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Joffrey Blondel, directeur gestion officinale d’Astéra

Publié le 2 décembre 2014
Par Francois Pouzaud
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Pharmacien Manager : En tant qu’acteur de la répartition, vous vous élevez contre le modèle d’achat en direct. Quels sont vos arguments ?

Joffrey Blondel : Pour savoir si le direct apporte une réelle plus-value de gestion, il convient d’en décortiquer les coûts cachés. Pour cela, nous avons réalisé une étude et voici ce qu’il en ressort. Sur la base d’un coût horaire moyen chargé du titulaire de 38 €, de 100 rendez-vous dans l’année d’une durée moyenne de 60 minutes, le coût d’un an de négociation est de 3 800 € (12,5 jours). Le coût annuel de passage des commandes est estimé à 2 470 € (8 jours), celui du traitement des commandes au coût horaire du préparateur (20 €) à 3 470 € (22 j), le coût annuel de traitement des factures et des litiges à 2 470 € (8 jours) et le coût des périmés du direct, intégrant le coût annuel d’achat des boîtes non vendues et détruites, à 1 300 €.

P.M. : La note est salée…

O.D. : Effectivement, pendant tout ce temps passé à s’occuper du direct (404 heures/an, soit 51 jours), le titulaire n’est pas au comptoir. Or, le CA HT moyen réalisé en une heure par un salarié équivalent temps plein étant de 195 €, le coût d’opportunité qui correspond aux ventes manquées par le titulaire est de 79 000 €/an, soit une marge manquée de 24 000 €/an. En additionnant les coûts cachés, on arrive à un montant dépensé de 37 510 € sur l’année pour 260 commandes. Soit 144 € par commande. Si ce coût n’est pas amorti par la remise d’une commande directe, cette dernière ne paraît pas opportune.

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