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LES 6 POINTS CLÉS
Parce que vous n’êtes pas un commerçant comme les autres, vous devez garantir votre outil de travail et votre responsabilité professionnelle. Voici six repères pour choisir en toute sérénité votre multirisque professionnelle.
Si la plupart des contrats d’assurance multirisque sont construits sur la même base et couvrent des risques identiques, les prix sont variables avec des écarts de cotisation annuelle pouvant atteindre 20 %. Sylvain Duret, courtier en assurances chez Raffin & Associés, préconise de passer au crible chaque contrat avec une grille de lecture méthodique qui intègre, pour chaque risque, le niveau de garanties, les franchises, les déductions de vétusté et les conditions d’exclusions.
1 Les dommages à l’officine
Quelles situations ?
Le distributeur de parapharmacie est vandalisé. Une panne d’électricité entraîne la perte des médicaments réfrigérés. Un dégât des eaux détruit une partie des stocks…
Quelles garanties ?
Les locaux, les valeurs, le matériel et les marchandises sont garantis en cas de dommages consécutifs à un incendie, un dégât des eaux, un bris de glaces, un vol, un acte de vandalisme ou une catastrophe naturelle. Lisez bien votre contrat. « Il peut exclure ou réduire la couverture du risque si l’on n’est pas en conformité avec les moyens de prévention exigés comme, par exemple, un rideau métallique, un système d’alarme, des serrures avec deux points de fermeture dont un de sûreté ou du matériel professionnel pour les médicaments thermosensibles », prévient Patricia Delaveau, de la Médicale de France. Vérifiez aussi que votre contrat prévoie un service d’assistance.
2 Perte d’exploitation
Quelles situations ?
Un incendie, un dégât des eaux ou un acte de vandalisme vous oblige à interrompre momentanément votre activité.
Quelle garantie ?
Elle permet de remettre le pharmacien dans sa situation financière précédente. « En pratique, l’assureur prend en charge les frais supplémentaires d’exploitation que le chef d’entreprise est amené à engager afin de limiter les conséquences de l’interruption totale ou partielle d’activité », explique Sylvain Duret.
Si, malgré la mise en œuvre des frais supplémentaires, vous subissez une perte de chiffre d’affaires due à une interruption ou une réduction d’activité, le maintien de votre marge brute est garanti.
3 Perte de la valeur vénale
Quelle situation ?
Un incendie détruit votre officine et vous devez faire face à une interdiction de reconstruire sur les lieux sinistrés. C’est le cas si le propriétaire refuse de remettre en état le bâtiment ou s’il résilie le bail.
Quelle garantie ?
La « perte de la valeur vénale » garantit le versement d’une indemnité proportionnelle au chiffre d’affaires. Elle en couvre l’intégralité lorsque le titulaire est dans l’impossibilité complète et définitive de poursuivre l’exploitation de son officine ou de la transférer sans perdre la totalité de sa clientèle. Elle est partielle si la surface des locaux est réduite ou si le transfert a généré une perte de clientèle. Les frais de licenciement du personnel, en cas de cessation totale et définitive, sont exclus.
4 Responsabilité civile professionnelle
Quelle situation ?
L’un de vos clients subit un préjudice suite à une erreur de délivrance, à un reconditionnement de médicaments en pilulier nominatif avec PDA, à un pansement d’urgence réalisé à l’officine… Le client ou sa famille assigne la pharmacie devant les tribunaux et réclame des dommages et intérêts.
Quelle garantie ?
Le titulaire étant civilement responsable de ses collaborateurs, le contrat doit couvrir toute l’équipe : adjoints, préparateurs, employés, étudiants, et même les stagiaires. En cas de condamnation devant une juridiction civile, l’assureur prendra en charge le versement des dommages et intérêts. Vérifiez si votre contrat est étendu au pharmacien remplaçant. Certains contrats l’incluent, comme « 100 % PRO Pharmacies » de Generali, d’autres non comme « Pharmaglobale » de la Médicale de France. « Le transfert de responsabilité vers l’assureur est exclu en cas de faute intentionnelle », met en garde Patricia Delaveau.
5 Dépréciation suite à une erreur professionnelle
Quelle situation ?
L’un de vos collaborateurs commet une faute professionnelle entraînant un dommage corporel mais également un scandale notoire. Il s’agit d’une perte de réputation.
Quelle garantie ?
La « dépréciation de l’officine » permet d’éponger la perte de chiffre d’affaires en garantissant la valeur du fonds. En cas d’interdiction temporaire d’exercer du titulaire ou de l’un de ses adjoints, une indemnité journalière est versée afin de couvrir les frais de remplacement.
6 Protection juridique
Quelles situations ?
Un de vos collaborateurs conteste son licenciement devant les prud’hommes. Votre bailleur refuse de prendre en charge des réparations qui lui incombent…
Quelle garantie ?
La protection juridique permet de gérer tous les problèmes de droit. Elle garantit la protection de vos intérêts par voie amiable ou judiciaire et, le cas échéant, les frais de procédure.
TémoignageBRIGITTE PICHOT, PHARMACIENNE À BOURG-SAINT-MAURICE (SAVOIE)
« Sortez, il y a le feu ! », lui criaient des jeunes à travers la vitre de son bureau. Ce soir de garde, Brigitte Pichot a cru à une mauvaise plaisanterie avant de réaliser qu’un incendie s’est déclaré dans l’immeuble où est installée son officine. Les dégâts sont considérables : les faux plafonds se sont effondrés sur le mobilier et le matériel informatique, les produits sont détruits, les murs sont infiltrés d’eau… La pharmacie a dû fermer pendant 5 jours. Le préjudice total est estimé à 100 000 euros. Plus d’un an après le sinistre, la titulaire n’a perçu de son assurance que 15 000 euros d’avance. Mais ce n’est pas le pire ! Quelques semaines avant l’incendie, le syndic avait résilié l’assurance de l’immeuble… Conséquence : personne ne veut payer la réfection de la toiture, entièrement détruite. Brigitte Pichot a dû mettre en place des dalles chauffantes et des radiateurs électriques pour continuer à exercer dans des conditions devenues précaires.
Les 4 conseils de Thierry Migeon*
1 – Comparez les franchises et les montants de chaque garantie.
2 – Ne sous-estimez pas le montant de la limitation contractuelle d’indemnité (LCI) : généralement plafonnée à 6 millions d’euros, cette somme peut se révéler insuffisante en cas de sinistre total d’une pharmacie de plus de 4 millions de CA HT.
3 – Préférez une multirisque professionnelle : en cas de litige avec l’assureur, vous éviterez tout risque de conflit d’intérêt.
4 – Privilégiez la proximité avec un assureur qui pourra vous rendre visite à tout moment.
* Responsable du programme « Assurances Pharmacies » chez de Clarens, courtier en assurances.
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