- Accueil ›
- Business ›
- Economie ›
- Stratégie et Gestion ›
- Economie de l’officine : marges et trésoreries dégradées
![Economie de l’officine : marges et trésoreries dégradées](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2023/09/596ee40d126fcd5c79e40035a51b6.jpg)
© Getty Images
Economie de l’officine : marges et trésoreries dégradées
L’économie de l’officine est loin d’être en bonne santé. C’est le constat amer que les deux syndicats pharmaceutiques partagent. Et ils entendent bien négocier des augmentations d’honoraires pour faire face à l’inflation.
« On ne peut plus définir la santé économique de l’officine au travers de son chiffre d’affaires (CA). Avec l’explosion de la délivrance des produits onéreux, c’est-à-dire de 1 930 € et plus, la marge diminue alors que le CA augmente de + 6 à + 8 % », a expliqué Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), le 13 septembre lors de sa conférence de presse « de rentrée ». En effet, le CA des médicaments remboursés dont le prix est supérieur à 1 930 € s’élève à 6 milliards d’euros. « Mais la délivrance de ces produits est sans aucune rémunération », souligne Philippe Besset. D’où la baisse de marge.
Trésorerie mauvaise ou inquiétante
Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a fait le même constat ce même jour lors d’une conférence de presse présentant les résultats de l’enquête du syndicat sur l’économie des officines. Lancé les 6 et 7 septembre, 2 400 pharmaciens ont répondu à ce sondage ciblant plus particulièrement la situation de la trésorerie des pharmacies. Et les réponses n’incitent pas à l’optimisme : 70 % des répondants estiment que leur trésorerie est mauvaise ou inquiétante (35 %). Près de 80 % jugent qu’elle s’est dégradée par rapport à 2019 et 90 % depuis janvier 2023. 35 % des pharmaciens répondent qu’ils ont été à découvert depuis début 2023 et 75 % ont demandé un découpage ou un échelonnement à leur grossiste et/ou groupement. Près de 40 % ont été ou seront contraints de réduire leur personnel (licenciement, départ non remplacé, embauche différée…). Enfin, 90 % des répondants pensent que la non-revalorisation des honoraires et/ou la baisse des remises génériques pourrait menacer ka pérennité de leur pharmacie. De fait, ils sont plus de 90 % à déclarer qu’ils seraient prêts à se mobiliser en cas de non-revalorisation des honoraires et/ou de baisses des remises génériques.
Augmenter les honoraires
Dans ce contexte, les négociations avec l’Assurance maladie sur l’avenant économique et leur aboutissement représentent un enjeu pour les deux syndicats, qui travaillent à des propositions communes. Si Philippe Besset et Pierre-Olivier Variot ne veulent pas dévoiler les propositions qu’ils feront à l’Assurance maladie, le président de l’USPO a laissé entendre qu’il évaluait l’enveloppe financière d’une revalorisation des honoraires liée à l’inflation entre 800 millions et 1 milliard d’euros, alors que la FSPF avait évoqué en juin 750 M€. Philippe Besset a, quant à lui, insisté sur le fait qu’il ne fallait pas une nouvelle réforme systémique avec un transfert de la marge vers des honoraires mais bel et bien une augmentation des honoraires et la création de nouveaux.
Les négociations ne devraient d’ailleurs pas commencer avant début novembre selon le président de la FSPF. Soit à peu près en même temps que celles de la convention pour les médecins. Ce qui fait craindre à Pierre-Olivier Variot que l’Assurance maladie donne aux pharmaciens en fonction de ce qu’elle accordera aux médecins. Or, le ministre de la Santé et de la Prévention a ouvert la porte à une augmentation du tarif de consultation au-delà des 26,50 € fixés par le règlement arbitral.
![Bilans de prévention : pas si simples !](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/07/article-defaults-visuel-680x320.jpg)