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ON LIMITE LA CASSE

Publié le 17 décembre 2011
Par Francois Pouzaud
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Les charges de l’officine continuent d’augmenter. Dans une période économique fragile, elles sont globalement bien maîtrisées mais pèsent logiquement plus lourd pour les petites structures. Dans ce contexte, la réforme de la taxe professionnelle a été la bienvenue.

Grâce à la bonne gestion des pharmaciens, les charges ont été contenues en 2010 », remarque Philippe Besset, président de la commission Economie de la FSPF (voir graphique ci-dessous). Les décisions prises par les pharmaciens ont en effet permis de limiter la casse. La maîtrise des charges redonne des couleurs au résultat d’exploitation (+ 3,99 %), au revenu courant avant impôt (+ 4,50 %) et au résultat net (+ 4,12 %), sans pour autant retrouver le niveau plus confortable de 2008.

D’après les chiffres du cabinet d’audit et d’expertise comptable Fiducial, les charges externes (rapportées au chiffre d’affaires) ont eu tendance à augmenter (+ 0,36 point à 4,85 %), de même que les loyers (+ 0,02 point à 1,19 %), les primes d’assurances (+ 0,01 point à 0,19 %) et les services bancaires (+ 0,01 point à 0,13 %). En revanche, les charges financières ont atteint leur point bas en 2010 (+ 1,21 %) et devraient remonter avec la progression probable des découverts.

DES FRAIS DE PERSONNEL DE PLUS EN PLUS LOURDS

Les frais de personnel représentent la majorité des charges de l’officine et absorbent à eux seuls 12,9 % du chiffre d’affaires en 2010 contre 12,8 % en 2009 (voir graphique ci-dessous). Dans ses enquêtes statistiques, le cabinet Norméco constate qu’en moyenne leur évolution absorbe de 40 à 45 ?% de la marge brute supplémentaire. En effet, en 2010, ces frais de personnel – qui comprennent les salaires versés, les charges sociales et les cotisations – ont augmenté plus vite en valeur et en pourcentage (+ 4 000 euros à 228 000 euros, + 1,51 %) que la marge (+1 000 euros à 422 000 euros, + 0,07 %). Cette situation est à relativiser si l’on raisonne en valeur absolue car le point salarial a peu évolué. Il faut plutôt y voir le fait que les officinaux conservent leur effectif même en cas de baisse de l’activité.

En pharmacie, les salaires et charges sociales restent le poste de charges de loin le plus lourd. Avec la reprise de l’inflation, il progresse au-delà de 3 % par rapport à 2006. L’an dernier, les salaires et charges sociales pesaient 199 000 euros pour une pharmacie moyenne et représentaient 60 % de ses charges. La marge du pharmacien titulaire sur les spécialités remboursables, elle, oscille depuis 2005 dans une fourchette d’indice (sur une base 100 en décembre 2001) comprise entre 110 et 115, et se déconnecte de l’évolution de la valeur du point. C’est pourquoi, à partir de 2009, l’officine a été obligée de serrer la vis et de figer la valeur du point.

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En l’absence de progression de la marge, elle ne pourra pas maintenir le pouvoir d’achat des équipes.

REPÈRES

La CET moins lourde que la taxe professionnelle

Pour cet exercice, on observe donc une diminution du poste des impôts et taxes. En pourcentage du chiffre d’affaires hors taxes, il baisse en moyenne de 11,9 %, passant de 14 800 euros en 2009 à 13100 euros en 2010. Cette diminution est faible mais, en ces temps de crise, toute baisse d’impôt ou de taxes est bonne à prendre pour le titulaire.