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© Getty Images/iStockphoto
Vaccination des 5-11 ans : les arguments de la HAS en faveur de sa généralisation
La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu ce 20 décembre un avis favorable à la vaccination anti-Covid-19 de tous les enfants de 5 à 11 ans – et plus seulement les enfants présentant un risque de forme grave de Covid-19 ou vivant dans l’entourage d’une personne immunodéprimée – dans le cadre d’une décision médicale partagée. La vaccination ne doit pas être obligatoire.
Bénéfice-risque individuel positif
Sur la base des données de laboratoire, des données de pharmacovigilance internationales et notamment des remontées en vie réelle provenant des Etats-Unis, des modélisations mathématiques et après audition des parties prenantes, la HAS considère que le bénéfice-risque individuel dans cette population est positif « même s’il est inférieur à celui des adultes ».
En effet, « les formes sévères de Covid-19 affectent rarement les enfants mais lorsque c’est le cas, près de 80 % d’entre elles sont retrouvées chez des enfants sans comorbidités », souligne la HAS, De plus, « dans le contexte de l’arrivée du variant Omicron, plus contagieux que le variant Delta, on peut donc s’attendre à une augmentation des cas de formes sévères chez les enfants.»
Par ailleurs, les données de pharmacovigilance américaines et israéliennes sont « rassurantes », estime la HAS, notamment sur le risque de myocardites. Aux Etats-Unis par exemple, où 7 millions de doses ont été distribuées et où 2 millions d’enfants de 5 à 11 ans ont reçu deux doses de vaccin, 14 cas de myocardites ont été rapportés dont 8 confirmés et 6 myocardites apparues après la deuxième dose, toutes d’évolution favorable. Un ordre de grandeur attendu par l’instance, qui « ne s’étonne pas » et « ne s’inquiète pas ». Mais les données de sécurité sont encore limitées.
Pour la HAS, le vaccin Comirnaty (Pfizer/BioNTech) pédiatrique (dose à 10 µg d’ARNm), seul vaccin ayant une AMM dans cette cible, est également efficace contre les variants circulants. Selon les modélisations effectuées, « même si l’impact de la vaccination des enfants sur la vague actuelle ne serait que très limité, elle pourrait potentiellement réduire l’impact de vagues ultérieures en réduisant la circulation du virus dans la population générale », note encore la HAS.
Réduction des fermetures de classes
La vaccination peut réduire la circulation du virus dans les écoles et donc réduire les fermetures de classes, limitant ainsi l’impact psychosocial, le retard scolaire et l’augmentation des inégalités sociales. « La réduction du risque de fermetures de classes devient significatif à partir d’un taux de couverture vaccinale de 25 % », note la HAS.
Frein majeur : l’acceptabilité
Selon les enquêtes étudiées par la HAS, 62 % des parents se montrent défavorables à la vaccination de leurs enfants de 5 à 11 ans. Le rôle des professionnels de santé, et notamment des pédiatres et des médecins traitants, pour apporter « des réponses adaptées à leurs questions », est prépondérant.
Rôle du pharmacien ?
En pratique, la HAS propose de prioriser la vaccination des collégiens de moins de 12 ans, « dont les caractéristiques sont proches de celles des autres collégiens » afin de compléter rapidement la campagne de vaccination des enfants âgés de 12 ans et plus.
Le schéma vaccinal pour les jeunes enfants repose sur 2 doses avec un espacement recommandé de 21 jours, conformément à l’AMM, compte tenu « des premières données indiquant une perte d’efficacité vaccinale au cours du temps contre le variant Omicron et des données limitées en faveur d’un espacement de l’intervalle entre les deux doses », explique la HAS. Un Trod sérologique est à réaliser « autant que possible » au cours du premier rendez-vous, comme déjà recommandé pour les adultes et les adolescents de 12 ans et plus.
L’utilisation du tiers de dose de la forme adulte (30 µg) n’est pas recommandée pour limiter les possibles erreurs de manipulation. Les principaux effets indésirables remontés aux Etats-Unis étaient notamment dus à des erreurs de manipulation provoquées par des erreurs de dosage, souligne la HAS.
Après les avis favorables, sous conditions, du Conseil d’orientation de la stratégie vacccinale (COSV) et du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), et après l’avis de la HAS, c’est au ministère de la Santé de donner le feu vert à la vaccination de tous les enfants de 5 à 11 ans, mais aussi de définir les lieux de vaccination ainsi que les personnels de santé habilités à les vacciner. Aujourd’hui, seuls les médecins et les infirmiers (sur prescription) peuvent vacciner les enfants de 5 à 11 ans.
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