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Celesio, numéro un de la chaîne

Publié le 19 juillet 2008
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NMD*, la filiale norvégienne du répartiteur allemand Celesio détient un quart du marché. Son plus gros problème ? Trouver des pharmaciens !

Un mortier bleu et jaune pour signe de reconnaissance. Comme les deux autres enseignes concurrentes, les Vitusapotek se font discrètes dans le paysage norvégien. De plus, la réglementation interdit tout affichage tapageur pour les commerces. Le grossiste NMD, la filiale norvégienne du répartiteur Celesio (OCP en France), a essaimé à ce jour 163 officines, 85 ayant été rachetées dès 2001. Les nouvelles implantations ont été créées le plus souvent au sein de centres médicaux ou dans l’un de ces nouveaux centres commerciaux qui surgissent dans les agglomérations norvégiennes. « Le choix de l’emplacement est le premier facteur de réussite », assure Kjell Paulsrud, directeur général de NMD. Les galeries marchandes sont donc les lieux de prédilection pour s’implanter en Norvège, où il n’existe pas de véritables centres-villes dans les moyennes agglomérations.

Deuxième facteur de réussite dans ce pays où autant de kilomètres séparent la capitale du cap Nord que de Monaco : la logistique. Kurt Haga, jeune pharmacien dirigeant la Vitusapotek de Volvat, est approvisionné cinq jours sur sept pour ses 2 500 produits en magasins. La forte proportion de génériques font que les stocks restent limités. « La libéralisation m’a donné l’opportunité de diriger une pharmacie sans que je n’aie à prendre de risque en termes de business. Et je dispose de plus de temps libre que mes amis qui se sont mis à leur compte », constate-t-il. Issus comme lui de la génération de jeunes trentenaires, Hilde Louise Ariansen, gérante d’une Vitusapotek à Lillestrøm, et Mathias Rasch-Halvorsen, dirigeant la plus grande Vitusapotek à Majorstuen, estiment que la dérégulation a été un véritable tremplin de carrière.

Au cours des sept dernières années, NMD et ses deux concurrents ont dû faire face, d’une part, au départ précipité des anciens titulaires et, d’autre part, aux nouveaux besoins suscités par la création des pharmacies.

Importation de pharmaciens

Aujourd’hui encore, les enseignes sont en manque cruel de pharmaciens. NMD s’est ainsi décidée à recruter hors des frontières. 40 pharmaciens étrangers travaillent aujourd’hui dans des Vitusapotek, principalement des Suédois. Et le mouvement devrait s’accentuer. La chaîne prépare actuellement des pharmaciens polonais à leur vie active au pays des fjords.

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Par ailleurs, NMD entretient des liens étroits avec les trois universités du pays. Le recrutement de personnel est le défi issu de la dérégulation le plus difficile à relever. Cette pénurie donne lieu à une surenchère sur les salaires et les conditions de travail. Les pharmaciens en sortent gagnants. Outre des salaires élevés (55 000 Û pour un débutant, 70 000 Û pour un dirigeant ayant trois ans d’expérience comme assistant) pour une semaine de quarante heures**, les chaînes offrent à leurs gérants un soutien actif. « Nous bénéficions de conseils en marketing mais nous sommes également épaulés pour le recrutement de notre personnel pour toutes les questions de DRH, et chaque mois nous faisons le bilan avec notre responsable pour analyser nos résultats, nous fixer de nouveaux objectifs… », expose Hilde Louise Ariansen. Elle apprécie ce coaching qui lui permet une plus grande latitude dans la prise en charge de ses clients. Ces raisons ont certainement poussé les Norvégiens à élire Vitusapotek au rang de leurs vingt employeurs préférés, tout juste derrière JCDecaux ! NMD, en retour, opère régulièrement des contrôles qualité dans ses pharmacies et des stages de formation continue. Ces efforts sont destinés tant à stabiliser les points de vente actuels qu’à assurer la croissance. Car la filiale de Celesio reste insatiable. Détenant aujourd’hui 26 % de parts du marché de la pharmacie, les Vitusapotek projettent d’en occuper 35 % d’ici à 2010 !

* NMD : Norsk Medisinaldepot

** Heures supplémentaires payées 50 % de plus après 17 heures et le samedi entre 13 et 15 heures et 100 % de plus le samedi après 15 heures.

Kurt Haga, jeune pharmacien dirigeant la Vitusapotek du centre médical de Volvat

La libéralisation m’a donné l’opportunité de diriger une pharmacie sans que je n’ai à prendre de risque en termes de business.

Hilde Louise Ariansen, gérante d’une Vitusapotek à Lillestrom

« On nous fixe

de nouveaux objectifs chaque mois »