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© Les syndicats de pharmaciens sont en désaccord sur la présentation des chiffres de l’Assurance maladie sur l’économie officinale au premier semestre 2020 - Cassis/iStock
Economie officinale : les chiffres qui entretiennent le désaccord syndical
Les syndicats pharmaceutiques n’ont pas la même lecture de la synthèse de l’observatoire économique de l’Assurance maladie à fin juin et des chiffres qui leur ont été présentés en séance mardi 10 novembre. Sur les six premiers mois de l’année, la rémunération réglementée (marge + honoraires + autres rémunérations) atteint 3,340 milliards d’euros, soit une progression de 0,3 % d’euros par rapport au premier semestre 2019.
Pour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), signataire de l’avenant 11 à la convention pharmaceutique*, non seulement la réforme marche mais elle a aussi sauvé le réseau officinal d’une catastrophe liée à l’épidémie de Covid-19. « Sans la réforme, les pharmaciens auraient payé très cher une baisse des unités de 5,3 %. Avec cette réforme, la baisse de la marge réglementée, honoraires inclus, n’est que de 1,5 %. Ceci alors que l’effet de rattrapage de l’activité n’a commencé à se faire sentir qu’à compter de juillet », souligne-t-il. Et d’ajouter que la rémunération est aujourd’hui stable malgré la crise.
Le syndicat non signataire de l’avenant 11, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), conteste davantage la présentation du bilan de la rémunération que les chiffres eux-mêmes. « Le diaporama présenté par l’Assurance maladie fait état d’une hausse grâce à des artifices, notamment en comptabilisant le CICE pourtant supprimé en 2019 et les mesures Covid-19. Celles-ci ont été notamment les indemnités pour paiement des charges fixes et les rémunérations liées à la dispensation des masques, relève Philippe Besset, président de la FSPF, lors d’une conférence de presse ce jeudi 12 novembre. En réalité, la rémunération baisse de 1,5 % par rapport à 2016, année de référence inscrite dans l’avenant 11.»
A l’inverse de l’USPO qui « claironne » (sic) sur un gain de 340 millions d’euros (selon les données Cnam) depuis la mise en place de la réforme, la FSPF tire la sonnette d’alarme : « La réforme qui court sur une durée de cinq ans n’a rien apporté de plus en trois ans et il reste deux années qui seront négatives, avec notamment une perte de 285 millions d’euros pour le réseau en 2021. » Alors que l’enveloppe « marge réglementée de la pharmacie » de l’Assurance maladie était de 5,24 milliards d’euros en 2019, la FSPF maintient que cette enveloppe de 2020 sera inférieure à celle de 2016 (5,21 milliards d’euros). Selon le syndicat, elle sera donc largement insuffisante pour compenser les augmentations de charges d’exploitation des officines.
*L’Assurance maladie et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont signé le 20 juillet 2017 l’avenant 11 à la convention nationale pharmaceutique de 2012. Approuvé par arrêté du 14 décembre 2017 (Journal officiel du 16 décembre 2017), il s’inscrit dans le prolongement des objectifs de la convention nationale conclue en 2012. Avec cet avenant, les parties signataires entendent confirmer leur volonté de continuer la réforme du mode de rémunération fondé sur l’honoraire de dispensation.
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