pouzaud
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Les négociations sur la rémunération mixte vont s’ouvrir le 19 mars prochain. La convention pharmaceutique prévoit une première étape à 12,5 % d’honoraires et 25 % en 2017. Le cabinet d’expertise comptable Fiducial a réalisé une étude afin de connaître l’effet de cette nouvelle rémunération sur les comptes de résultat.

Le cabinet d’expertise comptable Fiducial a simulé les répercussions économiques de la future nouvelle rémunération du pharmacien sur la présentation du compte de résultat de l’officine en 2014 et en 2017. Il a pris en compte les paramètres qui ont une incidence notable dans la formation du compte de résultat, et qui risquent d’évoluer significativement d’un exercice à l’autre :

• Les ventes : dans un contexte durable de baisse de prix et des volumes, le CA de l’officine pourrait chuter, dans l’exemple, de 1,475 M€ en 2011 à 1,214 M€ en 2017.

• Les prestations de services : en 2011, les coopérations commerciales étaient en moyenne de 29 k€ par officine, contribuant pour 18,50 % à la formation du résultat de la pharmacie. En restant sur la même dynamique de croissance (si la politique du générique est maintenue), ces prestations, abondées par ailleurs par les nouvelles missions, augmenteraient dans cette simulation de 29 k€ en 2011 à 40 k€ en 2017.

• Les honoraires de dispensation : ils pourraient représenter 36 k€ en 2014 et 72 k€ en 2017. Chaque année, les honoraires de dispensation se substituent à la baisse de marge de manière à conserver le niveau de marge de 2011.

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Dans la modélisation réalisée par Fiducial, les autres postes (achats et charges externes, impôts et taxes, frais de personnel, cotisations du titulaire, frais financiers) sont stables. C’est l’hypothèse la plus favorable. L’EBE et le résultat courant avant impôts (RCAI) augmentent en valeur et en pourcentage du CA HT sur la période analysée. « Les nouvelles missions peuvent être un relais de croissance à la condition d’un maintien des frais de personnel à leur niveau actuel », remarque Philippe Becker, expert-comptable, directeur du département pharmacie de Fiducial. Dans l’hypothèse où les prestations de services n’évoluent pas (29 k€), le transfert de la marge vers les honoraires de dispensation est équilibré : la rentabilité en valeur absolue n’est pas touchée (EBE et RCAI stables en valeur sur 5 ans, à 173 et 157 k€).

Le PLFSS pour 2013 prévoit un déplafonnement du RSI, qui a pour conséquence d’augmenter les cotisations de l’exploitant de 5 à 10 k€/an. L’implication des équipes officinales dans les nouvelles missions peut se traduire aussi par une augmentation des frais de personnel. Dans cette hypothèse la moins favorable, la rentabilité risque de baisser en valeur si les nouvelles missions n’apportent pas suffisamment de croissance.

La valorisation d’une officine va forcément intégrer le paramètre de la nouvelle rémunération et se déconnecter du paramètre des ventes. « L’évaluation des fonds va faire appel davantage aux facteurs de rentabilité – qui ont beaucoup plus de sens – que le chiffre d’affaires, ce qui ne se traduira pas forcément par des prix à la baisse, comme le craignent les pharmaciens », conclut Philippe Becker.