QU’EST-CE QUE C’EST ?
• La préparation des doses à administrer (PDA) consiste à déconditionner une ou plusieurs spécialités afin de reconditionner chaque unité de prise dans un pilulier nominatif, selon le schéma posologique prescrit. La standardisation de la taille des conditionnements ne permet pas de systématiquement délivrer la juste quantité, génère donc des médicaments non utilisés (MNU) dits « de préparation ».
QUEL INTÉRÊT ?
• Outre l’intérêt économique en évitant l’eventuel gaspillage, la PDA favorise l’observance thérapeutique.
• Les EHPAD notamment ont progressivement externalisé cette tâche auprès des pharmacies.
EST-CE AUTORISÉ ?
• Aucun texte n’interdit ni n’autorise expressément le déconditionnement puis le reconditionnement. Cette brèche a ouvert un débat et entraîné des litiges portés devant les tribunaux et devant les instances disciplinaires de l’Ordre.
• Après une période de flou, la jurisprudence ainsi que la doctrine ordinale admettent aujourd’hui cette pratique si elle est assortie de précautions et de garanties. Toute la difficulté consiste à les définir en l’absence de cadre réglementaire.
COMMENTPROCÉDER ?
• Elaborer à l’officine des bonnes pratiques de réalisation. Il est préférable de les déposer à l’ARS, même si cela n’est pas obligatoire.
• Faire systématiquement précéder la PDA de l’analyse pharmaceutique de la prescription (contrôle et validation).
• Garantir la traçabilité totale du médicament depuis le déconditionnement de la spécialité jusqu’à la dispensation du pilulier au patient.
• Définir des règles d’étiquetage précises à chaque étape de préparation. La PDA automatisée permet de travailler avec des machines robotisées et des systèmes de codes-barres.
• Travailler dans une zone spécifique avec du personnel formé et compétent. Seuls les pharmaciens et les préparateurs sont autorisés.
• Désigner un pharmacien responsable (le titulaire ou un adjoint). Son rôle est de surveiller et de contrôler de manière effective l’ensemble des opérations.
• Transmettre tous les conseils de bon usage du médicament au patient et/ou à la personne veillant à l’administration.
• Toujours remettre la notice du médicament au patient ou au personnel qualifié de l’EHPAD. Dans ce dernier cas, il est judicieux de mettre en place une fiche de liaison pour chaque patient.
• Enregistrer, archiver et assurer le suivi de chaque dispensation, en ayant une démarche proactive en matière de pharmacovigilance.
QUELS RISQUES ?
• En cas d’accident, le fabricant de la spécialité peut contester sa responsabilité et mettre en jeu celle du pharmacien pour son intervention avant l’utilisation du médicament par le patient.
• Vérifier que le contrat d’assurance professionnelle couvre la pharmacie en cas de sinistre dans le cadre d’un protocole de PDA.
À RETENIR
La loi Talon n’interdit pas le déconditionnement
Cette loi interdit de déconditionner une spécialité contenant une substance vénéneuse en vue de son incorporation dans une préparation magistrale, sauf si la spécialité déconditionnée et la préparation magistrale sont destinées à être appliquées sur la peau. Cette interdiction ne vise pas le déconditionnement puis le reconditionnement en piluliers.
- Quétiapine en rupture de stock : comment adapter la prise en charge des patients ?
- Les médecins étrangers veulent un contrat pérenne
- Ménopause : qu’attendre des traitements laser contre la sécheresse vaginale ?
- Nature Care, gamme naturelle pour le soin des plaies
- Pharmaciens et IA : l’ère du professionnel augmenté
![C’est moi, le boss !](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/07/article-defaults-visuel-680x320.jpg)