- Accueil ›
- Business ›
- Economie ›
- Stratégie et Gestion ›
- Le vote de la semaine
Le vote de la semaine
Les médicaments chers doivent-ils être sortis du chiffre d’affaires total déclenchant le seuil auquel l’embauche d’un adjoint devient obligatoire ?
OUI
Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai délivré un médicament à 3 000 €. Cela m’a pris deux minutes pour le commander et le facturer. Je trouve ridicule de comptabiliser ce chiffre d’affaires dans le CA global qui sert à calculer le nombre d’adjoints obligatoires dans une pharmacie. D’autant que je m’occupe personnellement de la délivrance de ces médicaments particuliers. Quand je me suis installée en avril 2017, le CA de la pharmacie ne dépassait pas le seuil d’embauche de 1,3 M€. Pourtant, j’avais alors fait le choix de recruter un adjoint (à temps partiel et maintenant à temps plein), afin d’apporter un meilleur service et confort à mes clients. Aujourd’hui, ce seuil est franchi alors que le CA des médicaments chers est éphémère. Cela dit, j’en avais bien conscience quand j’ai racheté la pharmacie.
Mélodie Caudron-Nigar, Sèvres (Hauts-de-Seine)
OUI
Les médicaments chers augmentent de manière artificielle le chiffre d’affaires de l’officine, ils nous viennent des pharmacies des hôpitaux qui n’ont plus les moyens de les acheter. C’est une partie fictive du CA, qui doit être sortie et comptabilisée à part, comme c’est déjà le cas avec le CA des EHPAD et des médicaments vétérinaires lors d’une cession de pharmacie. Ce pan d’activité (100 000 € sur les 600 000 € de CA de mon officine) n’est pas le reflet de mon volume d’activité, cela en est même perturbant. On ne va pas forcément prendre plus de temps à délivrer un médicament cher qu’un médicament classique, sauf à effectuer un travail d’enregistrement s’il est prescrit sur une ordonnance spéciale.
Stéphane Barbier, Cremeaux (Loire)
OUI
Les médicaments très chers, on en voit de plus en plus sur les ordonnances que nous délivrons : nouveautés ou médicaments sorties de la réserve hospitalière. Les syndicats ont raison de vouloir retirer ce CA du seuil d’embauche d’un adjoint. En général, on délivre ces traitements pour 2 mois, éventuellement 6 mois quand ils sont bien supportés par les patients. A plus de 14 000 € la boîte mensuelle de 28 comprimés contre l’hépatite C, en 2 mois, c’est prêt de 30 000 € de CA supplémentaire qui sont générés pour un taux de marge qui baisse en retour. Pour un médicament de 1 139 €, la marge est de 67 € et le coefficient multiplicateur de 1,087. Peu de commerçants travaillent avec une rentabilité aussi basse, alors que leurs responsabilités ne sont pas comparables aux nôtres. Le CA n’est plus le bon indicateur. Comme c’est d’ailleurs déjà le cas pour l’évaluation des fonds de pharmacies, qui se valorisent depuis quelques années en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE).
Claude Duvillard, Bandol (Var)
![Installation : penser à soi](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2023/07/0d06dbeef48292c1eb30efaa44691.jpg)