Envolée faramineuse des génériques

L’observatoire régional du médicament et de la LPPR de Rhône-Alpes peut s’en féliciter, l’année 2006 est marquée par « une forte décélération des dépenses de pharmacie » (+ 1,3 % contre + 5,6 % en 2005). C’est même le poste de dépenses qui a le moins progressé au cours de l’année. La modération des prescriptions d’antibiotiques, de psychotropes, de statines et des inhibiteurs de la pompe à protons n’y est pas totalement étrangère.

Les cinq familles de médicaments les plus remboursés en 2006 restent les hypocholestérolémiants (- 3,7 % versus 2005), les antiulcéreux (- 0,7 %), les antalgiques-antipyrétiques (- 0,1 %), les antidépresseurs et normothymiques (- 5,9 %) et les inhibiteurs de l’agrégation plaquettaire (+ 11,9 %). Pour les trois premiers, la baisse des dépenses n’est pas forcément liée à un recul de leur utilisation (il s’en est même vendu plus de boîtes), mais à la progression des génériques, aux baisses de prix voire à un meilleur respect de l’ordonnancier bizone. Les remboursements ont explosé pour Prevenar (+ 181,3 % versus 2005), Enbrel 50 (+ 16 387,4 %), commercialisé en décembre 2005, et Humira 40 mg (+ 77,9 %).

En matière de prescriptions hospitalières, dans le top-5 des spécialités les plus coûteuses, l’évolution est fracassante pour Eprex et Neorecormon (+ 102,2 %) et pour Aranesp (+ 119,5 %).

La prescription en DC dope aussi le générique

Au quatrième trimestre 2006, la pénétration des génériques affichait un taux de 63,5 % contre 60,7 % un an plus tôt. En mars 2007, dans près de 5 cas sur 10, la délivrance d’un médicament générique est due à l’exercice du droit de substitution par le pharmacien. Quand le médecin prescrit en DC, l’équipe officinale délivre des génériques à hauteur de 86 % ; lorsqu’il prescrit en princeps, le taux chute à 45 % et quand il prescrit des génériques, la délivrance se concrétise à 98 % par… des génériques. Lorsque le prix du produit de référence ne s’aligne pas sur le TFR, le taux de délivrance des génériques s’établit à 53,1%, alors qu’il n’est que de 47,8 % quand l’alignement se fait.

Autre succès marquant, la remontée au classement national pour la délivrance des génériques est spectaculaire après la mise en oeuvre du dispositif « tiers payant contre générique ». Ainsi l’Isère, au 93e rang en janvier 2007, passe au 42e rang en mars. Le Rhône, bon 96e en janvier, fait encore mieux en grimpant à la deuxième place.