Communication : A chacun sa vitrine
La vitrine est l’unique outil promotionnel du pharmacien vers le monde extérieur. Alors, autant tirer parti au maximum de cet espace, véritable reflet de l’équipe officinale et de son offre.
Créer une vitrine se solde régulièrement par la présentation du dernier panneau fourni par un laboratoire. Economique, simple, rapide, ce système n’attire pas forcément le consommateur. Il faut rappeler qu’une vitrine est faite pour vendre et pour se vendre… Alors, posez-vous la bonne question : « Dans quel but élaborer une vitrine ? » Vous axerez votre communication vers un produit ou une information (prévention, services, conseils…). Ensuite, à vous de jouer ou de faire participer des professionnels.
La vitrine maison
Cet hiver, vous pouvez tout simplement personnaliser une vitrine de laboratoire en y ajoutant une vieille luge ou des skis en bois. Mais si vous voulez vous démarquer de vos confrères en créant une vitrine de A à Z, pourquoi ne pas prendre l’option de l’information pure pour trancher avec les campagnes de publicité sur les antirhume. Armez-vous de Scotch, cartons et ciseaux et d’une certaine dose de patience… Surtout, ne chargez pas trop votre vitrine d’informations ou de produits, « trop de messages tue le message ». Jouez le côté épuré pour mettre en valeur un conseil ou un produit. La vitrine réalisée est unique, en accord parfait avec votre image et avec les produits dont vous disposez. Son côté artisanal va surprendre les passants qui s’arrêteront.
Les moins. Attention, la touche bricolage est une arme à double tranchant ! Si la réalisation manque de rigueur, on remarquera les défauts (papier déchiré, carton mal coupé…), au détriment du message. Autre inconvénient : le temps passé à monter la vitrine (une journée en moyenne), sans parler de celui consacré à trouver une idée originale et les moyens pour la mettre en scène.
Le prix. De 15 euros (montant du matériel de base) pour une vitrine « spéciale récupération » d’objets personnels à 100 euros, voire plus, si l’on investit dans du matériel de décoration haut de gamme.
La vitrine clés en main
Plus besoin de se décarcasser. Des professionnels vous proposent des vitrines toutes faites. L’OCP et Mediapharm, chaque mois, présentent une vitrine différente en 3D ainsi que les slogans ou les accroches qui vont avec. Pour les maux de l’hiver, l’OCP a choisi de communiquer sur l’herpès avec Activir. Mediapharm reste plus classique en valorisant le conseil du pharmacien à propos des différents types de toux. L’offre « Pack Conseil OTC » d’Alliance Santé (ci-contre) comprend un meuble-vitrine permanent sur lequel s’adapte un kit de communication (panneau, pictogramme, produits factices) changé tous les trimestres.
Les vitrines sont élaborées par des professionnels de la communication qui en fonction de la cible choisie adaptent la vitrine. Et ça marche ! Selon Pauline Guez, chef de produit vitrine à l’OCP, les ventes peuvent augmenter de 10 à 65 % en fonction des produits présentés. L’impact sur les ventes semble d’autant plus important que le produit est moins connu du grand public. Le relais de la communication dans l’officine est également assuré pour créer une synergie intérieur-extérieur. Ainsi, affiches, brochures, stop-rayon et présentoir (Alliance Santé) font partie du concept. Installer la vitrine ne demande plus qu’une vingtaine de minutes (OCP), Mediapharm vient la monter sur place.
Les moins. Les thèmes choisis ne correspondent pas forcément à vos gammes ou à vos spécialisations.
Le prix. Les vitrines 3D avec structure métallique : 120 ou 126 euros HT, selon la taille de l’espace vitrine OCP ; 129,50 euros(vitrine seule) et 152,50 euros (vitrine + outils de communication interne) chez Mediapharm.
Pour les vitrines réalisées en partenariat avec un laboratoire, vous recevez gratuitement en moyenne 67 euros (prix de vente TTC) de produits.
Alliance Santé propose un abonnement de 25 euros par an pour quatre campagnes.
La vitrine « objet d’art »
Et si vous faisiez appel aux talents d’un étalagiste ? C’est l’assurance de réaliser une jolie vitrine en bénéficiant du savoir-faire et des conseils d’un professionnel de la décoration. « L’élaboration de la vitrine découle d’un partenariat avec le pharmacien. Selon ses désirs, nous réalisons un espace entièrement personnalisé », explique Marie-France Stynen, étalagiste à Pessac. De plus, les décorateurs travaillent beaucoup le côté séduction et ont une idée précise de l’impact en fonction de la mise en scène. « Les vitrines des pharmaciens sont souvent trop remplies de produits. Mêmes petites, cinq boîtes suffisent amplement si elles se trouvent à hauteur des yeux. L’important étant de travailler le volume », explique M. Alame, étalagiste à Paris. La pharmacie Beniguel à Courbevoie joue régulièrement le jeu des vitrines attrayantes et informatives. « Nous avons réalisé une vitrine sur l’aromathérapie, nos ventes ont démarré au quart de tour », rapporte Marie-Christine Delorme, assistante.
Les moins. Il faut réfléchir en amont aux thèmes et réaliser les slogans soi-même.
Le prix. Les tarifs des étalagistes sont entièrement libres, ils dépendent du type de vitrine, du nombre d’heures de travail passées à fabriquer le décor, et des matériaux utilisés. L’atelier Stynen-Gauthier demande un forfait allant de 213 à 762 euros HT. A Paris, compter au minimum 300 euros pour une vitrine classique si vous ne fournissez pas le décor.
Merci à Christine Caminade (Caminade Conseil), Joëlle Hermouet (Formaplus) et Jean-Michel Mrozovski (consultant).
A retenir
Ne jamais charger la vitrine.
Choisir entre une communication produit ou une information.
Relayer la communication à l’intérieur de l’officine.
Changer de décor au moins tous les mois.
Eviter les vitrines trop bricolées.
Profiter du savoir-faire de professionnels de la communication via les vitrines toutes faites.
Ne pas hésiter à faire appel à un professionnel de la décoration.
Pour les résultats, miser sur le long terme.
Réaction : Catherine mora Titulaire à Bordeaux
Je suis installée depuis quatre ans et demi. J’ai tout de suite voulu me démarquer. J’ai donc pris l’option décoration. Je travaille en étroite collaboration avec une étalagiste. Tous les mois, je décide d’un thème et je dépense en moyenne 300 euros. Je ne le regrette pas. Ces vitrines exclusives m’ont permis de capter une clientèle, d’autant plus que je me trouve sur un axe très passant. De nombreuses personnes entrent uniquement au vu de ma vitrine. Attrayante, elle arrive même à détourner le regard des automobilistes stationnés au feu rouge.
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