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Le Guide officiel des bonn es pratiques de prépar ation arrive
Traçabilité, sécurité et qualité, voilà ce que propose le texte sur les bonnes pratiques de préparation rédigé par l’Afssaps. Désormais, un même texte régit les préparations, qu’elles soient réalisées à l’officine ou par les pharmacies à usage intérieur. Gros plan sur les points essentiels avant sa publication au « Bulletin officiel ».
Ceux qui pensent qu’une « simple » vaseline salicylée n’est pas concernée par les « Bonnes pratiques de préparation » (BPP) se trompent. Désormais, la moindre préparation, magistrale ou officinale, devra être réalisée en respectant leur guide. Depuis sa publication au Journal officiel du 21 novembre, le texte définitif concocté par l’Afssaps s’applique aux officines et aux pharmacies à usage intérieur et leur est opposable, contrairement aux anciennes BPPO et BPPH.
Préparations à bon escient
D’emblée, le ton est donné : « Le Guide des bonnes pratiques de préparation concerne les préparations hospitalières et officinales réalisées en petites séries et destinées à un ou plusieurs malades en cas d’inexistence ou d’indisponibilité d’un médicament soumis à AMM […]. Le seuil maximal de production des préparations réalisées en petites séries […] est fixé à 300 unités galéniques par lot. » La préparation est à sa place, il ne s’agit pas de fabriquer à grande échelle des médicaments. Mais que signifie « unité galénique » dans le cas d’un sirop ou d’une lotion ?
Matières premières certifiées
Adieu les contrôles physicochimiques d’identification des matières premières si elles proviennent d’établissements de fabrication ou de distribution (ayant des activités de reconditionnement et de réétiquetage)*. On doit se fournir en priorité auprès de l’établissement qui commercialise déjà les spécialités avec le principe actif entrant dans la préparation à réaliser. Ou bien, et surtout, auprès des établissements à même de fournir le fameux certificat de BPF (bonnes pratiques de fabrication) ou autre certificat européen. C’est le cas de La Cooper-DB3, de Fagron… Aucun contrôle donc, mais on doit s’assurer que le contenant est scellé et vérifier la cohérence entre ce contenant et le certificat d’analyse exigible pour chaque lot reçu.
Pour toute autre source de matières premières, les contrôles complets et un échantillonnage sont exigés. Un hic cependant : selon les BPP, « les matières premières (sont) fabriquées en France ou dans l’Union européenne ». Or, environ 30 % des matières premières telle la DHEA ou la L-cystéine le sont hors de l’UE. Est-ce à dire qu’un pan entier des préparations sera amené à disparaître ?
Déconditionnement autorisé
Autre changement, et de taille, les BPP autorisent le déconditionnement des spécialités : « Lorsque la matière première en vrac n’est pas disponible et sous réserve d’une étude de faisabilité, le pharmacien peut utiliser en tant que matières premières des spécialités pharmaceutiques définies à l’article L. 5111-2 du CSP (voir annexe B) ». Annexe B qui indique les précautions à prendre.
Traçabilité obligatoire
Les matières premières mais aussi les articles de conditionnement (gélules, tubes, boîte en carton, bouteille…) doivent être enregistrés dans une fiche de réception (date, nom du fournisseur, fabricant d’origine, numéro de lot du fournisseur et certificat d’analyse du fournisseur…). Cette fiche fait partie du dossier de lot créé pour chaque préparation faite à l’officine, même une simple eau boratée. Dossier de lot, compte rendu de faisabilité où le pharmacien engage sa responsabilité, procédures de réalisation, contrôles de la préparation finie, identification de la personne réalisant la préparation… un ensemble de documents (papier ou informatique) est à créer. « Cette traçabilité des opérations réalisées va entraîner beaucoup de changements, mais, globalement, ce n’est pas infaisable », fait remarquer Fabien Bruno, vice-président de la Société des officinaux sous-traitants en préparation.
Pesée sous haute surveillance
Si l’on doit s’assurer que « les récipients servant à contenir et à mesurer des matières premières sont parfaitement propres et secs », on doit aussi faire une double vérification soit par un système d’enregistrement automatique, soit par une deuxième personne qualifiée (préparateur ou pharmacien). Cette double pesée doit être notée dans le dossier de lot de la préparation.
Echantillonner si nécessaire
On doit échantillonner toute matière première provenant d’établissements non certifiés. C’est-à-dire prélever « une quantité représentative d’un lot de matière première ou d’une préparation terminée en vue d’en effectuer l’analyse »… et le conserver. On doit aussi constituer une échantillothèque « pour toute préparation sauf si la préparation magistrale est préparée pour un seul patient et sauf exception justifiée ». Prélèvement à conserver au moins un an après sa date limite d’utilisation. D’après le texte, on doit donc échantillonner les préparations officinales.
Libération par le pharmacien
La libération est « la décision claire d’acceptation ou de refus d’une matière première, d’un article de conditionnement ou d’une préparation terminée ». Elle ne peut être faite que par un pharmacien – un préparateur n’en a pas le droit -, lequel décide, au vu du dossier de lot de la préparation et d’un échantillon de celle-ci, de libérer (ou non) la préparation ou une matière première. Sa décision doit être formalisée (compte rendu dans le dossier de lot de la préparation). En cas de sous-traitance, c’est le pharmacien réalisant la dispensation qui libère.
La sous-traitance formalisée
La sous-traitance est « envisagée […] en cas d’impossibilité […] ou lorsque la préparation est dangereuse ou non conforme à l’état des connaissances scientifiques actuelles, médicales et techniques, ou par défaut de moyens techniques adaptés ». Les BPP l’officialisent en lui consacrant un chapitre. « Un contrat de sous-traitance, signé par chacun des représentants des parties concernées, précise pour les préparations ou les contrôles réalisés, ou les modalités de transport mises en place, les rôles de l’établissement prestataire et celui de l’établissement ou de la structure bénéficiaire. » Ce contrat permet aussi de préciser les responsabilités de chacun, comme le souligne Fabien Bruno. « C’est au donneur d’ordre de vérifier la faisabilité de la préparation au regard de la santé publique (intérêt, dosage, indication…). » Désormais, il faudra élaborer un contrat qui prenne en compte les modalités de transport, entre autres. « Un contrat type devrait être finalisé dans les trois mois à venir », avance-t-il encore.
Démarche qualité, top départ
Ces BPP doivent être publiées au Bulletin officiel-Santé n° 2007-7 bis, en attente de parution. Vous pouvez d’ores et déjà les consulter sur notre site http://www.WK-pharma.fr.
Comme le disait mi-octobre Xavier Cornil, adjoint au directeur de l’inspection et des établissements de l’Afssaps, lors de Galénika, « il y aura une montée en puissance progressive de l’application de ce texte dans les officines ». Le temps qu’elles se l’approprient, que les instances professionnelles et distributeurs de matières premières réfléchissent aux outils nécessaires à la traçabilité. En tout cas, le temps où l’on faisait des préparations entre la machine à café et les promis est révolu. La démarche qualité a commencé à faire son entrée à l’officine. Le top départ est donné pour les préparations.
* Ces établissements doivent être déclarés auprès de l’Afssaps ou des autorités compétentes des pays de l’Union européenne et détenteurs d’un certificat de bonnes pratiques (voir aussi les « Moniteur » n° 2697 n° 2678).
Les bonnes pratiques dans le texte
Les bonnes pratiques de préparation s’articulent autour de 4 parties.
– La partie I comporte 5 chapitres essentiels et communs aux officines et PUI :
– la préparation ;
– les contrôles ;
– la gestion de la qualité et documentation ;
– la gestion des anomalies, retours, réclamations et rappels de lots ;
– les conditions de sous-traitance des préparations, des contrôles et du transport.
– La partie II détaille les lignes directrices particulières communes aux officines et aux PUI mais restant confidentielles pour la majorité des officines. Elle s’intéresse en effet à la préparation des médicaments stériles (chapitre 6) et aux préparations de médicaments contenant des substances dangereuses pour le personnel et l’environnement (chapitre 7).
– La partie III édicte les lignes directrices spécifiques aux PUI. Ce sont les préparations rendues nécessaires par les recherches biomédicales, y compris les préparations de médicaments expérimentaux (chapitre 8) et les préparations de médicaments radiopharmaceutiques (chapitre 9).
– Les annexes :
L’annexe A détaille le contenu des documents nécessaires aux bonnes pratiques de préparation, qu’il s’agisse du registre des matières premières, de celui des préparations, du dossier de lot de la préparation ou du registre de l’échantillothèque.
L’annexe B liste de façon non exhaustive les situations difficiles d’utilisation de spécialités pharmaceutiques déconditionnées et fournit donc les recommandations inhérentes au déconditionnement de spécialités incorporées dans
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