Négociations sur la rémunération : les syndicats de pharmaciens restent sur leur faim

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Négociations sur la rémunération : les syndicats de pharmaciens restent sur leur faim

Publié le 1 février 2024
Par Yves Rivoal
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Déception et impatience, tels étaient les maîtres mots des représentants des syndicats de pharmaciens à la sortie du groupe de travail qui s’est tenu ce matin avec l’Assurance maladie dans le cadre des négociations conventionnelles.

Les négociations conventionnelles se poursuivent. La thématique du groupe de travail du jour, la rémunération des pharmaciens, était très attendue par les représentants de la profession. A la sortie de la réunion, les présidents de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ne cachaient pas leur frustration. « La Cnam s’est contentée de nous présenter un PowerPoint succinct avec les différentes tranches de marge et les volumes, confie Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. Pour le reste, elle ne nous a dévoilé aucune projection, et elle n’a pas réagi non plus aux propositions que nous lui avons présentées d’une seule voix avec la FSPF. Nous avons donc le sentiment qu’il n’y a pas de réelle négociation, et que l’on ne nous écoute pas. »  

Un climat tendu

Cette impatience s’est même transformée en tension lorsque les deux parties ont confronté leurs chiffres sur 2023. « Lorsque vous avez d’un côté, la Cnam, qui défend l’équilibre des comptes sociaux, et de l’autre, une profession qui attend une revalorisation de sa rémunération pour préserver l’équilibre du maillage territorial, des officines et de l’accès aux soins, cela donne des échanges tendus », confirme Philipe Besset, le président de la FSPF. Surtout que les désaccords de fond sur les chiffres n’ont pas été réglés. « La Cnam nous a expliqué que notre rémunération sur le médicament aurait progressé de 5 % en 2023, note Pierre-Olivier Variot. Alors que de notre côté, nous observons une progression, mais dans des proportions moindres puisque nous obtenons un écart de 80 M€ sur la marge. » La Cnam a aussi sondé les syndicats de pharmaciens pour savoir s’ils seraient favorables à un transfert de rémunération entre la marge ou les honoraires actuels vers de nouveaux honoraires. « Nous leur avons rappelé que ce que nous attendions, ce n’était pas des transferts de valorisation, mais des revalorisations de l’ordre d’1 milliard sur les honoraires à l’ordonnance et la vaccination, et la prise en compte d’honoraires sur les nouvelles missions qui nous sont confiées : la prescription d’antibiotiques pour les angines et les cystites, les territoires fragiles, la lutte contre la fraude et le renouvellement des ordonnances », explique Philippe Besset.

Epilogue début mars ? Pour la profession, l’attente va se prolonger jusqu’à la réunion plénière programmée la première semaine de mars. La Cnam devrait alors formuler ses premières propositions. D’ici là, trois nouveaux groupes de travail auront lieu en février sur la lutte contre la fraude le 7, les territoires fragiles le 22, et la pertinence de la délivrance le 29 février. La FSPF et l’USPO ont prévu de publier dans les heures qui viennent un communiqué commun pour informer les pharmaciens d’officine.

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