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Les caves se rebiffent

Publié le 29 mai 2010
Par Jean-Pierre Couderc
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Les bénéfices, ça se divise, la réclusion, ça s’additionne. » Cette phrase m’a autrefois fait rire dans la bouche de Gabin, elle est beaucoup moins drôle si on la transpose chez nous, où elle a pourtant tout son sens. Les bénéfices, […], tout le monde comprendra. La réclusion, comprenez […] les travaux forcés du pharmacien (les vignettes orange, les appels aux caisses, avec des boîtes vocales à faire figurer votre tension artérielle au Guinness des records, les impayés, notre bon vieux pain quotidien, les accidents du travail, les manquants […], les changements de prix permanents […]), ça, ça s’additionne. Remarquez, question « caves », il faut dire qu’on se pose là. Normalement, à ce niveau, il faudrait même une patente.

On nous a bien brossé le poil, on nous a réservé une place dans le parcours de soins, nous sommes indispensables et rien ne saurait se faire sans nous… Et à chaque caresse […] un grand conditionnement de plus, un pour cent de moins et la promesse d’avoir encore plus d’emm… demain. Et nous, que fait-on ? Rien, on grogne un peu et on retourne à la niche […]. Sommes-nous en mal de reconnaissance à ce point ? […] J’ai pourtant l’impression de faire un vrai boulot, […] je suis devenu pharmacien parce que c’est ce que je voulais faire, alors si on m’empêche de le faire correctement, eh bien, j’ai envie de le dire, de le hurler même.

Alors bravo les Pharmaciens en colère pour vos initiatives […], et oui, il faut arrêter de génériquer Plavix pour que nos autorités comprennent que nous sommes là pour les aider à faire des économies, mais que nos officines ne peuvent plus en supporter seules le poids […].

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