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Rangez maintenant !

Publié le 1 décembre 2001
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Il y a 10 ans, les automates officinaux étaient la copie conforme des automates utilisés dans la répartition. Aujourd’hui, chaque société cherche à adapter ses appareils aux exigences du terrain officinal : optimisation du rangement, modules réfrigérés, multiplication des systèmes de repérage pour le chargement… La technologie s’est enfin mise au service de l’officine.

Le point noir des robots et automates reste le chargement, sur lequel toutes les sociétés travaillent activement. On est loin encore toutefois du vidage en vrac des produits sur le tapis et d’un rangement entièrement automatisé.

A l’heure actuelle, avec le Movetec, chaque référence (pas chaque produit !) doit être scannée puis entrée à la main dans les canaux. Un chargeur est en cours d’expérimentation en Italie, mais il semblerait que le gain de temps par rapport à un remplissage manuel soit moindre. Yves Comte a constaté que son personnel rentrait une commande dans le robot en 1 heure 30 au lieu de 3 heures en tiroirs traditionnels. « La véritable innovation consisterait en un chargement entièrement automatique avec reconnaissance des boîtes à l’aide de palpeurs ou d’un scanner tunnel multidirectionnel. Nous n’en sommes par là et le coût d’un tel appareil ne sera sans doute pas justifié en officine. »

La grande innovation du moment est incontestablement le robot rangeur, en cours d’installation dans les pharmacies Lachèze (Mérignac) et Contes (Besançon). Le système repose sur un scanner manuel des boîtes qui sont posées dans une zone tampon d’une contenance de 600 boîtes, puis rangées par le robot aux emplacements voulus. L’économie de temps a été constatée : 15 à 20 minutes pour ranger 300 boîtes au lieu d’1 heure 30 en traditionnel ou avec l’automate sans robot rangeur. Le coût : 60 000 F pour une rangée, 100 000 F pour deux rangées (or certaines officines ont jusqu’à 11 rangées de canaux, 24 pour la pharmacie Jaugeon !).

Ce qui n’empêche pas Mekapharm d’étudier un système de centrifugeuse qui permettrait de trier les produits puis de les faire passer sous un portique scanner 3D pour en déchiffrer le code CIP. Seul problème, le coût : 100 000 F pour économiser seulement un sixième du temps de déballage et de rangement.

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Une course à la vitesse entre les fabricants

« Nous ne sommes pas convaincus de la fiabilité d’un robot chargeur. D’autant plus que nous avons à l’heure actuelle le système de chargement le plus rapide du marché. A cela s’ajoute un coût exorbitant pour une structure comme l’officine : un fabricant allemand a présenté le mois dernier une machine à deux millions de francs avec chargeur et rangeur, sans oublier les frais de maintenance ! », précise Claude Colombet, directeur commercial de Tecnilab.

Outre la mise au point du robot rangeur, Mekapharm envisage pour son Apotéka 2, qui sera présenté à Pharmagora 2002, la mise à disposition d’un module réfrigéré.

Du côté de Fahrenberger, on travaille également sur le rangement mais dans la plus grande discrétion. La priorité pour le moment est de gagner en vitesse par rapport à ses concurrents. Les robots Ariana en cours d’installation délivrent un produit toutes les 3 secondes (soit 48 secondes pour une ordonnance moyenne de 16 produits).

Mekapharm travaille aussi sur la rapidité : le chargement de l’Apotéka est plus lent que celui du Movetec et demande une concentration importante pour le rangement des références proches (même nom, dosages différents) en raison du classement alphabétique, un problème que ne rencontre pas Movetec dont le classement est aléatoire et géographique (fortes rotations au centre de l’appareil, faibles rotations en périphérie). Afin d’optimiser les conditions de rangement des très faibles rotations et pour compléter les fiches avec photo du produit à l’entrée de chaque canal, Mekapharm propose aujourd’hui à ses clients, en prêt ou en option moyennant 20 000 F, un terminal scanner permettant un affichage sur écran du site de rangement.

La course à la vitesse a également incité Mekapharm à effectuer des tests qui lui ont permis de régler ses tapis à deux mètres par seconde pour un acheminement optimisé sans casse. Des évolutions rapides sont donc en perspective…