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Papy-boom !
Le nombre de titulaires en pharmacie est en légère augmentation, selon les statistiques de l’Ordre au 1er janvier 2004. Mais l’insuffisance du numerus clausus, la concurrence de nouveaux métiers et la prévisible explosion des SEL inquiètent l’institution.
Biologie/officine : montée en puissance des SEL
L’Ordre a choisi de faire un parallèle entre le nombre de laboratoires d’analyses (LABM) et le nombre d’officines exploitées en SEL. « Il y a un décalage entre les officines et les laboratoires mais les chiffres donnent une idée de l’évolution en train de se mettre en place et de l’avenir », explique Jean-Luc Audhoui, trésorier de l’Ordre. Le nombre des officines exploitées sous ce régime a doublé en 4 ans, les SEL concernant 1 273 titulaires dans 962 officines (+ 442 en un an). Mais près de 45 % des 4 258 laboratoires de biologie fonctionnent déjà ainsi (soit 1905 établissements), ce qui fait une progression de 28 % par rapport au 1er janvier 2000, tandis que l’exercice en SA chute (- 34 %) comme l’exercice personnel (- 17 %) et l’exercice en SARL (- 16 %). L’Ordre note une régionalisation marquée de ce phénomène : la Normandie et le Nord-Est sont les régions les plus concernées. Jean Parrot, président de l’Ordre, s’inquiète : « Les montages de sociétés proposés ne respectent pas le Code de santé publique. Des biologistes sont aujourd’hui dépossédés de leur outil de travail et les capitaux reviennent à des sociétés extérieures. Nous voulons le combattre pour que la biologie reste une pratique de professionnel indépendant. La réflexion est valable pour la pharmacie d’officine. »
Les pharmaciens
Au 1er janvier 2004, 68 974 pharmaciens étaient inscrits à l’Ordre. Le nombre de titulaires se chiffre à 27 817 (39,7 % de l’effectif total), soit 144 de plus qu’en 2003. 31 797 diplômés en pharmacie sont salariés tous secteurs confondus (soit 45,3 % de l’effectif total). 27 207 sont adjoints dont 20 887 en officine.
La section E (DOM-TOM et collectivités territoriales) connaît la plus forte croissance avec 94 inscriptions supplémentaires sur un total de 1 310, tandis que la section G (biologistes) voit son nombre d’inscrits diminuer (46 en moins sur 7 841), soulignant les problèmes de recrutement rencontrés aujourd’hui par le secteur.
Le succès de l’exercice en commun
Au 1er janvier 2004, 11 733 pharmaciens exerçaient en commun, ce qui représente 42,18 % de l’effectif (+ 3,8 % en 2003). Le fonctionnement en nom collectif (SNC) continue de séduire : 4 919 officines fonctionnent sous ce régime, 1 909 en exercice unipersonnel (EURL), 962 en SEL, 511 en SARL et 312 en copropriété.
Pharmaciens étrangers
On compte 753 pharmaciens étrangers dont 244 sont titulaires d’officine et 358 adjoints. 202 sont originaires de l’Union européenne (93 Belges, 30 Espagnols, 26 Allemands, 24 Italiens), 526 d’un Etat ayant relevé de la souveraineté française et 25 d’un autre pays étranger.
Les nouveaux inscrits
Au 1er janvier 2004, 88 pharmaciens sont devenus titulaires (44 hommes et 44 femmes) et 1 764 pharmaciens adjoints d’officine. Selon Jean-Luc Audhoui, on constate une déperdition d’environ 20 % par rapport au numerus clausus si, au cours des dix dernières années, on ne considère parmi les nouveaux inscrits que les pharmaciens détenant leur diplôme depuis moins de trois ans. « Le gouvernement devrait en tenir compte », ajoute-t-il alors que l’Ordre a renouvelé une demande d’augmentation du numerus clausus à 3 000, au lieu des 2 600 actuels, en prévision des départs à la retraite.
Tous les secteurs se féminisent
Les femmes continuent leur progression. Elles représentent 64,70 % de la profession contre 64,43 % l’an dernier. Elles sont majoritaires parmi les titulaires (53,60 %), les adjoints en officine (79,26 %) et les hospitaliers (76 %). Leur présence, minoritaire, chez les responsables de l’industrie (section B) et dans la vente et la distribution en gros (section V), devrait être renforcée avec la réorganisation des sections de l’Ordre : inscrits jusqu’ici en section D, les pharmaciens industriels doivent en effet rejoindre la section B dont le nombre d’adhérents va tripler.
Les officines
Si le nombre de pharmaciens augmente, le nombre d’officines diminue pour la deuxième année consécutive. Il y a eu en 2003 plus de fermetures (59) que de créations (28). Le total s’établit aujourd’hui à 22 691 officines. On compte également 71 pharmacies mutualistes et 68 pharmacies de secours minières. En métropole, la densité moyenne s’établit à 38 pharmacies pour 100 000 habitants, soit 1 pharmacie pour 2 615 habitants et 1 pharmacien d’officine (titulaire et adjoint) pour 1 158 habitants. Le Limousin (49,7 officines pour 100 000 habitants) détient le record à cause d’une dépopulation assez marquée. Autre constat : fin 2003, seuls 12 % des titulaires exerçaient seuls. Quant aux officines comptant 4 pharmaciens et plus, elles représentent 8,2 % du total des établissements et 17 % des officinaux.
Le vieillissement s’accentue
En 1989, la tranche des 29-43 ans était la plus nombreuse. En 2003, les 39-53 ans dominent. L’âge moyen est passé à 44 ans et 9 mois. « On absorbe les départs mais la profession connaîtra une pénurie dans 15-20 ans », assure Jean-Luc Audhoui. Face à ce vieillissement et au nouvel environnement de l’activité (croissance de la consommation de soins, personnalisation des traitements, suivi thérapeutique requérant des professionnels plus pointus…), l’Ordre s’inquiète de l’arrivée de nouveaux métiers, comme celui d’ingénieur de santé, « qui vont essayer d’entrer dans notre champ d’activité », selon Jean Parrot. « Il existe une tentative des administrations, dans les structures hospitalières ou les structures de ville importantes, d’avoir des professionnels annexes pour s’occuper des achats, du merchandising, de toute l’ingénierie de nos professions. » D’où le risque pour les pharmaciens de se voir retirer des prérogatives et d’entraîner un transfert de compétences vers d’autres métiers.
Les DOM-TOM :
La Réunion : 240 officines – Martinique : 148 officines – Guadeloupe : 156 officines – Guyane : 39 officines – Mayotte : 6 officines – Saint-Pierre-et-Miquelon : 1 officine
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