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Remue-ménage chez les acteurs de la distribution

Publié le 16 mai 2009
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Le modèle actuel du répartiteur sera-t-il remis en question ? A voir le pas de deux auquel se livrent aujourd’hui l’officine, les groupements et l’industrie pharmaceutique, on peut le penser. C’est une certitude pour Pascal Louis, président du Collectif des groupements. « Les patients sont la plaque tournante de l’organisation de la pharmacie. Les industriels nous considèrent aujourd’hui comme un partenaire, même si ce partenariat est encore balbutiant. Mais le rapprochement va s’intensifier », a-t-il affirmé lors du débat « Distribution, les vraies raisons de l’éclatement des modèles traditionnels ». Pas de doute non plus pour Jean-Christophe Kipp, président de Direct Medica : « Les ventes directes ont décollé grâce au droit de substitution. Le rôle des officinaux va croître, comme l’a confirmé Roselyne Bachelot en promouvant le pharmacien de coordination, le dépistage, l’observance… Ils auront besoin d’être accompagnés par les laboratoires. »

Face à cette évolution, les grossistes ne sont pas restés inertes : achat de dépositaires, création d’offres « package » aux laboratoires pour assurer la promotion de leurs produits, mise à disposition d’équipes de commerciaux et… volonté de prendre pied dans l’officine avec la création de chaînes.

Il y a trop de statuts de distributeurs

Pour Stéphane Cortier, directeur général d’Alliance Healthcare France, pas de risque donc de se voir écarté du jeu. « Le répartiteur a un avantage : une relation proche et quotidienne avec l’officine. Le laboratoire ne peut pas accéder seul à l’ensemble du réseau. Le laboratoire a le choix du mode d’accès au pharmacien et à ce dernier le choix du mode d’approvisionnement et du mode d’achat, ainsi que des services à valeur ajoutée… »

De son côté, Jean-Luc Delmas, président de la section D de l’Ordre, estime qu’il est temps de s’attaquer à la réglementation sur la distribution. « La France est très cadrée, avec un grossiste et un dépositaire. En Europe, cette séparation existe en partie en Europe du Sud, mais pas en Europe du Nord. Chez nous, il existe 15 statuts de dépositaires. Depuis plusieurs années déjà, nous discutons avec l’Afssaps de l’évolution du nombre de ces statuts. Sur le terrain, avec le rachat de dépositaires par des grossistes et leur évolution vers les services, les positions se modifient. Les textes devront acter les changements. »

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