Vaccins anti-Covid-19 : quelle place pour Janssen dans la stratégie française ?

Avec une « très bonne efficacité » (76 %) sur les formes sévères de Covid-19 et sur les hospitalisations (93 %), et une bonne tolérance, le candidat de Janssen, validé par l’Agence européenne du médicament jeudi 11 mars, sera le quatrième vaccin de la stratégie vaccinale française, selon l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) rendu dès le 12 mars.

Ce vaccin à vecteur adénoviral modifié présente un avantage majeur : il repose sur un schéma vaccinal à une seule dose. L’efficacité du vaccin est obtenue, d’après les résultats de l’essai de phase III Ensemble (43 783 participants), au moins 14 jours après l’injection et persiste pendant au moins 12 semaines, y compris chez les plus de 65 ans. Les études ayant été menées en Amérique du Sud et au Brésil (44 % des effectifs) et en Afrique du Sud (13 % des effectifs) au moment où sévissaient les variants, le vaccin Janssen est rassurant quant à son efficacité sur les variants dits brésilien et sud-africain. Les effets indésirables les plus fréquents relevés sont des réactions locales au point d’injection, des migraines, des douleurs ou une fatigue. « Les accidents thromboemboliques étaient faibles, il y en a eu 15 dans le groupe ayant reçu le vaccin et 10 dans le groupe placebo », souligne par ailleurs l’Agence. De plus, « l’efficacité reste toutefois à confirmer sur la mortalité ainsi que sur l’infection et la transmission virale », note la HAS.

Parmi les autres avantages, ce vaccin est prêt à l’emploi, présenté en flacon multidoses (5 doses de 0,5 ml) avec des conditions de conservation moins contraignantes que les vaccins de Pfizer/BioNTech, de Moderna, et même d’AstraZeneca : le flacon se conserve fermé jusqu’à 3 mois et 6 heures après ouverture dans un réfrigérateur classique (entre + 2 et + 8 °C).

Au final, dans son avis, la HAS recommande l’utilisation du vaccin de Janssen chez les personnes de plus de 18 ans, y compris chez les personnes âgées de plus de 65 ans et/ou ayant des comorbidités. « Avec une protection vaccinale à partir du 14^e jour après l’injection et parce que les personnes n’ont pas besoin de revenir pour l’injection d’une seconde dose, la HAS considère que ce vaccin pourrait être utilisé dans les zones géographiques où l’épidémie est particulièrement active et où il est nécessaire d’accélérer la campagne de vaccination », ajoute l’Agence, qui considère que le vaccin de Janssen a toute sa place pour être injecté à l’officine.

Reste à connaître le calendrier des livraisons. A priori pas avant fin avril.