Solaires : les filtres anti-UV au cœur du débat
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Solaires : les filtres anti-UV au cœur du débat

Publié le 4 juillet 2024
Par Charlotte Nattier
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Les consommateurs exigent une très haute photoprotection respectueuse de la peau et de l’environnement, stimulée par les applications de notation. Les pharmacies, gages de confiance, bénéficient de ce mouvement.

Bien que fluide et sensorielle, la très haute photoprotection doit aussi respecter la peau et l’environnement car elle est passée au crible par les applications de notation. Dans leur ligne de mire : les filtres. « Les polémiques régulières, notamment sur les filtres, poussent aussi les consommateurs vers le circuit de la pharmacie, réputé de confiance et offrant des conseils », se félicite Clémence Menez (Mustela). On relève un léger désamour pour les filtres minéraux, soi-disant difficiles d’application et blanchissant sur la peau, qui restent l’apanage des gammes certifiées bio.

Alternative non bio

Les Laboratoires de Biarritz proposent par exemple, cette année, une alternative non bio pour offrir la sensorialité attendue. Les cinq nouveaux produits solaires associent 84 % d’ingrédients d’origine naturelle à des textures variées et dans l’air du temps comme le fameux stick, des huiles et des laits satinés. Les laboratoires formulent une combinaison de filtres organiques qui se doit d’être exemplaire, sinon elle ne passera pas le… filtre d’UFC-Que Choisir ou de l’application Yuka, particulièrement consultés avant l’achat.

Filtres nouvelle génération

« C’est la catégorie par excellence qui doit être irréprochable car elle est en contact avec la peau de toute la famille et avec l’environnement », insiste Katia Nebot Kaminski (Biotherm). Et Mahault de Guibert, cofondatrice de La Rosée, d’ajouter : « En tant que marque naturelle, nous avons fait le choix fort de nous tourner vers un système de filtres organiques nouvelle génération, plus respectueux des océans. Nous avons fait des tests stricts sur les coraux et les algues pour nous assurer de leur parfaite innocuité. Cette avancée a été au cœur de notre communication et les consommateurs y sont très sensibles. »

Changement de filtre

Ceci encourage d’ailleurs régulièrement les laboratoires à reformuler leur photoprotection pour répondre aux nouvelles attentes du marché et de la réglementation, qui diffère selon les États (la Floride et Hawaï sont particulièrement intransigeants en la matière). Leurs conséquences sur l’organisme et sur les écosystèmes sont largement montrées du doigt. Par exemple, l’octocrylène – ce filtre UV dénoncé mais pas interdit – a été déréférencé de nombreuses formules au nom du principe de précaution, ce qui a entraîné des pénuries d’autres filtres. En 2023, bon nombre de laboratoires en ont fait les frais. En France, seulement deux fournisseurs commercialisent ces fameux filtres, créant un embouteillage au niveau des productions compte tenu de tous ces changements structurels (filtres dénoncés et croissance du marché). « Effectivement, 2023 a été une année compliquée à cause des très nombreuses ruptures de matières premières que nous avons subies, admet Pauline Cazaux (Eau Thermale Avène). L’année 2024 devrait néanmoins être exceptionnelle pour les solaires Avène : nous avons cette année largement anticipé pour ne pas subir de ruptures (notamment sur les matières premières). » Clémence Menez confirme : « C’est une problématique industrielle et tout le monde est impacté ; l’année 2024 s’annonce sous de meilleurs auspices car le marché s’est adapté en anticipant ses commandes. »

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