Stratégie et Gestion Réservé aux abonnés

Comment faire pour… gérer trois types de difficultés financières

Publié le 30 septembre 2017 | modifié le 2 février 2025
Par Francois Pouzaud
Mettre en favori

1 Si elles sont structurelles

La situation financière se détériore au fil des ans malgré une gestion rigoureuse de l’officine, les résultats dégagés ne sont pas suffisants pour rembourser les emprunts, le fonds de roulement se dégrade… Les solutions à envisager :

– injecter de l’argent personnel dans l’entreprise

– s’associer ou vendre l’officine

– diminuer sa rémunération et/ou licencier du personnel

– optimiser sa fiscalité en passant au régime IS (impôt sur les sociétés)

– réétaler l’emprunt ou rallonger sa durée. « Certaines banques prévoient dans les contrats initiaux la possibilité de moduler la durée sans frais », indique Olivier Delétoille, expert-comptable du cabinet AdequA

Publicité

– provisionner pour perte de valeur du fonds de commerce. Cela créera un important déficit fiscal, et l’absence d’impôt à payer. « Cette opération permet de différer la renégociation du prêt, mais elle fait souvent l’objet de contentieux avec l’administration », précise l’expert

– réduire son besoin en fonds de roulement (BFR) en ajustant les stocks, le crédit client et fournisseurs

– travailler les achats groupés

– geler ou reporter les investissements.

2 Si elles sont conjoncturelles

La pharmacie connaît des difficultés de trésorerie passagères à certaines périodes critiques de l’année. Elles peuvent aussi être en rapport avec une baisse temporaire d’activité ou une hausse exceptionnelle des charges (licenciement, prud’hommes, redressement fiscal…).

L’objectif est, dans ce cas, de trouver des solutions de financement à court ou moyen terme. Les solutions à envisager :

– une autorisation de découvert en négociant le plafond plus que le taux d’intérêt, sans oublier de prévoir une marge de sécurité pour ne pas risquer de demander une rallonge tous les mois. Présentez à la banque un plan de trésorerie sur 12 mois avec prévisions d’entrées et de sorties

– un emprunt à moyen terme : à utiliser, par exemple, pour financer le BFR pendant cinq ans ou une charge exceptionnelle. Etablir un budget prévisionnel sur la durée de ce prêt

– obtenir un crédit découpage du grossiste sur un mois d’achat

– demander à la banque un différé d’amortissement temporaire de l’emprunt (allègement des mensualités en ne payant que les intérêts sans rembourser du capital).

3Du fait d’une activité en hausse

La pharmacie connaît des difficultés financières alors que son chiffre d’affaires progresse bien. L’augmentation du besoin en fonds de roulement (BFR) est consécutive à l’accroissement du stock et au développement de l’activité. Il en résulte paradoxalement une dégradation de la trésorerie. Le traitement vise, ici, à financer l’augmentation de BFR par des ressources à long terme. Les solutions à envisager :

– augmentation des fonds propres

– financement bancaire : en début d’installation ou lors de la reprise d’un emprunt, prévoir un supplément affecté au financement de l’augmentation du BFR

– emprunt de trésorerie avec remboursement à moyen ou long terme.§