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LES BONS PLANS DE LA PHARMACIE DE DEMAIN
A quoi ressemblera l’officine demain, à l’aune des nouvelles missions du pharmacien ? Agenceurs et groupements nous ont dévoilé leurs concepts pour permettre à la profession de franchir ce cap décisif et de valoriser l’espace de vente.
L’heure n’est pas vraiment à la dépense chez les pharmaciens. Un sondage Direct Medica (voir p. 35) révèle que, sur un échantillon de 100 titulaires, 85 % n’envisagent absolument pas de réagencer l’intérieur de leur officine. Parmi eux, un sur deux motive cette décision par une conjoncture difficile (52 %). Pourtant, la meilleure manière de voir ses comptes virer au vert n’est-elle pas de savoir séduire et capter une nouvelle clientèle par un point de vente plus dynamique ? Ne faut-il pas s’investir dans les nouvelles missions en aménageant une zone d’accueil pour les entretiens pharmaceutiques ? Autrement dit, ne faut-il pas, dès maintenant, construire la pharmacie de demain ? Les agenceurs et les groupements, rivalisent d’idées et de concepts originaux pour permettre aux équipes officinales d’aborder ce tournant décisif de la profession. C’est pourquoi, nous leur avons demandé de dessiner la pharmacie de demain. Sept agenceurs et huit enseignes se sont prêtés au jeu en nous confiant leurs esquisses, ou parfois même en commentant leurs propres réalisations. S’ils sont unanimes pour vanter l’importance des espaces de confidentialité, d’autres idées émergent, comme des caisses rapides, l’installation d’un accès handicapé, des tables centrales pour animer davantage l’officine ou encore un espace d’attente organisé. De quoi, peut-être, vous inspirer.
MOBIL’M
• La pharmacie de demain doit résulter d’une concertation avec le pharmacien sur ses valeurs et sa stratégie, mais également répondre à ses nouvelles missions. L’agenceur prévoit deux cabines pour les entretiens pharmaceutiques avec accès proche des comptoirs afin de ne pas stigmatiser le client. Pour permettre une délivrance immédiate sans passer par le comptoir, les cabines sont équipées d’une armoire sécurisée.
Prix au m2 : entre 800 et 1 500 euros.
HMY – ARM
• Si le cœur de métier reste le conseil et la délivrance d’ordonnance, pour HMY, nouveau venu dans l’agencement des officines, la pharmacie de demain doit se développer vers le conseil beauté, la diététique ou encore l’esthétique. Dans cette optique, l’agenceur a mis en place un « bar à crèmes », des tables promotionnelles et une « caisse de sortie » qui permet une certaine autonomie du client ne possédant pas d’ordonnance. HMY décline une structure de mobilier « unique, modulable et personnalisable » avec la possibilité de mêler plusieurs matériaux (le bois, le métal et le verre).
Prix au m2 : 300 euros (mobilier uniquement).
JCDA AGENCEMENT
• Selon JCDA, si l’agencement se définit en fonction de la stratégie du titulaire, il doit impérativement inclure deux espaces de confidentialité. Celui prévu pour les entretiens pharmaceutiques doit être proche des comptoirs afin d’emmener facilement et discrètement le patient. Le second espace, réservé à l’essayage des articles d’orthopédie, peut se situer dans l’espace client. « Les clients d’aujourd’hui ne veulent plus attendre », observe JCDA. L’agenceur conseille donc la mise en place de plusieurs comptoirs « individuels, spacieux et fonctionnels » dont un, central, spécifiquement réservé à la parapharmacie.
Prix au m2 : entre 330 et 430 euros (mobilier uniquement hors automatisation).
TH.KOHL
• La volonté de l’agenceur est de ménager un parcours diversifié jusqu’au comptoir afin que le client, avant de parvenir au comptoir pour une délivrance, puisse découvrir les activités proposées par le pharmacien (orthopédie, parapharmacie, libre accès, espace enfant…). Dans ce parcours, un îlot central est installé afin d’inciter aux achats « plaisir ». Pour TH-Khol l’implantation de la cabine destinée aux entretiens pharmaceutique doit être éloignée des comptoirs afin de favoriser l’anonymat des patients.
Prix au m2 : en moyenne de 1 200 à 1 500 euros.
MEDIA6 PHARMACIE
• La pharmacie de demain dépendant de la stratégie du pharmacien en fonction de sa zone de chalandise, Media6 propose d’assister ce pharmacien par un audit merchandising, en réfléchissant à la création de nouvelles gammes afin de conquérir de nouveaux marchés. Côté agencement, cela se traduit par des « comptoirs originaux, attractifs et confidentiels ». Pour Media6, la pharmacie de demain impose également l’implantation de deux cabines distinctes : une d’orthopédie pour les essayages et l’autre pour le diagnostic dans le cadre des nouvelles missions. Cette dernière doit se situer dans la continuité des comptoirs. L’agenceur conseille d’intégrer des accès pour les personnes handicapées afin d’être en conformité au 1er janvier 2015 avec la loi sur le handicap.
Media6 travaille avec des partenaires pour l’installation technique.
Prix au m2 : environ 1 000 euros.
TECNYFARMA
• Pour l’agenceur belge, l’officine de demain doit comporter deux locaux de confidentialité distincts : le premier réservé à l’accueil des patients afin d’effectuer les entretiens pharmaceutiques, le second au MAD. Afin de valoriser l’acte de délivrance, de conseil et privilégier les rapports avec les patients, cet agenceur conseille fortement l’intégration, lorsque cela est possible, d’un automate et d’espacer la disposition des comptoirs pour bénéficier ainsi d’une meilleure confidentialité.
Tecnyfarma ne dispose pas d’équipes techniques pour réaliser les installations.
PublicitéPrix au m2 : entre 400 et 1 200 euros.
APOTHEKA
• Pour l’agenceur espagnol, la pharmacie de demain doit être « un lieu où le client peut acheter ses produits d’une manière détendue et sereine ». C’est donc dans cette optique qu’il préconise la prise en charge du client dès son entrée dans l’officine avec l’élaboration d’un parcours qui sera rythmé par la mise en place, dans la partie centrale, d’une zone « promotion » , ainsi que d’un coin enfant.
Apotheka propose également d’intégrer des cabines esthétiques ainsi qu’un box multiservice dans lequel pourront se tenir les entretiens pharmaceutiques.
Prix au m2 : 625 euros (mobilier et colonne-tiroir uniquement).
ÉVOLUPHARM
• Le groupement veut faire de la pharmacie un lieu de « bien-être » dans lequel le client éprouve du plaisir à déambuler. Il s’agit de l’inciter à y entrer en suscitant des achats d’impulsion et de plaisir, comme dans une parfumerie par exemple. A l’extérieur d’une pharmacie Evolupharm, des bandeaux en bois encadrent l’enseigne, tandis que les vitrines mettent en avant des offres relatives au « bien-être ». A l’intérieur, les zones de « bien-être » – avec un code couleur bleu – et de santé – en vert – sont clairement identifiées. Des « tables métiers », disposées dans l’espace de vente, permettent de mettre en avant des animations saisonnières et des offres, encore une fois axées sur le « bien-être ». L’atout original d’Evolupharm : un écran sur lequel peut être diffusée une présentation des collaborateurs (ainsi que leurs photos) et des produits, des horaires, des animations… L’inconvénient : le concept s’intéresse d’abord au consommateur, moins au patient.
Prix au m2 : 1 000 euros.
PHARMACTIV
• L’enseigne se focalise sur le cœur du métier et l’éducation thérapeutique du patient. L’agencement est centré autour d’une zone – appelée « bulle éthique » – qui entoure les comptoirs et s’étend jusqu’à la zone de confidentialité. Cette zone, à portes coulissantes avec une forte amplitude d’ouverture, doit être visible depuis l’entrée, même si elle reste proche des comptoirs. Ses parois peuvent être un support pour communiquer sur les spécialités de l’officine, les services proposés et les rendez-vous santé. L’espace de confidentialité peut devenir un lieu d’exposition de produits. Dans l’espace de vente, un poste multimédia destiné aux patients permet de mieux comprendre les traitements, visionner des vidéos éducatives (automesure de la glycémie…). Le référencement, en phase avec les spécialités mises en avant par la pharmacie, est très sélectif. Soulignons que les officines de petite taille sont peu adaptées à la zone de confidentialité telle que la conçoit Pharmactiv.
Prix au m2 : 800 euros.
GIROPHARM
• Le groupement met l’accent sur une ambiance générale avec des couleurs chaudes (aubergine et vert anis) dans laquelle aucun espace n’est fermé. L’agencement donne une large part à la commercialité du lieu : deux rayons sont réservés à l’animation commerciale, le libre accès est situé dans la zone centrale et la parapharmacie occupe une large place dans les linéaires. L’originalité ? Les deux entrées. L’une mène directement aux comptoirs et l’autre à l’espace de matériel médical. La zone « expert » conduit, au fond de l’officine, à l’espace de confidentialité où sont pratiqués autodiagnostics, mesures de prothèses mammaires, essais de lingerie pour les femmes appareillées… A noter que la zone de confidentialité ne fonctionne pas forcément sur prise de rendez-vous. Un bémol : le manque d’espace pour mettre en avant des produits supplémentaires.
Prix au m2 : entre 800 et 950 euros.
ALPHEGA
• L’enseigne a conçu son projet autour de la pharmacie éthique et d’une « consulting room », c’est-à-dire un espace de confidentialité et un lieu d’attente (avec des fauteuils) pour les entretiens pharmaceutiques. « Ce positionnement de service est axé sur le développement des missions HPST », souligne Alphega. Dans cette zone figurent un point d’eau, un tableau et deux chaises. Une isolation visuelle et phonique est prévue. Elle comprend aussi du matériel pour le suivi de l’hypertension artérielle et des AVK, des leaflets de conseil et un ordinateur portable. Les linéaires et les gondoles promotionnelles sont situés vers l’entrée. Le point de vente comprend également une caisse rapide. Dommage que les codes couleur vert et blanc manquent d’originalité.
Prix au m2 : entre 1 000 et 1 500 euros.
PHARMODEL
• Dans l’officine de demain, l’enseigne laisse davantage de place au libre accès : l’automédication est située dans un espace dans lequel les patients peuvent choisir leurs produits avec plus d’autonomie. Une zone, réservée à l’expertise de l’équipe officinale, met en avant les produits santé exclusifs à l’enseigne. Les comptoirs sont éclatés dans le point de vente afin de permettre aux membres de l’équipe d’aller davantage à la rencontre des patients. Pour Pharmodel, la compétence des collaborateurs et de l’officine (diplôme, certifications…) doit être aussi clairement identifiée par le public.
Le prix au mètre carré ne nous a pas été communiqué.
Sondage direct
Sondage réalisé par téléphone du 12 au 14 novembre 2012 sur un échantillon de 100 pharmaciens
Envisagez-vous de réagencer votre officine dans le 12 prochains mois ?
Si oui, pourquoi ? (une seule réponse possible)
Sinon, pourquoi ? (une seule réponse possible)
Quel budget pensez-vous y consacrer ?
Selon vous, agencer l’officine de demain, c’est (une seule réponse possible)
A quand remonte votre agencement intrene actuel ?
PHR
• Pour les deux enseignes du groupement, peu importe les meubles et l’agencement. PHR propose une réorganisation de l’espace de vente pour faire de la pharmacie un véritable pôle de santé. Cette plate-forme devra comporter les trois univers que le pharmacien se doit de proposer : les compétences (avec des conseils et des consultations), les produits (avec l’essor des dispositifs médicaux et des MDD) et les services. L’objectif est de prendre en charge la santé dans sa globalité. L’agencement doit refléter ce concept : le client de l’officine doit avoir, en une quinzaine de secondes, la vision des services et produits qu’on lui propose. PHR se lance dans une communication axée sur les nouvelles technologies (géolocalisation des officines, e-santé…) et des consultations de professionnels extérieurs à l’officine (infirmières, diététiciennes…). « Ce concept révolutionnaire peut dérouter les équipes », conçoit Lucien Bennatan.
Prix au m2 : entre 250 et 1 000 euros.
FAMILYPRIX
• L’enseigne de Plus Pharmacie veut dynamiser le point de vente. Sur les comptoirs doubles figurent des rayonnages pour les « achats d’impulsion ». Un espace de confidentialité est prévu, avec un accès handicapés, comprenant une cabine d’orthopédie et un petit comptoir pour mener des entretiens pharmaceutiques. A noter aussi des meubles modulables, sur roulettes, qui peuvent évoluer dans l’espace au gré des animations ou des flux de clientèle.
Le prix au m2 ne nous a pas été communiqué.
PHARMAVIE
Ici, la zone centrale du point de vente est réservée aux achats d’impulsion. Le concept est de conférer une ambiance agréable dans l’officine, avec des univers clairement identifiés et un retro-éclairage de ces univers standardisé. Un affichage permet de gérer le temps d’attente et l’on trouve des caisses rapides pour les ventes sans ordonnances.
Le prix au m2 ne nous a pas été communiqué.
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