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- Encourageriez-vous vos enfants à « faire pharma » ?
Encourageriez-vous vos enfants à « faire pharma » ?
OUI
Zouhair El Hilali, titulaire d’une pharmacie de quartier à Orléans (Loiret), emploie 30 salariés dont 4 adjoints. Groupement : Elsie Santé ; syndicats : FSPF et USPO.
Globalement, les aspects positifs du métier l’emportent sur les aspects négatifs. Exercer en officine est difficile et plus encore en sortie de Covid-19. Les tests de dépistage et la vaccination n’ont fait que multiplier les tâches administratives. Malgré tout, cela reste un beau métier, surtout depuis que l’exercice s’est recentré sur un rôle de professionnel de santé. Les actes qui nous sont confiés sont intéressants bien que chronophages et très mal payés. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas les lâcher. Au contraire, il faut continuer à se rendre indispensable aux yeux du gouvernement et de la population. Le dernier de mes enfants n’a pas encore choisi sa voie, je peux donc l’inciter à « faire pharma ».
OUI
Christophe Wilcke, titulaire d’une pharmacie rurale à Spincourt (Meuse), emploie 4 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Pharmactiv ; syndicat : FSPF.
Les jeunes générations aspirent à un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso que celui de leurs prédécesseurs. Il faut respecter leur choix d’épanouissement personnel. Si l’un de mes enfants se sent attiré par ma profession, je l’encouragerai à se lancer en pharmacie et, une fois diplômé, je l’aiderai. Au cours des 15 dernières années, nous avons connu une révolution très positive de notre métier, accompagnée par des textes qui donnent une représentation nationale à nos nouvelles missions. La population ne voit plus l’officine comme un lieu de dispensation du médicament mais comme un lieu de proximité de services de santé. La situation économique de l’officine s’est améliorée pendant la crise sanitaire mais à quel prix ! Et aujourd’hui, l’avenir s’écrit avec en toile de fond un marché du travail très tendu en matière de postulants.
NON MAIS
Pierre Mollet, titulaire d’une pharmacie de quartier à Montpellier (Hérault), emploie 6 salariés dont 2 adjoints. Groupement : coopérative Apis ; syndicat : FSPF.
La question ne s’est pas posée car mes enfants ont déjà opté pour d’autres études. Ma fille a choisi de « faire kiné » alors qu’elle avait la possibilité d’entrer en faculté de pharmacie. Mais je ne l’ai pas poussée à suivre cette filière. La réforme de la première année commune aux études de santé (Paces) est une catastrophe car les étudiants recalés en médecine « font pharma » par dépit. Les nouvelles missions ont redonné du lustre à notre exercice, et depuis la pandémie, les gens ont compris que la pharmacie sert à autre chose qu’à délivrer des médicaments. Mais maintenant, on nous demande trop de choses, il faut recruter des adjoints au coefficient 600 au minimum pour réaliser de nouveaux actes très mal rémunérés. Pour l’entreprise, c’est une perte de rentabilité et c’est tout le problème actuel !
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