Médicaments chers : quand les commandes deviennent trop complexes

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Médicaments chers : quand les commandes deviennent trop complexes

Publié le 16 juin 2022
Par Magali Clausener
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Les modalités de commandes et de livraisons des médicaments très spécifiques, et souvent chers, se font de plus en plus contraignantes pour les officinaux. Au final, c’est une perte de chance pour les patients. Des pharmaciens montent au front.

L’accès à certains médicaments chers devient difficile. Et ce au détriment des patients. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) du Haut-Rhin sonne l’alerte sur ce sujet auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est, en adressant un courrier à la directrice générale ce 16 juin. « Plusieurs de nos confrères pharmaciens d’officine nous font part de problèmes d’approvisionnement sur des médicaments très spécifiques et souvent très onéreux (supérieur à 3 000 € HT), explique la FSPF 68 dans sa lettre. Plutôt que d’utiliser le système classique via les grossistes répartiteurs, certains laboratoires ont instauré des systèmes de distribution exclusifs, avec obligation pour chacun de passer la commande auprès de leur siège, soit par mail, soit par téléphone ou encore par fax. »

Des commandes en direct qui complexifient le travail des pharmaciens : en fonction du laboratoire, les officines doivent passer un appel téléphonique, confirmer par mail et/ou valider le mail avec signature et numéro d’ordre, parfois sur une adresse électronique différente. En outre, le délai d’approvisionnement est de 24 à 72 h après validation de la commande, sous réserve qu’il n’y ait pas de problème avec le transporteur. Les pharmaciens n’ont pas non plus la possibilité de commander le samedi. Au final, c’est le patient qui en pâtit. De plus, « tous les laboratoires refusent systématiquement la reprise des boîtes, ce qui rend la commande ferme et définitive et a pour conséquence de bloquer toute anticipation par l’officine », précise le syndicat, qui cite en exemple plusieurs médicaments : Jakavi (Novartis), Jinarc (Otsuka), Venclyxto (Abbvie), Lonsurf (Servier).

Et de s’interroger : « Nous ne comprenons pas cette situation, car un système sécurisé et hyperperformant est en place sur tout le territoire, il s’agit des grossistes répartiteurs ». C’est pourquoi, la FSPF 68 demande à la directrice générale de l’ARS d’intervenir, car « à ce jour, le code du commerce ne permet pas d’imposer aux laboratoires un approvisionnement via les grossistes répartiteurs, seule l’ARS peut les y contraindre ».

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