Qualité : comment l’Ordre entend « embarquer » toutes les officines

© La qualité en officine - Geralt/Pixabay

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Qualité : comment l’Ordre entend « embarquer » toutes les officines

Publié le 4 décembre 2018
Par Francois Pouzaud
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Il a été beaucoup question de la qualité lors de la 31e Journée de l’Ordre qui s’est déroulée lundi 26 novembre à Paris. 
Le matin d’abord, dans le discours de la présidente, Carine Wolf-Thal, où elle a annoncé la remise à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, d’une feuille de route à l’issue de la réunion, début décembre, du groupe de travail sur la qualité, permettant de garantir un haut niveau de qualité dans toutes les officines. 
L’après-midi ensuite, lors d’une table ronde sur ce thème où elle a expliqué comment elle compte s’y prendre pour « embarquer » dans le véhicule de la qualité les 22 000 officines françaises. « Il n’est pas question de créer un réseau dans un réseau et de laisser des pharmacies au bord de la route », a-t-elle lancé. Dans un premier temps, « je rêve d’avoir 50 % de pharmacies certifiées », a-t-elle lâché, sachant que « l’on ne part pas de zéro avec déjà 10 % d’officines certifiées ». En clair, c’est d’arriver à la hauteur de la Suisse qui fait figure de modèle. Pour atteindre ce premier palier, Dominique Jordan, président de la Fédération internationale de pharmacie (FIP) et ancien président de l’association des pharmaciens suisses PharmaSuisse, a donné le modus operandi : « La démarche peut se résumer en quatre « P » correspondant à quatre notions essentielles : professionnalisation, pédagogie, progressivité et pragmatisme dans le choix des standards. » 

L’incitation financière en discussion
Faisant référence à l’hôpital où la démarche qualité en est déjà à son 5e cycle d’existence, Catherine Grenier, directrice de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins à la Haute Autorité de santé (HAS), a insisté sur la progressivité : « C’est une démarche d’amélioration qui se fait par étapes, qu’il faut insérer dans la pratique quotidienne. La qualité doit être un outil au service de l’officine et non pas un domaine d’expertise où l’on passe plusieurs mois à intégrer un nouveau jargon. » 
De son côté, François Bruneaux, de la Direction générale de la santé (DGS), adjoint à la sous-directrice des produits de santé, a annoncé que la DGS attend des officines « des garanties en matière de qualité mais que celle-ci doit aussi être interopérable avec les autres acteurs de santé. » Un sésame pouvant donner accès à de nouvelles responsabilités en santé et donc à de nouvelles sources de rémunération. Car, concernant une incitation financière pour entrer dans la qualité (comme c’est le cas dans certains pays où les payeurs financent à hauteur de 10 000 € l’obtention de la certification), c’est niet ! 
Carine Wolf-Thal a présenté l’incitation financière en d’autres termes, notamment au travers des économies induites : « le coût de la non-qualité est supérieur au coût de l’investissement dans la démarche qualité », a-t-elle expliqué. Il représente 5 % du chiffre d’affaires d’une entreprise si l’on en croit Franck Lebeugle, directeur général de l’Afnor Certification.

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