Economie officinale : l’après-Covid-19 s’annonce rude

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Economie officinale : l’après-Covid-19 s’annonce rude

Publié le 20 janvier 2023
Par Francois Pouzaud
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La pharmacie est entrée de plain-pied dans l’après-Covid-19. La décrue des activités de dépistage, de vaccination ou de vente de masques est plus qu’amorcée.

En décembre 2022, malgré le télescopage des épidémies de grippe, bronchiolite et de Covid-19, le chiffre d’affaires (CA) global a baissé de 3 %. Cela s’explique surtout par un décrochage des activités Covid-19, – 84,2 % sur ce mois. (source : Iqvia). Lissée sur 12 mois (de janvier à décembre 2022), la baisse du CA engendrée par les activités liées au Covid-19 est de 18,73 % (- 315 M€). Conséquence immédiate, la progression du CA total de la pharmacie (en cumul fixe sur 12 mois), Covid-19 compris, est en retrait (+ 6,16 % à 43,22 Mds€) par rapport à celle sans Covid (+ 7,24 % à 41,85 Mds€). Les moteurs de la croissance sur 2022 sont essentiellement les médicaments remboursables (+ 8,05 %) et non remboursables (+ 10,32 %) et les autres activités non remboursables (+ 7,54 %).

La marge marque le pas et l’inflation galope

Le retrait des activités liées au Covid-19 plombe également la marge HT totale de 2022 (- 1,4 % à 7,78 Mds€), mais elle reste supérieure à celle de 2020 (6,32 Mds€). Sans le Covid-19, la marge progresse de 3,3 % à 6,4 Mds€ et de 3,6 % par rapport à 2020. La marge administrée (+ 3 %) et les honoraires de délivrance (+ 3,2 %) indexés sur les volumes prescrits sont dans le même sillage.

Cette évolution de la marge ne serait pas inquiétante sans l’inflation et si l’activité liée au Covid-19 se maintenait. « Cette dernière nous a permis de compenser l’inflation en 2022, bien qu’elle soit hétérogène. Les pharmacies qui n’en ont pas ou peu fait, n’ont malgré tout pas répercuté l’inflation, et cela sans toucher de compensation des charges d’exploitation », constate Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), le 17 janvier 2023. 

L’enjeu des négociations conventionnelles sur le volet économique dont le démarrage est prévu en septembre prochain est clair : après avoir scruté les évolutions de l’activité de l’officine sur le premier semestre 2023, il s’agira d’éviter le crash à l’atterrissage du Covid-19 et d’asseoir la visibilité économique du réseau officinal. Les partenaires conventionnels se sont déjà entendus sur l’année de référence pour décider des revalorisations nécessaires de la rémunération : ce sera 2019.

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