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Les failles cachées du nouveau système

Publié le 1 octobre 2019
Par Francois Pouzaud
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L’effet des médicaments chers est devenu très marqué. A lui seul, il explique la progression moyenne de 2 % du C.A des officines en 2018 et celle de 2,4 % pour la partie qui relève d’un taux de TVA à 2,1 %, selon les chiffres de la dernière étude de KPMG. Une augmentation jamais atteinte depuis dix ans, mais en trompe l’œil. D’une part, parce que la moyenne masque des disparités d’évolution de plus en plus importantes entre des petites officines, en recul, qui ont une part relative de C.A remboursable plus élevée que les pharmacies les plus grandes (C.A > 2,2 M€) et de centre commercial qui assurent leur croissance (respectivement + 3,2 % et + 4,1 %) grâce aux activités non réglementées. D’autre part, parce que les deux ratios clés de mesure de performance, l’évolution moyenne de la marge sur le remboursable à + 0,6 % et de la rentabilité à – 0,2 %, ne sont pas satisfaisants. La fracture de plus en plus béante au sein d’un réseau à deux vitesses se retrouve à tous les niveaux : 40 % des officines étudiées sont en évolution négative sur le C.A, 46 % le sont sur la marge en valeur et 52,5 % sur la rentabilité. S’il est incontestable que le nouveau modèle économique expose moins les ressources tirées des baisses de prix du remboursable, environ la moitié des pharmacies ne sont pas encore sorties d’affaire. La vigilance est plus que jamais de mise en ce dernier trimestre 2019 et pour l’année 2020. KPMG espère que le nouveau système de rémunération, à nouveau adapté en début d’année avec trois nouveaux honoraires de dispensation, permettra une sortie par le haut, c’est-à-dire une augmentation de la rémunération officinale significative, notamment pour les plus petites officines en difficulté.

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