Une expérimentation concluante sur la PDA

En Basse-Normandie, 44 officines se sont engagées de janvier à avril 2014 dans une expérimentation de la préparation des doses à administrer (PDA) chez 202 patients âgés de 75 ans et plus en ambulatoire ayant des ordonnances de 5 lignes et plus. Soutenue par l’agence régionale de santé, elle a reçu une enveloppe sur le fonds d’intervention régional qui a permis aux pharmaciens de recevoir 1 € par jour et par patient.

Pendant le premier mois, dit « témoin », la dispensation s’effectuait comme d’habitude, à la boîte. Au bout d’un mois, le patient rapportait la boîte afin de contrôler ce qui avait été consommé ou non. Puis, les trois mois suivants, le pharmacien proposait au patient son traitement préparé dans un pilulier, à raison de quatre semainiers par mois. Chaque mois, le patient rapportait les piluliers à la pharmacie et le pharmacien vérifiait à nouveau ce qui avait été pris ou non. « La PDA en pilulier sécurisé a permis d’améliorer l’observance de cette population âgée à domicile en surconsommation médicamenteuse par rapport à celle en EHPAD et en défaut d’observance (71 %), celle-ci passant à 98 % dès le premier mois et restant à ce taux tout au long de l’étude », livre Claude Baroukh, secrétaire général de la FSPF, en charge du dossier et élu URPS en Basse-Normandie, qui a transmis les résultats définitifs de cette expérimentation à la Direction de la sécurité sociale.

Ouvrir la voie à une rémunération pérenne

Parmi les moments de prise étudiés, l’observance du matin était de 99 %, du soir, 98 %, du coucher, 97 %, et du midi, 96 %. Cette expérimentation ouvre la voie à une rémunération pérenne du service. Selon Claude Baroukh, l’intervention du pharmacien, en contribuant à faire diminuer le nombre d’accidents iatrogènes, entraînerait des économies permettant de rémunérer ce service. « Les patients à domicile éligibles à la PDA sont de l’ordre de 80 par million de chiffre d’affaires », indique-t-il.