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La préparation des doses à administrer

Publié le 30 septembre 2023
Par Matthieu Vandendriessche
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La PDA est développée par les officines en l’absence d’un contexte réglementaire précis. Il leur revient de mettre en place des procédures pour assurer la qualité de ce service aux patients en difficulté dans la gestion de leur traitement ou aux résidents des Ehpad.

Principe

 

– La préparation des doses à administrer (PDA) est une composante de l’acte de dispensation du médicament, au même titre que l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance et la mise à disposition de conseils associés. Elle figure dans le Code de la santé publique1 comme une action réalisée éventuellement, si la situation du patient le nécessite et non pas de manière systématique.

 

– Son objectif est de favoriser l’observance et le bon usage du médicament.

Définition

 

Selon l’Académie de pharmacie2, la PDA consiste à « préparer, dans le cas où cela contribue à une meilleure prise en charge thérapeutique du patient, les doses de médicaments à administrer, de façon personnalisée, selon la prescription, et donc par anticipation du séquencement et des moments des prises, pour une période déterminée ». Les doses de médicaments sont ainsi réparties soit dans des piluliers (ou cartes « blistérisées »), soit dans des sachets-doses préparés à l’officine.

Population cible

 

– La PDA s’adresse à des patients en difficulté pour prendre leur traitement de manière régulière ou soumis à une prise de médicaments multiple. Il peut s’agir de personnes en recherche de sécurité et de praticité dans la prise de leur traitement. Ces catégories se recoupent et recouvrent la population âgée vivant au domicile et les patients pour lesquels la gestion de la maladie est complexe.

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– En considérant les patients qui reçoivent au moins cinq médicaments remboursables différents, une officine desservant 3 000 patients dispose d’un potentiel d’environ 450 personnes éligibles à la PDA3.

 

– Piluliers et sachets-doses sont également préparés pour les résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), impliquant la signature d’une convention entre l’officine et l’établissement.

Mise en œuvre

 

Un texte officiel sur les bonnes pratiques de PDA est en attente de parution. Cela n’a pas empêché les officines de développer cette activité sur la base des principes édictés par le Code de la santé publique et des recommandations élaborées par les agences régionales de santé. Dans ce cadre, elles pratiquent le déconditionnement des comprimés et gélules, qui consiste à les extraire de leur blister pour les insérer dans une PDA. Cette pratique n’est pas explicitement autorisée ni interdite. Elle doit s’accompagner de l’application de procédures pour garantir la stabilité du principe actif et la traçabilité de la dispensation (date de péremption et numéro de lot). En cas de déconditionnement, la PDA est réalisée pour une durée maximale de 7 jours. Un contrôle des nouveaux conditionnements est mis en œuvre.

Matériel

 

– Les systèmes semi-automatisés (remplissage de cartes « blistérisées » à la main avec assistance d’un logiciel guidant la répartition des doses) et automatisés (préparation par un robot de sachets-doses ou de cartes « blistérisées ») sont le plus souvent utilisés.

 

– L’espace aménagé pour cette préparation doit être suffisamment spacieux et éclairé.

 

– L’opérateur doit respecter la propreté de la zone de préparation et se munir de gants et d’une charlotte.

Facturation

 

La PDA entre dans le cadre des actions de suivi et d’accompagnement pharmaceutique qui font l’objet du décret « conseils et prestations »4. A ce titre, elle peut être facturée. Le montant appliqué est généralement de 5 à 7 € TTC par semaine. Une dépense que les proches aidants jugent davantage acceptable que les patients eux-mêmes5.

  • 1 Code de la santé publique, article R.4235-48.
  • 2 Académie nationale de pharmacie, rapport « La préparation des doses à administrer – PDA : la nécessaire évolution des pratiques de dispensation du médicament », juin 2013.
  • 3 Selon des données de l’Assurance maladie.
  • 4 Décret du 3 octobre 2018 relatif aux conseils et prestations pouvant être proposés par les pharmaciens d’officine dans le but de favoriser l’amélioration ou le maintien de l’état de santé des personnes.
  • 5 Pharma Système Qualité. Journée qualité, octobre 2018.