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COMPRENDRE LA PERTURBATION ENDOCRINIENNE / « COMMENT LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS PEUVENT-ILS AGIR SUR MA SANTÉ ? »
Définition
A partir de la définition émise par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2002 et révisée en 2012, la Commission européenne définit le perturbateur endocrinien (PE) comme « une substance ou mélange altérant une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et induisant de ce fait des effets néfastes sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou au niveau des populations ou sous-populations ». Elle précise qu’il doit y avoir un lien de plausibilité biologique entre l’effet indésirable et le mode d’action endocrinien de cette substance.
Les PE sont une classe d’agents toxiques qui ne sont pas identifiés par leur structure chimique ou leur type d’utilisation, mais par leur action endocrinienne (voir ci-dessous). On peut les retrouver parmi les substances chimiques de synthèse (pesticides, plastifiants, dioxines, hydrocarbures, additifs alimentaires, etc.) ou les composés naturels présents dans certaines plantes.
Mode d’action
Un dérèglement hormonal
La perturbation endocrinienne est le résultat de mécanismes complexes dans lesquels les PE peuvent interférer avec le système endocrinien et dérégler le fonctionnement hormonal :
– soit directement, en interagissant sur le récepteur d’une hormone naturelle pour imiter son action ou en empêchant la fixation de l’hormone naturelle sur son récepteur pour entraver la transmission du signal hormonal ;
– soit indirectement, en altérant ou en bloquant le métabolisme, la régulation ou le transport des hormones (voir encadré).
Une toxicité particulière
L’étude du mode d’action des PE remet en cause les principes classiques de la toxicologie et fait émerger certaines particularités.
La dose d’exposition. Sans effet de seuil, les PE sont suspectés d’effets néfastes, même à une très faible dose d’exposition.
La relation dose-réponse. Pour les PE, la dose ne fait pas le poison. Les effets délétères de certaines substances peuvent être plus importants à faible dose qu’à dose élevée et suivre une courbe en cloche (effets qui augmentent, puis diminuent avec la dose) ou non monotone (effets à faible dose, puis moindres en quantité plus élevée, puis à nouveau augmentés à dose plus forte).
La fenêtre de vulnérabilité. Certaines périodes de la vie sont identifiées comme plus sensibles aux PE : période fœto-embryonnaire et néonatale en particulier, puberté, grossesse.
L’effet différé. Les effets délétères peuvent se manifester après un temps de latence. Ils peuvent survenir jusqu’à plusieurs années après l’exposition.
Les modifications épigénétiques. De nombreux PE modulent le moment et la façon dont les gènes s’expriment dans les tissus, sans mutations de l’ADN. Ces modifications induites peuvent être réversibles ou pérennes.
L’effet transgénérationnel. En raison probable de modifications épigéniques, l’exposition à certaines substances, par exemple durant la période fœtale, peut provoquer des pathologies à l’âge adulte, mais aussi aux générations suivantes.
L’effet cocktail. Les effets perturbateurs endocriniens de certaines substances mélangées peuvent se cumuler ou se potentialiser. Elles peuvent alors avoir un effet délétère alors que, prises séparément, elles seraient inoffensives.
La bioaccumulation. Certaines substances comme les polluants organiques (par exemple, la dioxine) sont peu ou très lentement dégradables et persistent ainsi dans l’environnement. Par leur caractère lipophile, certaines molécules sont par ailleurs stockées dans le tissu adipeux de différentes espèces et se retrouvent au bout de la chaîne alimentaire humaine (viandes, poissons gras, laitages, etc.).chez l’humain.
Voies d’exposition
Dans la population générale, les substances perturbatrices endocriniennes peuvent pénétrer dans l’organisme par différentes voies : ingestion d’aliments contaminés de résidus de pesticides (céréales, fruits et légumes, par exemple) ou de substances libérées par des contenants plastiques, contact avec la peau de produits cosmétiques ou de détergents, contact avec les muqueuses d’objets ou de jouets (mis à la bouche par les bébés, par exemple), transmission fœtoplacentaire et via l’allaitement, inhalation de polluants atmosphériques (pesticides, aérosols cosmétiques, etc.).
En milieu professionnel, l’exposition de personnels de certains secteurs peut être plus importante. C’est le cas dans l’agriculture avec l’exposition aux produits phytosanitaires ou dans l’industrie chimique dans le cadre de la fabrication de matières plastiques et de médicaments, notamment.
Conséquences sanitaires
Pas d’incrimination formelle
Bien que des études in vitro montrent l’existence d’interactions entre certains composés suspectés d’être des perturbateurs endocriniens et des récepteurs hormonaux, la mise en évidence de leurs effets sur la santé humaine est complexe. La nature très hétérogène des molécules, leurs particularités toxicologiques et la multiplicité des voies d’exposition ne permettent pas de les incriminer de façon formelle dans l’apparition de maladies chroniques, le plus souvent multifactorielles.
Des preuves « accidentelles »
Des expositions accidentelles apportent néanmoins des preuves de l’implication directe de PE dans l’apparition de pathologies humaines.L’exposition au Distilbène (diéthylstilbestrol, ou DES) est la plus connue. Prescrit en France de 1948 à 1977 pour éviter les fausses couches chez la femme enceinte, cet œstrogène de synthèse est incriminé dans la survenue d’effets dans la première génération (risque accru de cancer du sein de la femme exposée), la deuxième génération (risques accrus de cancers du col de l’utérus et du vagin, d’infertilité, de fausse couche, hypospadias et cryptorchidie chez les enfants) et même la troisième génération (cryptorchidie ou pénis de petite taille chez les petits-enfants, notamment).
L’exposition à la chlordécone apporte une autre preuve d’un effet perturbateur endocrinien. Ce pesticide organochloré, utilisé dans les bananeraies des Antilles françaises jusqu’en 1993, possède des propriétés œstrogéniques ; une augmentation significative des cancers de la prostate dans la population antillaise est associée à son exposition.
Des effets potentiels multiples sous surveillance
Du fait de leur action possible sur l’ensemble des fonctions endocrines (voir encadré), les effets potentiels des PE sont multiples. Elles peuvent notamment entraîner des troubles du système reproducteur, du développement neurologique, du métabolisme, de l’immunité et un surrisque de cancer.A ce sujet, Santé publique France a publié en 2021 les résultats de l’étude « Priorisation des effets sanitaires à surveiller dans le cadre du programme de surveillance lié aux perturbateurs endocriniens » (PEPS’PE). Pour déterminer quelles sont les effets à surveiller en priorité, la méthode utilisée par l’agence s’appuie sur un travail de revue des données issues de la littérature et sur la concertation d’experts. Ainsi, 59 effets sanitaires ont été évalués et classés selon une « priorité forte », une « priorité modérée » ou une « priorité faible ». Parmi les effets à surveiller en priorité figurent l’endométriose, la cryptorchidie, la puberté précoce, l’altération de la qualité du sperme, les troubles de la fertilité, les cancers du sein, de la prostate, des ovaires, de l’endomètre, le lymphome et la leucémie de l’enfant, le surpoids et l’obésité.
Effets sur l’environnement
Les substances chimiques produites par les activités humaines sont rejetées dans les milieux naturels et contaminent les différents compartiments de l’environnement : l’air avec la pollution atmosphérique, l’eau avec les rejets domestiques ou industriels et les sols avec les épandages de biocides ou les retombées industrielles.
Les études montrent que ces substances affectent l’équilibre des écosystèmes et la santé de la faune, provoquant des anomalies en matière de reproduction des oiseaux, des poissons ou des reptiles (fertilité, changement de sexe, par exemple).
Réglementation
Le cadre réglementaire est complexe et en constante évolution. Il n’y a pas de réglementation spécifique aux substances chimiques perturbatrices endocriniennes à l’heure actuelle, mais en France comme en Europe, l’évaluation de leurs risques est un enjeu de santé publique.
Au niveau européen
A ce jour, seuls les règlements sur les produits biocides et les produits phytosanitaires, adoptés en 2017 et 2018, ont défini des critères réglementaires permettant d’exclure toute substance évaluée perturbatrice endocrinienne.
Le règlement Reach (Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals), chargé de l’enregistrement, de l’évaluation, de l’autorisation et de la restriction des substances chimiques dans l’Union européenne, considère que les substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne partagent le même niveau de préoccupation que les substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) ou les substances persistantes, bioaccumulables et toxiques (PBT). Il les a ainsi inscrites sur la liste des « substances extrêmement préoccupantes », ou SVHC (substance of very high concern). Après examen, ces substances sont donc soumises à une autorisation d’utilisation, avec ou sans restriction (dose maximale, âge limite, etc.).
La Commission européenne a, par ailleurs, modifié le règlement CLP (Classification, Labelling, Packaging) en introduisant deux nouvelles catégories de dangers pour les PE en fonction de la solidité du niveau de preuves : la catégorie 1 pour les PE connus ou présumés pour la santé humaine ou pour l’environnement et la catégorie 2 pour les PE suspectés.
Au niveau national
En France, la stratégie nationale sur les PE (SNPE 2) vise principalement la réduction de l’exposition de la population et de l’environnement. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui prend en charge l’évaluation du caractère perturbateur endocrinien des substances chimiques. Les associations professionnelles, France Chimie, la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) et la Fondation de la maison de la chimie ont par ailleurs créé, en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et solidaire, la plateforme privée-publique Pepper, destinée à développer la recherche sur les méthodes d’identification pertinentes des PE.
La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec) introduit par ailleurs l’obligation pour tous les metteurs sur le marché (fabricant, importateur, etc.) d’informer par voie électronique de la présence de PE avérés ou présumés dans les formules et emballages des produits destinés aux consommateurs, hors médicaments (sur le site internet du fabricant ou via une application mobile comme Scan4Chem) .
Les listes de PE avérés ou suspectés
Le site de l’Agence européenne des produits chimiques (European Chemicals Agency, Echa), echa.europa.eu, met à jour une liste de substances perturbatrices endocriniennes évaluées par l’Union européenne ou en cours d’évaluation.
L’arrêté du 28 septembre 2023 fixant les modalités d’application de la loi Agec liste les substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne avérées et présumées ou suspectées. La liste des catégories de produits présentant un risque particulier pour lesquels s’applique une obligation d’information du consommateur reste à venir.
Le site Endocrine Disruptor Lists (edlists.org), créé par les autorités sanitaires et environnementales de six Etats membres de l’Union européenne, dont la France, informe sur le statut des substances identifiées comme perturbateurs endocriniens au sein de l’UE, en cours d’évaluation ou déclarées comme ayant des propriétés de perturbation endocrinienne par une de ces autorités nationales.
LES SOURCES D’EXPOSITION DOMESTIQUES / «Y A-T-IL DES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS DANS MON CANAPÉ ? »
Tous exposés
Les produits de consommation courante, qu’ils soient issus de l’industrie chimique ou de l’alimentation provenant de milieux pollués, contiennent et émettent des composés potentiellement perturbateurs endocriniens (PE), contribuant ainsi à une exposition domestique continue.
L’« Etude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition » (Esteban) a évalué le degré d’imprégnation de la population française métropolitaine de plusieurs substances chimiques, dont certaines sont des PE avérés (trois bisphénols, des phtalates, des parabènes, des éthers de glycol, des retardateurs de flamme bromés et des composés perfluorés). Le dosage de biomarqueurs dans le sérum, les urines et les cheveux montre que ces polluants sont présents dans l’organisme de l’ensemble des adultes, mais aussi des enfants chez qui les niveaux d’imprégnation sont les plus élevés. L’alimentation n’est pas une source d’exposition exclusive : le niveau d’imprégnation des parabènes et des éthers de glycol est notamment augmenté par l’utilisation de cosmétiques et celui des perfluorés et retardateurs de flamme est lié au niveau d’aération du logement.
Principaux perturbateurs domestiques
Les bisphénols
Les plus connus sont les bisphénols A (BPA), S (BPS), F (BPF) et B (BPB). Ils sont utilisés dans l’industrie du plastique comme monomères du polycarbonate ou comme additifs pour les résines époxy (le BPF principalement).
Où les trouve-t-on ? Le BPA est présent dans les polycarbonates intervenant dans la fabrication de lunettes, de CD, de certaines bouteilles en plastique ou des contenants alimentaires. Les résines époxy sont utilisées dans le papier thermique (tickets de caisse, par exemple), dans les boîtes de conserve ou les canettes dont l’intérieur est recouvert d’un film en résine. L’alimentation est une source très importante d’exposition en raison du risque de migration des bisphénols du contenant vers le contenu.
Quels effets ? Les bisphénols sont suspectés d’effets néfastes sur la reproduction, le métabolisme et le système cardiovasculaire. Le BPA, l’un des PE les plus documentés, est un œstrogénomimétique, capable de se fixer sur les récepteurs α et β des œstrogènes. Classé « substance très préoccupante » par l’Agence européenne des produits chimiques (European Chemicals Agency, ou Echa ; voir page XX), il pourrait notamment être responsable d’infertilité, de diabète, d’obésité, de dysfonctionnement de la thyroïde ou de cancers hormonodépendants (sein, prostate). Il est interdit en France dans les biberons, les jouets pour bébés et les contenants alimentaires. Les bisphénols B, F ou S utilisés comme alternative dans les produits présentés sans bisphénol A ont néanmoins, par leur structure chimique proche, des actions de perturbation endocrinienne avérées.
Les phtalates
Les phtalates servent de plastifiants dans l’industrie du plastique, notamment pour la fabrication du polychlorure de vinyle (PVC). Ajoutés aux résines synthétiques, ils favorisent la flexibilité et la souplesse de la matière. Liés de manière non covalente aux matières plastiques, ils ont tendance à se volatiliser au fil du temps, polluant l’air ambiant. Leur forte affinité pour les graisses alimentaires favorise leur migration à partir des emballages. Les voies d’exposition se font par ingestion principalement, par inhalation et par contact cutané.
Où les trouve-t-on ? Les phtalates les plus connus sont les orthophtalates, dont le phtalate de di-2-éthylhexyle (DEHP), présent dans les rideaux de douche ou les films plastiques d’emballage des aliments, le phtalate de benzyle et de butyle (BBP), dans les revêtements de sol en vinyle ou les colles, et le phtalate de dibutyle (DBP), dans les adhésifs ou les encres d’imprimante. Ils font partie des phtalates interdits dans les jouets, les articles de puériculture et les cosmétiques.
Quels effets ? Outre leur action de blocage sur les hormones thyroïdiennes, ils sont pour la plupart classés reprotoxiques. Chez la femme, leur exposition chronique est associée à une baisse de fertilité ou à des complications durant la grossesse ; chez les hommes, l’exposition durant la période fœtale est associée à une diminution du nombre de spermatozoïdes ou à un risque accru d’hypospadias ou de cryptorchidie.
Les composés perfluorés
Les composés perfluorés (PFC) ou substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) comprennent plus de 4 000 composés caractérisés par des liaisons fluor-carbone très stables. Plus le nombre de carbone est grand et plus la molécule est persistante dans l’environnement, d’où leur nom de « produits chimiques éternels ». Les plus connus sont l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), inscrits sur la liste des polluants organiques persistants (POP).
Où les trouve-t-on ? Grâce à leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisées dans la fabrication de vêtements imperméables, de textiles antitaches, de carton en contact avec les aliments, des papiers cuisson et dans le matériel de cuisson antiadhésif comme les poêles. Persistants, ils contaminent l’eau, l’air, le sol et s’accumulent dans les organismes vivants (particulièrement dans les mollusques et les crustacés) qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire.
Quels effets ? PFOA et PFOS sont classés toxiques pour la reproduction et associés à des effets sur la croissance. Ils sont incriminés dans l’apparition de cancers du sein ou des testicules et suspectés d’interférence avec le système thyroïdien et le système immunitaire avec le risque d’une moindre réponse à la vaccination.
Les éthers de glycol
Dérivés de l’éthylène glycol ou du propylène glycol, ce sont des produits de substitution de solvants toxiques. Ils présentent principalement une toxicité neurologique, rénale et cutanée ou sont cancérogènes. Le mode d’exposition aux éthers de glycol se fait surtout par voie cutanée (sous forme de liquides ou de vapeurs) ou par inhalation (sous forme de vapeurs).
Où les trouve-t-on ? Ils entrent dans la composition de produits dits « à l’eau » comme certaines peintures, des encres et des vernis, dans les produits d’entretien ménager, phytosanitaires ou les cosmétiques.
Quels effets ? Ils sont suspectés d’effets toxiques sur la reproduction (diminution de la fertilité masculine, augmentation du risque d’avortement spontanée, par exemple) et d’hématotoxicité.
Les retardateurs de flamme
Les retardateurs de flamme bromés (RFB) sont utilisés pour bloquer ou ralentir l’inflammation des matières combustibles en cas d’incendie. Semi-volatils, ces POP ont progressivement contaminé l’environnement.
Où les trouve-t-on ? L’alimentation est la principale voie d’exposition aux RFB. Par leur caractère lipophile et leur stabilité, ils se stockent dans les tissus graisseux des animaux qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire. Les produits les plus contaminés sont les poissons, les crustacés, les mollusques, le beurre et la charcuterie.
Quels effets ? La majorité des effets délétères liés aux RFB sont mis en évidence dans des études sur l’animal. Ils affectent la reproduction (altération du taux d’hormones, par exemple), la thyroïde, le système nerveux ou sont cancérogènes.
Les polychlorobiphényles (PCB)
Les PCB sont des composés aromatiques organochlorés issus de l’industrie chimique. Peu biodégradables, rémanents et lipophiles, ils sont classés POP. Interdits en France depuis 1987, ils sont toujours présents dans l’air et les sols.
Où les trouve-t-on ? Bioaccumulables, on les retrouve dans les aliments comme les poissons.
Quels effets ? On les associe à des troubles de fonctionnement de la thyroïde, à une baisse de la fertilité ou à une baisse des fonctions cognitives, la période d’exposition prénatale étant une période sensible.
Les pesticides
Ces fongicides, insecticides et herbicides regroupent un grand nombre de molécules (dithiocarbamates, organophosphorés, etc.) potentiellement perturbateurs endocriniens.
Où les trouve-t-on ? Ils sont présents dans l’alimentation, l’eau, l’air intérieur et extérieur à la suite de traitements phytosanitaires dans l’agriculture ou de traitements insecticides sur les animaux de compagnie dans l’environnement domestique.
Quels effets ? L’Echa a classé à ce jour plus d’une dizaine de pesticides comme ayant des propriétés de perturbation endocrinienne sur la fonction thyroïdienne ou le cycle menstruel. Il faut retenir que la période critique d’exposition concerne en particulier le premier trimestre de la grossesse, avec un risque d’avortement spontané.
RÉDUIRE L’EXPOSITION
Quelques gestes simples permettent de réduire ou même de prévenir l’imprégnation de l’organisme aux PE, en fonction des différentes voies d’exposition. Ces recommandations seront encore plus strictes pour les femmes enceintes et les nourrissons.
L’air intérieur
Plusieurs substances chimiques (phtalates, RFB, éthers de glycol) étant émises en continu par le mobilier, les moquettes, les peintures, les colles et les produits d’entretien notamment, il est recommandé de renouveler l’air intérieur au moins 10 minutes matin et soir quelle que soit la saison, en particulier pendant des travaux de bricolage, durant le ménage et en cas d’achat de meubles ou matériaux contre-plaqués ou agglomérés.
En matière de produits d’entretien, il convient de limiter leur nombre, de respecter leur mode d’utilisation et de ne pas les mélanger. Il est aussi préconisé de privilégier des produits bio dont la composition comporte moins de risque. Le label Nature et Progrès garantit, par exemple, une composition 100 % bio. D’autres habitudes, comme utiliser des filtres à haute efficacité pour les particules aériennes (Hepa) pour les aspirateurs ou éviter l’usage de bougies parfumées et de sprays de parfum d’intérieur, peuvent contribuer à limiter les PE.
Les vêtements, textiles et chaussures
Les textiles contenant également de nombreux PE, mieux vaut adopter certains réflexes : laver tout vêtement neuf avant le premier usage, privilégier les fibres naturelles, préférer les textiles déperlants sans PFAS et l’EVA ou le caoutchouc naturel au PVC, utiliser des gants de ménage sans phtalate et éviter les gants à usage unique en vinyle ou en nitrile.
L’alimentation
L’alimentation représentant 80 % des expositions aux bisphénols dans la population, il est conseillé d’opter pour des produits frais et bio ou d’éplucher les fruits et légumes non bio. Il est aussi recommandé de privilégier le « fait maison » ou de cuisiner avec des produits surgelés, d’éviter les plats ultratransformés, de rechercher des produits sans additifs ou avec le moins d’ingrédients possible.
Afin d’éviter les substances bioaccumulables (phtalates, RFB, PCB, métaux lourds, principalement), mieux vaut limiter la consommation de poisson à 2 fois par semaine, en consommant plutôt les petits poissons de début de chaîne alimentaire (anchois, sardines, maquereau, par exemple) et en variant les espèces.
Emballages et matériel culinaire
En matière de contenants et d’emballages alimentaires, il s’agit d’éviter ceux en plastique pour les aliments gras ou de sortir les aliments du plastique pour les transférer dans des contenants en verre ou en inox. Certains gestes ou achats sont à proscrire : ne jamais réchauffer dans un contenant en plastique et éviter les revêtements antiadhésifs du fait de la présence de PFOA dans les poêles notamment.
Repérer les pictogrammes d’identification des différentes matières plastiques (voir encadré) permet d’adapter ses habitudes de consommation comme ne jamais boire de boissons chaudes dans des contenants en plastique autres que ceux à pictogrammes 2, 4 ou 5. Les bisphénols migrent plus sous l’effet de la chaleur.
Scan4Chem, une application pour savoir
Développée avec le projet Life Ask Reach, l’application Scan4Chem s’inscrit dans le cadre du réglement européen Reach, dont l’une des finalités est de protéger et d’informer le consommateur, et dans celui de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec) qui introduit une obligation d’information des consommateurs en France.
Adossée à une base de données européenne et centralisée, l’application peut être téléchargée gratuitement sur Google Play ou App Store. En scannant le code-barres d’un produit, elle informe de la présence de substances classées « extrêmement préoccupantes » pour leurs effets sur la santé ou sur l’environnement, notamment les perturbateurs endocriniens. Elle ne fournit, en revanche, pas la liste exhaustive des composants des produits. Les articles couverts par l’appli sont des articles simples (vêtement, vaisselle, etc.), composés de plusieurs pièces (appareil électronique, vélo, etc.), les récipients et emballages, mais pas les mélanges (peintures, détergents, aliments, cosmétiques, etc.).
Si l’article n’est pas référencé dans la base, Scan4Chem permet d’envoyer une requête directement au fabricant.
LES SOURCES D’EXPOSITION COSMÉTIQUES / « D’APRÈS CE MAGAZINE, MON GEL MOUSSANT CONTIENDRAIT DES PERTURBATEURS »
Nos routines quotidiennes de soins d’hygiène et de beauté intègrent au moins 3 ou 4 produits différents, entre gel douche, shampooing, après-shampooing, déodorant, crème hydratante et maquillage. Nous nous exposons ainsi à différentes familles de substances utilisées en cosmétique qui perturbent notre système endocrinien de manière avérée ou présuméé.
Réglementation et sécurité
Le règlement européen n°1223/2009 relatif aux produits cosmétiques a pour objet de les rendre plus sûrs pour la santé humaine. Dans ce cadre, les substances utilisées en cosmétologie sont évaluées et peuvent être soumises à autorisation et/ou faire l’objet de restrictions d’utilisation si elles sont inscrites sur la liste des substances « extrêmement préoccupantes » en raison d’un effet cancérogène, mutagène ou perturbateur endocrinien (PE). Celles retirées du marché sont inscrites dans l’annexe II des substances interdites du règlement.
Les critères spécifiques permettant d’identifier les PE ne sont pas encore définis pour les cosmétiques. La Commission européenne peut néanmoins demander au comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) d’émettre un avis sur une substance suspectée d’effets de perturbation endocrinienne en vue de modifier sa règlementation. A titre d’exemple, le diisohexyl phthalate a été ajouté à la liste des substances interdites en 2021 en raison des effets néfastes sur la reproduction.
Les substances qui interrogent
En 2019, la Commission européenne a chargé le CSSC de réexaminer l’activité endocrinienne potentielle de 28 substances utilisées en cosmétique, dont 14 ont été jugées prioritaires (voir encadré). Ces évaluations prennent du temps, des mois voire des années, mais des avis définitifs paraissent au fil de l’eau depuis 2022 pour les substances jugées prioritaires. Ils pourraient se solder par une interdiction des molécules concernées comme pour le filtre ultraviolet 4-methylbenzylidene camphor (projet notifié en juin 2023).
Réduire l’exposition
Des routines simples
Eviter l’accumulation de produits cosmétiques au quotidien afin de ne pas s’exposer à un possible « effet cocktail » ;
Ne pas abuser des vernis à ongles, de tatouage ou de coloration capillaire chimique, ces produits ou pratiques soulevant des interrogations. Certains colorants pourtant naturels comme le henné peuvent contenir des sels d’aluminium ou de plomb, ces derniers étant suspectés d’effets reprotoxiques ;
Eviter les achats de produits sur internet qui ne respecteraient pas la législation européenne. Ils pourraient contenir des substances interdites.
Contenants et emballages
Eviter les matières plastiques en général, en bannissant le polychlorure de vinyle (PVC), et favoriser les contenants en verre. Éviter si possible l’usage de spray aérosol.
Produits certifiés bio de préférence
Plusieurs labels sont référencés au niveau européen : Cosmos Organic, Nature et Progrès, celui de la Bundesverband Deutscher Industrie (BDIH) et de l’Institut de certification pour l’éthique et l’environnement (Icea), etc. Ils garantissent des produits à 95 % minimum d’ingrédients d’origine naturelle (eau et minéraux compris car considérés comme naturels), à 10 % minimum d’ingrédients bio (eau et minéraux non compris) ou encore à 95 % minimum d’ingrédients bio sur les végétaux (voir encadré). Ces produits certifiés sont exempts de résidus de pesticides, que l’on pourrait retrouver dans ceux simplement qualifiés d’origine végétale (dits « à base de plantes »).
Formulation à la loupe
L’obligation d’inscrire la liste INCI [GLOSSAIRE] des ingrédients qui composent un produit cosmétique est un avantage pour le consommateur. Elle permet de détecter rapidement la présence de substances possiblement perturbatrices endocriniennes. A noter que les cosmétiques étant des mélanges, leur composition n’est pas analysée par l’application San4Chem. Il est donc recommandé de choisir des produits pour lesquels la liste INCI des ingrédients est lisible, ce qui n’est pas toujours le cas pour les vernis à ongles, les mascaras ou les eye-liners.
Privilégier les produits dont la formule est la plus courte possible pour limiter les risques d’accumulation.
Se méfier des allégations « sans perturbateur endocrinien » (imprécise et hasardeuse car invérifiable actuellement) ou portant sur des substances (ou familles de substances) « sans triclosan », « sans parabènes » ou « sans phtalates » : certaines sont interdites et d’autres autorisées ou réglementées, ce qui risque d’entraîner crainte et confusion chez les consommateurs.
LES 1 000 PREMIERS JOURS / « PUIS-JE FAIRE UNE COLORATION CAPILLAIRE DURANT MA GROSSESSE ? »
Des périodes plus vulnérables
Nous sommes exposés de façon permanente aux perturbateurs endocriniens (PE), mais certaines périodes de la vie, notamment la grossesse et la petite enfance, sont des fenêtres de susceptibilité au cours desquelles un déséquilibre dans l’activité hormonale peut altérer de nombreuses fonctions avec un risque métabolique à long terme.
Le concept des « 1 000 jours »
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a créé le concept des « 1 000 jours » pour la santé, période déterminante s’écoulant du début de la grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant, et durant laquelle le corps et le cerveau de l’enfant se développent de façon spectaculaire (voir encadré).
Conséquences de l’exposition
La grossesse est régulée par différentes hormones placentaires qui modulent la physiologie maternelle et le développement fœtal, d’où sa très grande sensibilité aux contaminants extérieurs. Toute altération de ce fonctionnement hormonal peut avoir une incidence sur la santé de la mère et de l’enfant à court, moyen et long terme.
Une métaanalyse1 montre ainsi l’implication probable de l’exposition des perturbateurs endocriniens (PE) chez l’enfant exposé durant la grossesse dans le développement de maladies métaboliques à l’âge adulte comme le diabète ou l’obésité. Les recherches ont montré qu’une exposition précoce de la mère à certains PE peut affecter le développement des glandes mammaires du fœtus et exposer à un risque accru de cancer du sein à l’âge adulte. Une étude internationale2 montre par ailleurs que les enfants exposés avant la naissance à un mélange de 8 substances perturbatrices endocriniennes (phtalates, bisphénol A ou BPA, perfluorés), risquent un retard dans leur développement cérébral. Un consortium international coordonné par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’université Grenoble Alpes (Isère) a effectué des dosages biologiques de femmes enceintes, mettant en évidence un lien entre l’exposition à 3 perturbateurs endocriniens (BPA, propyle parabène ou butyle benzyle phtalate) et des taux anormaux d’hormones thyroïdiennes3. Ces variations même faibles peuvent avoir un impact sur le développement cérébral du fœtus, en particulier au cours du premier trimestre de la grossesse, avec des troubles du langage, de l’attention, d’hyperactivité ou des anomalies motrices.
Mesures de protection
Femme enceinte ou ayant un projet de grossesse
En plus des recommandations générales pour réduire notre exposition aux PE, des précautions particulières sont à adopter dès le projet de grossesse, pendant la grossesse et durant l’allaitement pour limiter davantage l’exposition aux PE et à leurs effets différés ou « cocktail ».
La cuisine. Préférer les aliments labellisés bio, sinon éplucher fruits et légumes pour limiter les pesticides, réduire les aliments ultratransformés afin de limiter les additifs, éviter la consommation de soja cru ou peu cuit en raison de la présence d’isoflavones à effet œstrogéniques (les isoflavones seront détruites par la fermentation ou une longue cuisson).
La maison. Aérer souvent les pièces pour éliminer les polluants, éviter les parfums d’ambiance chimiques mais aussi les huiles essentielles qui peuvent contenir des substances œstrogen-like (menthe poivrée, niaouli, patchouli, par exemple), choisir des produits d’entretien écolabellisés qui garantissent, selon leur cahier des charges, des ingrédients d’origine végétale et/ou bio et l’interdiction ou la limitation d’un certain nombre de molécules potentiellement dangereuses (conservateurs, colorants, parfum de synthèse, etc.).
Autres. Choisir des produits phytosanitaires bio pour jardiner, éviter l’utilisation de produits insecticides ou répulsifs (antimoustiques, antipuces, etc.), attendre la fin de l’allaitement pour réutiliser du vernis et, autant que possible, des colorations capillaires.
La chambre de bébé
Les matériaux et meubles peuvent contenir des polluants intérieurs avec une activité de perturbation endocrinienne. Préparer et aérer quotidiennement la chambre du futur bébé 2 mois avant sa naissance permet à ces composés de s’éliminer progressivement.
Limiter les matériaux contre-plaqués, agglomérés ou stratifiés. Privilégier le mobilier écolabellisé qui garantit, selon le cahier des charges, l’interdiction ou la limitation de substances telles que les composés organiques volatiles (COV), le polychlorure de vinyle (PVC), les retardateurs de flamme, etc.
Les produits de soin
Les recommandations pour la population générale s’appliquent pour le soin et l’hygiène durant la grossesse et pour le bébé. Notamment, simplifier la routine de toilette avec un nombre réduit de produits et choisir des gammes certifiées bio. Parmi les autres conseils : préférer les crèmes de soins à base d’huiles végétales à celles contenant des huiles minérales issues de la pétrochimie, privilégier les lingettes en coton bio sans additif, éviter les produits avec l’indication « fragance ou parfum » dans la liste des des ingrédients de l’international nomenclature of cosmetic ingredients (INCI) et respecter les préconisations d’âge, notamment pour les crèmes solaires.
Jouets et vêtements
Certaines couches pouvant contenir des traces de pesticides ou des COV, préférer les couches bio ou labellisées.
Privilégier les biberons en verre, réserver ceux en polypropylène (sigle 5) en usage occasionnel ou pour les boissons froides, choisir des tétines en silicone, sans phtalate ou en latex naturel.
Aérer et laver les vêtements neufs avant le premier usage, laver les nouveaux jouets, respecter les préconisations d’âge pour les jeux, limiter la présence de PVC qui contient du chlore et des phtalates (siège, baignoire, trotteur, etc.).
LES RESSOURCES / « OÙ PUIS-JE TROUVER DES INFORMATIONS SUR LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ? »
Les sites internet
La Direction générale de la santé a élaboré deux outils concis de sensibilisation : une fiche destinée aux professionnels de santé et une autre pour le grand public reprennent les impacts potentiels des perturbateurs endocriniens sur la santé, la réglementation et les conseils pratiques pour se protéger au quotidien. Elles sont disponibles sur le site du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), cespharm.fr.
Le ministère de la Santé propose dans la rubrique « Santé et environnement » de son site sante.gouv.fr un dossier complet consacré aux perturbateurs endocriniens, notamment le plan d’action et le bilan à mi-parcours de la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2) adoptée en 2019.
Les avis et rapports de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur l’évaluation des substances perturbatrices endocriniennes sont disponibles sur leur site anses.fr ( « Alimentation et nutrition humaine santé et environnement », « Travaux et implication de l’Anses sur les perturbateurs endocriniens »).
L’Institut national du cancer (INCa) met à disposition dans la rubrique « Professionnels de santé » de son site e-cancer.fr un dossier sur les perturbateurs endocriniens reprenant les principales sources et dangers potentiels, notamment les risques de cancers. Une « fiche repères » sur les perturbateurs endocriniens est également disponible en téléchargement.
Santé publique France publie sur son site l’étude PEPS’PE relative à la priorisation des effets sanitaires à surveiller dans le cadre de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. En téléchargement gratuit sur santepubliquefrance.fr (rubrique « Documents », « Rapport/synthèse »).
1000-premiers-jours.fr est un site institutionnel destiné aux jeunes parents pour accompagner le développement optimal des enfants, de la grossesse à 2 ans. La rubrique « Agir sur son environnement » aborde les substances chimiques et les bonnes habitudes de consommation.
Les massive open online course (Mooc)
Le Mooc « La prévention des risques environnementaux chez la femme enceinte et l’enfant », soutenu par l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, aborde l’impact des polluants, dont les perturbateurs endocriniens, sur la santé de la mère et de l’enfant, ainsi que les mesures de protection à mettre en œuvre. Accessible en permanence sur pns-mooc.com/fr/mooc/22/presentation, il s’étend sur 6 semaines avec un temps de travail évalué à 2 heures/semaine.
Plus généraliste, « Santé environnementale » est un Mooc porté par les universités de Bordeaux (Gironde) et Poitiers (Vienne) à destination des professionnels de santé. Huit modules qui se déroulent sur 12 heures de formation au total permettent d’intégrer à son rythme les connaissances scientifiques pour répondre aux interrogations des patients sur la santé environnementale en général et lors de situations particulières (grossesse, ados, personnes âgées, travailleurs, etc.). Renseignements et inscriptions sur fun-mooc.fr.
L’ESSENTIEL Á RETENIR
Les perturbateurs endocriniens
ÉPIGÉNÉTIQUE
Processus moléculaires permettant la modulation de l’expression des gènes sans changement dans la séquence de l’ADN.
HYPOSPADIAS
Malformation congénitale du pénis caractérisée par le déplacement du méat urétral sur la face ventrale de la verge, plus ou moins proche du scrotum.
CRYPTORCHIDIE
Trouble de la migration des testicules, avec l’absence dans le scrotum de l’un ou des deux testicules.
L’international nomenclature of cosmetic ingredients (INCI) est une nomenclature obligatoire qui a pour but de normer l’intitulé des ingrédients présents dans un produit cosmétique. Ils sont classés par ordre de concentration décroissant.
Du fait de leur mécanisme d’action, certains médicaments sont des perturbateurs endocriniens « évidents » : contraceptifs hormonaux, traitements substitutifs de la ménopause. D’autres molécules sont suspectées, telles que le paracétamol, l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les opioïdes (tramadol, codéine, etc.), la fluoxétine, les phyto-oestrogènes. Les dispositifs médicaux (cathéters, poches de nutrition, etc.) peuvent aussi contenir des phtalates même si la réglementation européenne ne l’autorise que si leur utilisation est « prudente et justifiée ». C’est en effet la balance bénéfice-risque qui doit être prise en compte pour ces produits de santé le plus souvent incontournables. Le principe de précaution conduit à les limiter au maximum chez les personnes les plus sensibles comme les femmes enceintes, avec un projet de grossesse ou allaitantes et chez les enfants.
Le cholécalciférol, ou vitamine D3, a été identifié comme perturbateur endocrinien dans le règlement européen des biocides (utilisation comme raticide). Cependant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) précise que les doses utilisées dans les biocides sont supérieures à celles apportées par l’alimentation, y compris enrichie en vitamine D. L’autorité sanitaire déconseille de l’inclure dans la liste de perturbateurs endocriniens à afficher sur les produits alimentaires pour ne pas freiner leur consommation dans un contexte d’insuffisance de couverture des besoins en population générale. Des effets graves sur le métabolisme hormonal phosphocalcique ayant toutefois été constatés en cas d’apports trop élevés, notamment sous forme de compléments alimentaires, la supplémentation sous contrôle médical doit être privilégiée lorsqu’elle est nécessaire.
Processus moléculaires permettant la modulation de l’expression des gènes sans changement dans la séquence de l’ADN.
Malformation congénitale du pénis caractérisée par le déplacement du méat urétral sur la face ventrale de la verge, plus ou moins proche du scrotum.
Trouble de la migration des testicules, avec l’absence dans le scrotum de l’un ou des deux testicules.
L’international nomenclature of cosmetic ingredients (INCI) est une nomenclature obligatoire qui a pour but de normer l’intitulé des ingrédients présents dans un produit cosmétique. Ils sont classés par ordre de concentration décroissant.
Et les produits de santé ?
- Du fait de leur mécanisme d’action, certains médicaments sont des perturbateurs endocriniens « évidents » : contraceptifs hormonaux, traitements substitutifs de la ménopause. D’autres molécules sont suspectées, telles que le paracétamol, l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les opioïdes (tramadol, codéine, etc.), la fluoxétine, les phyto-oestrogènes. Les dispositifs médicaux (cathéters, poches de nutrition, etc.) peuvent aussi contenir des phtalates même si la réglementation européenne ne l’autorise que si leur utilisation est « prudente et justifiée ». C’est en effet la balance bénéfice-risque qui doit être prise en compte pour ces produits de santé le plus souvent incontournables. Le principe de précaution conduit à les limiter au maximum chez les personnes les plus sensibles comme les femmes enceintes, avec un projet de grossesse ou allaitantes et chez les enfants.
- Le cholécalciférol, ou vitamine D3, a été identifié comme perturbateur endocrinien dans le règlement européen des biocides (utilisation comme raticide). Cependant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) précise que les doses utilisées dans les biocides sont supérieures à celles apportées par l’alimentation, y compris enrichie en vitamine D. L’autorité sanitaire déconseille de l’inclure dans la liste de perturbateurs endocriniens à afficher sur les produits alimentaires pour ne pas freiner leur consommation dans un contexte d’insuffisance de couverture des besoins en population générale. Des effets graves sur le métabolisme hormonal phosphocalcique ayant toutefois été constatés en cas d’apports trop élevés, notamment sous forme de compléments alimentaires, la supplémentation sous contrôle médical doit être privilégiée lorsqu’elle est nécessaire.
- 1 « Killing two birds with one stone: Pregnancy is a sensitive window for endocrine effects on both the mother and the fetus », Isabelle Plante et col., Environmental Research, avril 2022.
- 2 « From cohorts to molecules: adverse impacts of endocrine disrupting mixtures », Nicolo Caporale et col., Science, 2022.
- 3 « Phenol and phthalate effects on thyroid hormone levels during pregnancy: relying on in vitro assays and adverse outcome pathways to inform an epidemiological analysis », Environmental Health Perspectives, 2022.
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