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LA FIN DE L’ÂGE D’OR
Mis au diapason en 2010, les pharmaciens vont devoir apprendre à vivre avec une économie en décroissance et composer avec le renforcement de la maîtrise des dépenses de l’assurance maladie en 2012.
En 2010, le montant de la dépense courante de santé s’est élevé à 234,1 milliards d’euros*, soit 12,1 % du PIB. La consommation de soins et de biens médicaux, qui représente les trois quarts de la dépense courante de santé – soit 175 milliards d’euros – a progressé en valeur moins rapidement qu’en 2009 (+ 2,3 % après + 3,2 %), ce qui équivaut à 9,1 % du PIB. La progression du prix de la consommation de soins et de biens médicaux reste limitée, en raison notamment de la baisse du prix du médicament.
Le rapport d’analyse des ventes de médicaments publié par l’Afssaps confirme la tendance des dernières années en faisant état d’un ralentissement de la croissance du marché (+ 1,2 % en valeur), avec une augmentation significative de 4,2 % pour le marché hospitalier.
Les prochains mois ne devraient pas connaître d’inversion de tendance compte tenu du nouveau plan d’austérité du gouvernement. Par ailleurs, le projet de loi renforçant la transparence et la sécurité du système du médicament, examiné au Parlement fin septembre, risque de fragiliser un peu plus l’économie de l’officine. Il durcit les conditions d’octroi des AMM, ainsi que le post-AMM, et risque encore d’accélérer la baisse des prix et des volumes des médicaments. La réforme se solde déjà par de nouvelles vagues de déremboursements (SMR insuffisant).
LE RÉSEAU S’ADAPTE TANT BIEN QUE MAL
Le PLFSS pour 2012 va faire supporter 150 millions d’euros de baisse de marge – sur 5,65 milliards d’euros – au réseau officinal. ce qui pourrait envoyer les officines droit dans le mur. « L’idée de rationaliser et de maîtriser les dépenses de santé (donc la croissance) n’est pas incompatible avec l’idée de qualité et de service public de santé, encore faut-il que celui qui a la tâche de servir les patients ne soit pas inquiété par la survie de son officine », explique Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial.
En attendant de retrouver de la croissance, le réseau se fragilise. La tendance de fond persiste quant aux fermetures d’officines et la concentration du réseau. Entre 2009 et 2010, 200 licences ont été restituées et, sur les dix dernières années, le Conseil national de l’ordre des pharmaciens a recensé 530 pertes de licences, mais aucune création. « L’année 2010 est marquée par un doublement de la cadence des fermetures », observe Philippe Besset, en charge de l’économie à la FSPF.
Pour s’en sortir, les pharmaciens doivent améliorer leur rentabilité puisqu’ils ne peuvent plus compter sur la croissance. Depuis plusieurs années, les officines en association ont des meilleurs résultats économiques que celles en nom propre. Les raisons ? Elles font l’économie d’un adjoint et profitent d’une synergie. Du coup, la répartition des officines en fonction des structures juridiques s’est profondément modifiée.
L’évolution des structures d’exploitation des officines se caractérise alors par un double phénomène. D’abord, la préférence pour le mode d’exercice en association par rapport à l’exploitation en nom propre est frappante. Ensuite, au sein de l’exercice en société, la forte poussée des SEL se maintient. En 2009, la SEL est devenue le premier mode d’exploitation en association et l’écart grandit en 2010. La SNC et son régime à l’impôt sur le revenu ne font plus recette également, mais elle décroît plus lentement. La SARL augmente en nombre, profitant d’un effet d’opportunité fiscale (les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales). D’ailleurs, en 2010, 30 % des officines ont choisi le régime fiscal des entreprises, c’est-à-dire l’impôt sur les sociétés.
* Source : « Eco-santé » 2011, IRDES.
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