Fermetures en cascade

Dans quelques années, les pharmacies minières n’existeront plus. Ces officines, exclusivement réservées aux anciens travailleurs de la mine, servent des clients de plus en plus âgés et, donc, de moins en moins présents. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le 29 février prochain, la pharmacie de la Carmi (caisse régionale minière) d’Auchy-les-Mines mettra la clef sous la porte. Le 29 janvier dernier, c’était celle de Barlin. « Nous sommes un peu tristes de partir », confiait la gérante de la pharmacie minière du 38, rue des Marolliers dans la cité des Roulettes le vendredi 29 janvier à quelques heures d’une fermeture évitée de justesse en septembre 2010, mais cette fois bien définitive.

Tout le personnel est reclassé

Cette Auchelloise, 34 ans de pharmacie minière dont 10 de gérance, n’est pas tombée dans la nostalgie à outrance. « Je suis ici depuis 10 ans. La majorité de ma clientèle a entre 75 et 80 ans, ce qui nécessitait beaucoup de portage à domicile. La pharmacie n’est déficitaire que depuis l’année dernière. » Malgré cette fermeture, la titulaire ne cache pas sa satisfaction. « Mon personnel, deux pharmaciens et une conditionneuse, a été reclassé. Quant à moi, je pars à Liévin », explique-t-elle. La titulaire reconnaît que sa carrière est bien derrière elle et que la Carmi n’avait d’autre choix que de « faire durer les pharmacies les plus importantes ». Pour pallier la fermeture des pharmacies, la Carmi a promis notamment à Auchy de mettre en place le portage à domicile, une solution bien provisoire. D’autres officines minières devront suivre celles de Barlin et d’Auchy. Les pharmacies de Somain (en mars) et d’Anzin (cet été) devront aussi tirer leur rideau.