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Le cercle très fermé de l’industrie
Travailler au sein d’un institut ou d’une fondation de laboratoire est une voie atypique. Passionnante mais rare, elle nécessite souvent d’avoir passé de nombreuses années au sein de ce même laboratoire avant de pouvoir postuler.
S‘investir dans une association caritative tout en gardant un pied dans l’industrie pharmaceutique. L’idée a de quoi séduire d’autant que les missions que se sont fixées les fondations et instituts des laboratoires pharmaceutiques sont très diverses.
Aider à la mise en place d’un dispositif expérimental de couverture du risque VIH au sein d’un réseau de mutuelles d’entreprises en Côte d’Ivoire, créer une bourse pour financer des projets innovants en faveur des personnes âgées dépendantes, éditer des publications sur le thème de la douleur à destination des professionnels de santé, proposer des initiations à la botanique aux enfants des écoles en partenariat avec les pharmaciens d’officine… La liste des actions est longue et permet à chacun d’exprimer sa sensibilité.
Mais si les fondations et instituts des laboratoires se fixent des missions à la hauteur de leur prestige, la logistique interne est généralement très réduite et les « membres actifs » des fondations occupent également souvent d’autres fonctions au sein des laboratoires…
Ainsi Pascal Tanchoux, directeur de la communication chez Bayer Pharma et délégué général de la fondation Bayer Santé, est aidé de Carmen Guerra, chargée de relations extérieures, pour gérer la fondation. L’Institut Lilly est géré par deux personnes tout comme la Fondation Ipsen. Un directeur (le Dr Jacques Wrobel), un chef de projet et une secrétaire se partagent le travail à l’Institut Upsa de la douleur, et, à la Fondation GlaxoSmithKline, trois personnes assurent le quotidien.
« Je peux également m’appuyer sur l’ensemble des services de la filiale française », argumente le Dr Jean-François Chambon, secrétaire général de la Fondation GlaxoSmithKline et responsable des affaires publiques et gouvernementales du laboratoire. En fait, différents services du laboratoire peuvent être mis à contribution, comme par exemple celui de la communication. Les fondations réduisent ainsi leurs coûts de fonctionnement en faisant appel à un nombre très limité de personnes directement attachées à la fondation. Ces dernières occupent d’ailleurs souvent elles aussi un autre poste (à temps partiel) et sont donc directement rémunérées par le laboratoire au titre de cette fonction.
Entretenir des liens avec la présidence.
La voie d’entrée dans les fondations reste donc le plus généralement celle d’une longue collaboration en interne comme le souligne André Cassan, pharmacien et président de l’Institut Klorane. « Le P-DG d’un laboratoire nommera à la tête de sa fondation une personne de confiance qu’il connaît très bien », explique celui qui est entré il y a plus de trente ans dans les laboratoires toulousains et qui reconnaît volontiers que ses liens avec Pierre Fabre ont sans doute joué un rôle déterminant.
Vitrine des laboratoires qui l’ont créée, la fondation, si elle revendique une certaine autonomie, est aussi, image oblige, sous haute surveillance… Diplôme de pharmacien ou non, quelle que soit votre motivation il vous faudra d’abord prouver votre dévouement au sein même du laboratoire… « Lors du recrutement d’un responsable de programme, j’ai rencontré différentes personnes en interne et en externe, mais il est vrai que la nécessité de bien connaître le laboratoire m’a conduit à privilégier une candidature interne », avoue Jean-François Chambon.
Avoir totalement intégré la culture d’entreprise apparaît donc comme un minimum. Une bonne connaissance des divers services aussi… « Il faut savoir changer de poste et avoir l’expérience de tous les secteurs de l’entreprise, conseille André Cassan. Une bonne connaissance du marketing, avoir approché la recherche tout en ayant un sens certain de la communication sont essentiels. » Selon les objectifs des fondations et instituts, une expérience de terrain dans le domaine de l’humanitaire sera la bienvenue. « Mon passé dans l’humanitaire a sans nul doute joué un rôle », confie Jacques Wrobel, anesthésiste de formation, qui dirige l’Institut Upsa de la douleur. Mais ces compétences ne vous permettront pas de prétendre trouver un poste au sein d’une fondation… « Un pharmacien apportera sa perception éthique mais il lui faudra aussi être passionné, y croire et surtout ne pas vouloir en faire une carrière. Ce n’est pas un cursus en tant que tel mais une volonté de faire preuve de solidarité. Ce type de mission fait aussi appel à des qualités de gestionnaire, de chef de projet et de coordinateur », explique Pascal Tanchoux.
Se mettre au service des autres.
Poste stratégique, le travail pour une fondation de laboratoire requiert donc des qualités spécifiques. « Il faut avoir cette dimension personnelle, renforcée par l’expérience du militantisme et de l’engagement, et être capable de tenir compte de la dimension et de l’identité de l’entreprise », conseille Jean-François Chambon. Difficiles d’accès, les postes ne manquent pourtant pas d’attraits aux dires des intéressés. « La nouveauté des domaines abordés, la multiplicité des personnes rencontrées font tout le sel de ma mission, confie Jacqueline Mervaillie, chargée de la mise en place et du suivi des projets à la Fondation Ipsen. Travailler pour une fondation signifie d’abord se mettre au service des autres. Il faut accepter de traiter aussi bien les problèmes logistiques que le relationnel. Il n’est pas question non plus de se cantonner au domaine médical ou scientifique. »
Passionnant sans aucun doute, le travail pour une fondation d’entreprise est difficilement envisageable de prime abord dans un plan de carrière. Il est le fruit de la multiplicité des expériences, des rencontres et… du hasard.
Quelques fondations et instituts
– Fondation Bayer Pharma Santé
Tél. : 01 49 06 56 00
– Fondation GlaxoSmithKline
Tél. : 01 39 17 92 56
– Fondation Eisai
Tél. : 01 47 67 00 05
– Fondation Schering-Plough
Tél. : 01 41 06 35 00
– Fondation Marcel-Mérieux
Tél. : 04 72 40 79 79
– Fondation Novartis
Tél. : 01 55 47 80 00
– Fondation Ipsen
Tél. : 01 44 96 10 10
– Institut Lilly
Tél. : 01 49 11 34 34
– Institut Upsa de la douleur
Tél. : 01 47 16 87 59
– Fondation Pierre Fabre
Tél. : 05 61 73 73 00
– Institut Klorane
Tél. : 05 61 73 73 00
– Fondation Virbac
Tél. : 04 92 08 71 51
– Mais aussi : Institut Rhône-Poulenc Rorer, Institut Ménarini…
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