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Cinq raisons de s’équi per d’un automate

Publié le 22 novembre 2008
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En 1993, quelques pharmaciens avant-gardistes testaient les premiers automates d’officine. Quinze ans plus tard, ils sont toujours plus nombreux à s’équiper, motivés pour la plupart par une économie de temps. Voici cinq autres raisons de le faire.

Il y a cinq ans encore, 20 % des pharmaciens s’automatisaient à l’occasion d’un réagencement. Aujourd’hui, ils sont plus de 33 % à envisager cet équipement, souvent suggéré par les agenceurs. Actuellement, l’automate concerne de 1 300 à 1 500 pharmacies, réalisant un chiffre d’affaires de 1,5 à 2,5 millions d’euros. Le marché, lui, se partage entre cinq acteurs principaux : Apotéka, Tecnilab, Mach 4, Pharmax et ARX.

1 Un investissement vite amorti

S’équiper d’un automate n’est pas une décision anodine car elle nécessite un budget de 85 000 à 120 000 euros. Mais ceux qui l’ont fait ne le regrettent pas. En effet, d’après les sociétés prestataires, il faut attendre cinq à sept ans pour obtenir un retour sur investissement, mais l’équipement est amorti au bout de un à trois ans. Mieux : Tecnilab n’hésite pas à afficher, dans certains cas, un amortissement immédiat car le coût mensuel du remboursement de l’automate serait largement compensé par les économies en personnel générées ainsi que la croissance du chiffre d’affaires. « Certains officinaux parviennent à un chiffre d’affaires moyen par employé de 300 à 400 000 euros alors qu’il est de 200 à 250 000 euros hors automatisation », estime Olivier Résano, directeur commercial d’Apotéka.

L’automate, qui était jusque-là destiné à de grandes pharmacies, commence à s’élargir aux plus petites. Des prestataires comme Apotéka confirme d’ailleurs avoir déjà équipé des petites structures d’à peine 700 000 euros de chiffre d’affaires. Principale raison ? Le prix des machines a baissé de 20 % depuis 2000, ce qui pourrait intéresser les officines réalisant un chiffre d’affaires de 1 à 1,5 million d’euros.

2 Bientôt un marché de l’occasion

Le marché arrivant à maturité, certains pharmaciens vont commencer à renouveler leur équipement. Pour Olivier Résano, ce renouvellement du marché débutera dans trois ans pour ceux qui ont été les premiers à s’équiper. De quoi faire éclore un marché de l’automate d’occasion. S’il n’apparaît pas forcément rentable (en raison notamment des frais de montage), un automate d’occasion permettra néanmoins de générer une économie de 50 % par rapport à une machine neuve.

Le marché du libre accès pourrait également faire exploser le marché des automates, selon Bertrand Juchs, directeur général France de la société Mach 4 : « Le passage devant le comptoir devrait remettre à l’honneur le concept de bergerie centrale. En outre, des agencements privilégiant des comptoirs éclatés vont rendre nécessaire l’automatisation avec transitique. »

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3 Un taux de panne minime

Un autre argument plaide en faveur de l’automatisation de l’officine : ses principaux acteurs ont atteint une indéniable compétence technologique. Du coup, le taux de panne est minime et la plupart des visites de maintenance sont préventives. « Les pannes sont très rares et les canaux amovibles se changent très facilement », précise Stéphane Nizard, directeur du groupe Pharmax. Ainsi, la plupart des fabricants effectuent deux à quatre visites annuelles ainsi qu’une formation (à la demande) pour utiliser la machine. Car la question de la maintenance est essentielle dans le choix d’un automate. Aussi faut-il éviter les techniciens basés dans un pays étranger, les fabricants qui sous-traitent la maintenance et ceux qui ne prévoient pas de visites préventives. Par ailleurs, il est prudent de vérifier que le service de maintenance à distance est fiable, d’abord en s’assurant d’une amplitude horaire suffisante de la hotline, puis en analysant de près le service (main-d’oeuvre, déplacement, mise à jour du logiciel, changement des pièces d’usure, formation continue…).

4 Une formation à l’utilisation

Dans le choix d’un automate, il ne faut pas négliger l’attention que portent les fabricants à la formation initiale de leurs clients pour son utilisation. Par exemple, Mach 4 les accompagne sur site pendant une semaine, puis les suit de près (avec une hotline ouverte 24 heures sur 24) pendant une période de deux à cinq mois. A partir de l’année prochaine, la société envisage aussi de proposer des formations de communication-vente en milieu automatisé (libre accès assisté, ventes associées, psychologie de la vente en officine).

Tecnilab suit la même démarche : le fabricant souhaite développer dès janvier 2009 des modules d’optimisation – pris en charge par les OCPA et le FIF-PL – de la gestion des ventes animés par des consultants et des pharmaciens utilisateurs. Quant à Pharmax, il initie l’équipe officinale à l’automatisation au cours du montage puis à la fin du chantier. Lors du démarrage de l’automate, il réalise même un contrôle des acquis, notamment la gestion des références qui doivent sortir de l’automate. En revanche, ARX a quasiment abandonné toute formation à la vente, jugée trop onéreuse car son coût s’ajouterait à celui de la machine.

5 Un choix très large

Le marché de l’automatisation ne compte plus aujourd’hui que cinq acteurs principaux. Apotéka propose depuis peu des robomate disposant d’un chargement automatique Oméga. Le fabricant a également des demandes de pharmaciens robotisés qui souhaitent booster leur installation en s’équipant d’un automate de 1 000 canaux. Tecnilab propose son Dreamtec, déjà installé dans 36 officines. Quant à Mach 4, il implante toujours le même robomate depuis son entrée sur le marché (Speedbox et Medimat), lequel intègre de plus en plus de chargeurs automatiques (Feel in Box). Il concerne une vingtaine d’installations aujourd’hui. La société commence aussi à présenter aux pharmaciens des machines unidoses – issues de la pharmacie hospitalière – qui délivrent le médicament à la dose ensachée, y compris les doses de stupéfiants et des demi-comprimés (doses matin-midi-soir-nuit sur une semaine) pour EHPAD, et ce pour un investissement allant de 100 000 à 140 000 euros.

Chez ARX, on mise sur Rowa et Max, très demandés. En 2008, un nouveau système hybride à canaux, doté d’un bras robotique central (canal mobile) permettant de mettre des références différentes dans un même canal, a été implanté en France. Il est possible de charger jusqu’à six références en même temps. D’autre part, un quart des clients d’ARX sont équipés de Prolog, un chargeur automatique.

Enfin le petit fabricant français qui monte est Pharmax, désormais numéro deux derrière Apotéka sur le segment des automates.

Les pharmaciens satisfaits de leur automate*

Taux de satisfaction de la quantité de stock automatisée

Taux de satisfaction du niveau d’investissement

* Idem note de bas de page 50.

Portrait-robot de la pharmacie automatisée*

Quelles sont les motivations des titulaires ?

-ne majorité (42,2 %) cherche d’abord à améliorer leur conseil mais aussi à délocaliser leur stock (36,7 %). En revanche, ils sont une minorité (8,6 %) à choisir l’automatisation en réponse à un problème de personnel. En effet, pour les titulaires disposant d’automates ou de robomate (à chargement manuel), cet équipement avait nécessité l’embauche d’une personne supplémentaire (notamment pour le chargement de l’automate). En revanche, un système automatique pourra permettre de retarder une embauche ou de compenser temporairement un manque de personnel.

Quel est le profil des pharmacies qui s’équipent ?

53 % de ces pharmacies sont installées en centre-ville. 13 % d’entre elles présentent un chiffre d’affaires inférieur à 0,9 million d’euros. Ce sont des petites officines citadines possédant un nombre restreint d’employés. L’automatisation est alors un outil destiné à faciliter la délivrance des médicaments dans les moments de forte affluence.

Par ailleurs, la part des officines rurales équipées d’un automate progresse puisqu’elles représentent 29,69 % des officines équipées (contre 17,35 % en 2004). Leur chiffre d’affaires moyen est de deux millions d’euros. D’une manière générale, 44,5 % des officines récemment implantées présentent un chiffre d’affaires compris entre 1,5 et 2,5 millions d’euros.

Quel est leur équipement ?

53 % des pharmacies possèdent un automate, 18 % un robomate à plateau et 22 % un combiné. En outre, seuls 28 % des pharmaciens sont déjà équipés d’un chargeur automatique.

* Etude réalisée par Laurent Recoche, pharmacien, et présentée en thèse de doctorat en 2007 sous l’égide de Philippe Lévy (Néo Pharma). 128 officines automatisées ont été interrogées par téléphone en 2006 et 2007 (61 équipées Apotéka, 33 Tecnilab,16 Mach 4 Pharma System, 7 Pharmax, 6 ARX, 3 Meditech, 2 Bottigelli). Résultats comparés avec ceux de l’étude Néo Pharma 2005.