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Bien à l’abri, pour l’instant
En Languedoc-Roussillon, les dépôts de bilan restent une exception, mais les représentants syndicaux s’inquiètent de graves difficultés de trésorerie auxquelles de plus en plus de confrères sont confrontés.
Une pharmacie en dépôt de bilan était récemment en vente au tribunal de commerce de l’Hérault. A Nîmes, une officine du centre-ville, en redressement judiciaire, a fermé mi-janvier (lire également page 49). Pour Eric Garnier, coprésident du syndicat des pharmaciens du Gard, « la situation n’est vraiment pas brillante dans le département. Beaucoup de pharmacies sont en difficulté, en particulier celles de centre-ville qui ne peuvent pas tenir face aux gros discounters présents ici. Les chiffres d’affaires sont en baisse, les marges plutôt en négatif et la gestion de plus en plus serrée. Il ne faudrait pas que cette liquidation soit la première d’une longue série ». La situation paraît en tout cas suffisamment alarmante pour qu’Eric Garnier glisse : « Les régionales approchent et vont nous permettre de tester nos élus… »
Rien à signaler, a priori, en termes de liquidation dans les trois autres départements de la région (Aude, Lozère, Pyrénées-Orientales). Mais tous les présidents de syndicats tirent la sonnette d’alarme.
« D’après certaines données de la Banque de France, environ vingt pharmacies de Montpellier sont en difficulté, dont huit de façon très inquiétante, note Frédéric Abecassis, président du syndicat des pharmaciens de l’Hérault. Même dans les officines où la trésorerie est saine, il y a eu des problèmes en novembre et décembre. »
Plusieurs pharmacies du département ont débauché, d’autres ont différé leur recrutement. Selon le président du syndicat héraultais, « tous les pharmaciens stagnent actuellement. Cela les conduit à solliciter de plus en plus les grossistes-répartiteurs afin d’obtenir des échéances qui permettront d’éviter les impayés, ou leur banquier pour un étalement plus long de leur crédit ».
Dans l’Aude, Philippe Besset, président du syndicat des pharmaciens, observe que « même si le problème des dépôts de bilan ne se pose pas ici, nous avons de nombreux cas difficiles et le contexte n’est pas fait pour nous rendre optimistes ». Tout comme l’Aude, la Lozère n’a enregistré aucune défection parmi ses professionnels, mais le président de la fédération des syndicats de pharmaciens Michel Jauzion s’inquiète : « La désertification médicale a déjà fragilisé certaines pharmacies. Quant aux EPHAD, le projet de loi pourrait nous évincer de ce marché ou nous amener à faire de grosses remises pour le conserver. »
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