Ouverture du capital : l’UNPF précise sa position

© ouverture du capital officine pharmacien inscrit - NL Shop - Fotolia

Ouverture du capital : l’UNPF précise sa position

Publié le 24 septembre 2015
Par Anne-Charlotte Navarro
Mettre en favori

Dans le cadre d’une soirée d’information, l’Union nationale des pharmacies de France a exposé le mercredi 23 septembre 2015 aux pharmaciens parisiens le contenu de son Livre blanc sur l’avenir de l’officine remis le 22 septembre à la ministre de la Santé.

Devant une trentaine de confrères parisiens, Jean-Luc Fournival, président de l’UNPF dresse le bilan actuel de la pharmacie française. Il considère que « la situation est catastrophique, la pharmacie va dans le mur, si rien n’est fait. Le chômage explose, les adjoints n’ont pas de perspective de carrière, l’installation est devenue difficile, voire impossible ». 

Un des leviers est juridique, pour Jean-luc Fournival : « il est urgent de revoir les règles de constitution et de fonctionnement de nos sociétés. »

Ouvrir le capital des officines : une nécessité pour redonner de l’oxygène à la profession

En ce qui concerne l’ouverture du capital social des officines, l’UNPF estime  « qu’il est primordial – afin d’éviter une ouverture du capital totale, non raisonnée et dangereuse – que les pharmaciens portent ce projet. »

L’UNPF préconise de permettre à des pharmaciens retraités, ou inscrits dans les autres sections de l’Ordre (industrie, grossistes-répartiteurs, établissements de santé, adjoints d’officine, biologie médicale) d’acquérir des parts de société structurant l’activité d’une officine. 

Publicité

Le Livre blanc sur l’avenir de l’officine, remis au ministère de la Santé par le syndicat le 22 septembre, ajoute qu’il est nécessaire de revoir les règles d’attribution des droits de vote dans les SELAS, afin de « permettre aux pharmaciens titulaires ou adjoints de détenir la majorité des droits de vote, en laissant à des investisseurs extérieurs la majorité du capital ».

« Cette ouverture est une ouverture raisonnée et éthique », précise Eric Myon, secrétaire général de l’UNPF, pour qui « l’inscription à l’Ordre garantit le partage de valeurs et d’une déontologie communes ».

L’Ordre à l’écoute des arguments

Lors de son intervention sur les ondes de RTL, le mercredi 23 septembre, Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens estime « qu’une ouverture du capital présente un risque important de conflit d’intérêt, notamment dans l’hypothèse où un pharmacien d’industrie prendrait des parts dans une officine ».

Elle précise toutefois que l’Ordre travaille depuis plusieurs mois sur l’entrée au capital des adjoints.

Interrogé sur cette position, l’UNPF estime « qu’il n’y que peu de risque pour qu’un laboratoire pharmaceutique prenant des parts dans une officine donnée, impose une distribution exclusive de ses produits ». Cependant, le syndicat reconnaît ne pas être juge de la compatibilité des professions pharmaceutiques et se dit prêt à dialoguer avec l’Ordre sur ce point.

Eric Myon rappelle que « Le but de ce Livre blanc est de servir de base de réflexion. »