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Sept particularités des automates de nouvelle génération

Publié le 14 mai 2011
Par Virginie Saurel
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Plusieurs boîtes rangées à la fois, une grande capacité de stockage, autonomes de jour comme de nuit… Les automates deviennent ultra sophistiqués pour simplifier le quotidien de l’équipe officinale. Revue des principales innovations.

1 Moins encombrants

Les nouvelles générations d’automates qui ont investi le marché en 2011 s’adaptent, à première vue, aux besoins actuels des officinaux. Sellen, le nouvel automate d’Intecum, qui peut se placer sous les comptoirs, range les boîtes de manière automatique tout en revendiquant un encombrement minimal. Près de 30 % moins cher qu’un robot, il dispose d’une capacité de stockage maximale (1 200 boîtes dans un m3), d’une installation rapide sans travaux, d’une grande modularité (il existe en 2, 3, 4 ou 5 modules). Il est, par ailleurs, personnalisable avec, au choix, un habillage classique, high-tech, blanc, coloré, opaque ou vitré…

2 Une adaptabilité maximale

Le deuxième entrant sur le marché, Pharmathek, répond à un cahier des charges qui tend vers un maximum d’adaptabilité. Disponible en deux versions – un bras pour 24 000 boîtes et deux bras pour 49 000 boîtes –, il peut être intégré dans tous types d’officines. Ses points forts ? Il permet des rotations aussi bien fortes que faibles. Son système de bras à collecteur – grâce à un réservoir sous la pince, il est possible de prélever en un passage la totalité d’une ordonnance, quelle que soit la taille des boîtes – donne une vitesse de délivrance accrue et un rangement de jour comme de nuit, en simultané et sans l’intervention d’un opérateur. La vitesse de rangement est optimisée grâce à un système de chargement à stations en flux continu. Comme sur une chaîne de montage, chaque boîte doit passer dans plusieurs stations de contrôle (identification, mesurage, recherche du code-barres en haut et en bas, orientation correcte de la boîte avant l’entrée dans la machine…) au moment du rangement.

3 De meilleures capacités de stockage

Le dernier-né de Tecnilab est un robot multipicking. Ce système permet d’optimiser les déplacements selon les localisations, les tailles et les quantités de boîtes à prélever. Il offre une forte densité de stockage grâce à un tapis très court sans étagère de transit (38 × 210 cm). Augmentant alors le nombre d’étagères de stockage et nécessitant de ranger les boîtes en V (9 700 boîtes pour une machine de 2,80 m de hauteur pour 3,50 m de largeur, 45 400 boîtes pour une machine de 2,80 m de hauteur pour 13 m de largeur selon un critère de boîte moyenne de 38 × 60 × 105 mm).

4 Le multipicking maîtrisé

La technologie multipicking permet de collecter plusieurs boîtes de tailles et de formes différentes en un seul passage et d’optimiser la capacité de stockage. Il n’y a donc plus de contraintes de prise des boîtes, car il est possible de ranger quatre boîtes différentes les unes derrière les autres – en V – et de délivrer la quatrième sans perte de vitesse. Jusqu’alors, le picking simple demandait de déplacer trois boîtes pour atteindre la quatrième. Le multipicking se heurte cependant aux limites mécaniques de la pince en V, qui n’est pas indéfiniment déformable. Un inconvénient qu’a tenté de corriger Mach 4 en intégrant à l’extrémité du bras multipicking des petits airbags en caoutchouc qui se gonflent pour améliorer la fiabilité de prélèvement. Ce dispositif autorise la manipulation simultanée de boîtes différentes dans une classe de largeur de plus ou moins 5 mm. Toutefois, cela ne concerne pas les saisies consécutives, par exemple d’un collyre et d’une boîte de pansements intestinaux.

5 Des chargeurs 100 % automatiques

Le leader, ApotéKa, s’apprête à lancer cette année l’ApotéKa 4, doté d’une nouvelle interface informatique, utilisant l’e-base, une base de données permettant la mise à jour spontanée des références automatisées. Ces dernières générations d’automates recherchent aussi l’efficacité de rangement, comme les premiers robots rangeurs Oméga Plus d’ApotéKa. Mais l’autonomie du rangement nocturne n’est toujours pas acquise. Pharmax s’est aussi doté d’un chargement 100 % automatique via un trieur permettant d’identifier plusieurs boîtes en parallèle afin de majorer la vitesse d’exécution. Même démarche chez Tecnilab et son Twintec, qui vient remplacer le Movetec et a été doté d’un chargeur automatique diurne.

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6 Moins bruyants

Les automates nouvelle génération améliorent le confort d’utilisation. Le V-Max HD Multipicking d’ARX ne génère que 48,3 décibels, soit moins qu’un lave-vaisselle moderne. Pharmathek affiche également des préoccupations de confort acoustique avec un maximum de 55 décibels enregistrés à l’extérieur de la machine (l’équivalent d’une machine à laver), soit un niveau sonore en milieu de travail jugé « agréable » au regard de l’échelle de décibels retenue pour l’établissement des textes réglementaires européens sur la pollution sonore. De même, ApotéKa équipe son robot Oméga d’un mouvement ultra silencieux sur rail.

7 Respect de l’environnement

ARX revendique un « fonctionnement durable ». Ainsi, une unité V-Max HD multipicking consomme en moyenne entre 500 et 685 watts. Concrètement, pour une pharmacie de 300 clients/jour, la consommation annuelle correspondra à environ 2 000 kWh, soit 500 € de dépenses.

L’envol des robots pour les PDA

Les nouveaux robots s’adaptent aussi aux systèmes de préparation des doses à administrer. Les innovations devraient essentiellement porter sur la sécurité (contrôle de la production), même si l’occurrence des erreurs humaines est aujourd’hui de 1 pour 1 000. Chez Mach 4, la machine contrôle la forme, la couleur et le nombre de comprimés dans le sachet, avec une sauvegarde des données sur plusieurs semaines. L’idée est de remplacer le contrôle visuel à la sortie de la production. Ainsi, chez Manrex, le contrôle optique se fait de manière automatique. Mais beaucoup de machines se contentent d’un comptage et devront améliorer les systèmes de sécurisation.

Les astuces pour faire son choix

• Voir la machine fonctionner in situ chez de nouveaux installés.

• Valider les capacités de stockage annoncées, qui peuvent varier de plus de 20 % par rapport à la situation in situ, et les faire porter par écrit.

• Valider les performances annoncées (nombre de boîtes rangées par heure, vitesse de délivrance) et les faire porter par écrit.

• Se méfier d’un commercial qui dénigre la concurrence.

• Ne jamais signer hâtivement et revoir plusieurs fois les différents prestataires retenus.

• Ne pas éliminer d’emblée un acteur sur « ouï-dire », et envisager la faisabilité d’un projet automate et d’un projet robot.

• Ne pas négliger le service après-vente et valider tout ce qui concerne la maintenance (hot-line, dépannage…).

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