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© Getty Images
Licenciements, baisse de l’EBE… pourquoi les perspectives 2025 sont loin d’être folichonnes
L’économie des pharmacies s’annonce morose pour 2025. Après une année 2024 marquée par une baisse de la rentabilité et une activité sous tension, les projections restent pessimistes. « Quand on regarde dans le rétroviseur, ce n’est pas une bonne année. Nous observons des replis marqués au niveau de l’activité et de la rentabilité », constate Louis Maertens, membre du réseau d’expertise comptable CGE CGP.
L’excédent brut d’exploitation (EBE), indicateur clé de la performance financière des pharmacies, est en recul significatif. « Si les chiffres officiels de nos études seront dévoilés le 7 mars 2025 lors de nos tables rondes d’experts, le constat est sans appel : la dégradation de la rentabilité touche un nombre croissant d’officines », explique Louis Maertens.
Multiplication des fermetures et regroupements
Face à cette pression économique, les regroupements et fermetures de pharmacies s’intensifient. « Une officine générant moins d’1,5 million d’euros de chiffre d’affaires est systématiquement scrutée pour un éventuel regroupement avec une pharmacie voisine », explique Louis Maertens. Ce phénomène est particulièrement marqué dans le Nord, région la plus dense en officines.
Pour les pharmaciens proches de la retraite, la restitution de licence est une stratégie de valorisation du fonds de commerce. Pour le secteur, c’est une réorganisation de l’offre. Mais en zone rurale, la situation est plus préoccupante : lorsqu’il n’y a pas de pharmacie à proximité immédiate, la fermeture devient souvent inéluctable.
Marges comprimées, charges en hausse
Malgré une légère hausse des marges en 2024, celle-ci a été rapidement absorbée par l’inflation des charges. « L’énergie, les loyers, les assurances, les frais de fonctionnement… tout augmente », souligne Louis Maertens. Par ailleurs, la masse salariale reste sous pression. En effet, après une hausse des salaires post-COVID, les officines procèdent à des ajustements. Les licenciements, notamment parmi les pharmaciens adjoints, sont déjà une réalité. En outre, les rémunérations des adjoints, qui avaient atteint un coefficient 600 euros naprès COVID, retombent désormais à 500 euros. Ces évolutions traduisent une érosion continue de la rentabilité et une nécessité d’optimiser les coûts pour les titulaires.
Vers une désertification pharmaceutique ?
Le nombre d’officines en France est en baisse constante. Il y a 15 ans, on comptait environ 20 000 pharmacies, contre 19 000 aujourd’hui. « L’objectif officieux des pouvoirs publics semble se situer entre 15 000 et 16 000 officines. On y va tout droit », prévient Louis Mertens.
Si en zone urbaine, les regroupements sont relativement maîtrisés, la situation en zone rurale est plus alarmante. Le désintérêt des jeunes pharmaciens pour une installation en campagne accentue le problème. 2 025 verra-t-elle une restructuration ou une fragilisation du maillage territorial ?
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