- Accueil ›
- Business ›
- Economie ›
- Stratégie et Gestion ›
- Croissance du marché officinal : à qui profitent les euros ?

© Getty Images/iStockphoto
Croissance du marché officinal : à qui profitent les euros ?
« Avec 28 % de croissance en quatre ans – soit + 10 milliards d’euros –, le marché du réseau officinal atteint 45,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (CA) en septembre 2024 et dépassera les 46 milliards d’ici à la fin de l’année, retrace David Syr, directeur général du Gers Data et directeur exécutif Cegedim Pharma. En cumul annuel fixe à fin septembre 2024, le CA avait augmenté de 5 % par rapport à 2023, et les trois quarts de cette croissance étaient générés par la prescription médicale obligatoire (PMO). À lui seul, le marché du médicament remboursable à PMO avait progressé de 7 %, malgré les pertes de brevets, les baisses de prix et le déremboursement des produits de contraste. » Les premiers contributeurs de croissance sont désormais les médicaments au prix supérieur à 468,97 €, en progression de 11 % et générant, à eux seuls, 7,7 milliards d’euros de CA, selon le Gers Data. « Certains médicaments au prix fabricant hors taxe (PFHT) initialement supérieur à 1930 € ont basculé dans cette tranche cette année du fait des baisses de prix, explique David Syr. De son côté, la tranche des médicaments les plus chers (PFHT >1 930 €) a vu son prix moyen augmenter de près de 600 €, passant de 4 048,00 € à 4 624 €. » En définitive, les deux tranches progressent en CA. Toujours selon le Gers Data, la croissance augmente de 3 % sur la santé familiale (avec 5 % sur le conseil) entre 2023 et 2024, et de 4 % sur l’automédication depuis le début de l’année 2024. « Les produits contre les brûlures d’estomac, les RGO, les ulcères et la toux en sont les premiers facteurs », reprend David Syr. Le marché de la beauté croît, quant à lui, de 9 % en cumul annuel fixe à fin septembre versus un an plus tôt.

Quand l’une croît, l’autre ferme
« Si l’évolution structurelle nous permet de dire que l’économie du médicament remboursable ne s’en sort pas trop mal, la santé des entreprises est en revanche catastrophique », déplore Julien Chauvin, président de la commission études et stratégie économique de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Elle est surtout très hétérogène. Sur les médicaments chers, par exemple, « les volumes sont négligeables, rappelle-t-il. En août 2024, par exemple, 104 000 médicaments chers ont été vendus, ce qui représente 0,05 % du marché en volume, et la répartition des ventes n’est pas homogène. Elle dépend notamment de la proximité avec un hôpital. De nombreuses pharmacies ferment, ne trouvent pas de repreneurs, sont contraintes de se regrouper, et le maillage s’effiloche », ajoute-t-il. Le risque varie selon la typologie d’officine.

Les pharmacies des zones rurales et celles des centres commerciaux semblent tirer leur épingle du jeu. Les premières, « du fait de frais d’exploitation souvent plus faibles (loyer, etc.), et d’une concurrence moins forte, facilitant le maintien des marges hors monopole, analyse l’expert. Le personnel y est aussi plus stable, a plus d’ancienneté, ce qui accroît la productivité ». Les secondes, « du fait de leur structure généralement plus importante. Au-delà de 2,5 millions, l’absorption des charges est plus forte », observe Bertrand Cadillon, expert-comptable en charge du marché de la pharmacie chez Fiducial. Les données du Gers Data semblent même refléter une corrélation entre CA élevé et survie des officines. Entre 2014 et 2023, leur nombre est passé de 21 914 à 19 966 et sans doute au détriment des plus petites, puisque dans le même temps, le CA moyen du réseau progressait de 1,6 à 2,3 millions d’euros. « Sans évolution notable, le nombre d’officines devrait se stabiliser autour de 16 000 à l’horizon 2035 », conclut David Syr.
- L’IA au service des pharmaciens : un levier contre la fraude aux ordonnances ?
- « Non, monsieur Leclerc, les pharmaciens ne sont pas des nuls ! »
- [VIDÉO] Médicaments : on vous livre cette idée…
- Sante.fr : l’outil de référence pour faire connaître ses services aux patients
- Campagnes publicitaires de médicaments OTC et des produits de parapharmacie
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?

Tests Covid-19 interdits aux préparateurs : la profession interpelle le ministère

Tests de dépistage du Covid-19 : les préparateurs ne peuvent plus les réaliser
